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LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY
WOODS HOLE, MASS.
LOANED BY AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY
ANNALES
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE
BELGIQUE.
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Annee 1870
BRUXELLES
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPBIE DE Ve NYS 57, RUE POTAGÈRE, 57
MÉMOIRES
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Année 1870.
BRUXELLES IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE Ve NYS
57, RUE POTAGÈRE, 57
DESCRIPTION
DEUX ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES
DU SYSTÈME LAEKENIEN
PanMletMa lord APEMRION
(Planche 1)
— SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1870 —
CarDiuM Honu. Vyst. PI. I. fig. 1.
Coquille cordiforme, équilatérale, déprimée vers le côté pos- térieur qui est obscurément anguleux. Les crochets sont, comme dans le C. semigranulosum, Sow., saillants, opposés, peu inclinés et médians. La surface extérieure est partagée en deux parties inégales, comme dans les C. semistriatum, Desh., et semigranulosum, Sow. La partie antérieure lisse, laisse apercevoir de fines stries longitudinales régulières à peine sensibles vers les bords inférieurs. Le côté postérieur, qui con- tnue régulièrement la courbure de la valve, sans former angle saillant, comme dans les deux espèces que nous venons de citer, est fortement sillonné dans toute son étendue ; les côtes
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sont au nombre de 20 à 25, et dans leurs interstices sont dispo- sées des rangées de tubes saillants très-difficiles à obtenirintacts.
Cette espèce diffère surtout du C. semigranulosum, égale- ment de Laeken, en ce que ses rangées de tubes sont dans les sillons, tandis qu’elles sont, dans son congenère, sur la carêne des côtes. Elle diffère encore des autres espèces analogues par sa taille toujours plus considérable. La nature du terrain dans lequel on a rencontré ces fossiles, à Laeken et à Jette, les ren- dant très-fragiles, nous ne pouvons donner les caractères intérieurs, ni ceux de la charnière de cette belle espèce.
Notre plus grand exemplaire mesure 60 millimètres de
longueur sur 65 de largeur. Fossile de Laeken. Très-rare entier.
PANOPOEA INTERMEDIA. Sow. (Min. Conch.) PI. I. f. 2.
Coquille transverse ,inéquilatérale; à crochets très-rapprochés et assez prononcés; légèrement convexe et couverte de grands plis transverses peu saillants, toujours plus marqués vers les crochets. Son côté postérieur est très-baillant. Toute sa surface est couverte de fines granulations bien saïllantes, affectant une disposition en lignes rayonnantes, à partir du erochet,disposition qui se perd et devient confuse en approchant des bords. Ces granulations ne sont visibles qu’à la loupe. ‘
Notre plus grand specimen mesure 11 centimètres de largeur sur 55 millimètres de longueur; son épaisseur est de 30 millimètres, et le bäillement de son côté postérieur mesure Ro millimètres.
Fossile de Laeken. Rare.
Nous avions cru, M. Nyst et moi, devoir créer une nouvelle espèce pour cette coquille, à cause des granulations que porte son test, et M. Nyst avait bien voulu me la dédier, mais en examinant à la loupe toutes mes Panopées fossiles du Piémont, de Sicile et d'Anvers, je m’assurai, ainsi que M. Nyst, que toutes portent des granulations sur leur surface, fait qui avait
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échappé jusqu'ici aux conchyliologistes. Ce caractère remar- quable n'est donc pas propre à une seule espèce ; il devient un caractère générique.
M. Deshayes, dans son grand ouvrage sur les fossiles du bassin de Paris, donne également la description et la figure de la 2. intermedia, avec les granulations de test qu'il avait anssi remarquées. Ce fossile à été trouvé en France, dans létage suessonien, et en Angleterre dans le london-clay de Bognor. Nos échantillons, qui sont du système laekenien de Dumont lequel est parallèle au calcaire grossier, appartiennent donc à l'étage parisien. De plus on peut constater certaines différences dans la forme des divers specimens que nous avons pu voir; mais ces deux faits ne nous paraissent pas de nature à em- pêcher l'identification de ces divers fossiles,
D'abord les Panopées sont des coquilles fort irrégulières, et si on examinait un grand nombre de specimens d’une même espèce, on n’en trouverait probablement pas deux de forme identique. De plus les contours varient plus ou moins avec l’âge, considération qu'on a trop souvent négligée.
Quant à la différence d'étage, on a depuis longtemps aban- donné la théorie de D'Orbigny qui cantonnait une faune spéciale dans chacun de ses étages géologiques. On a reconnu mainte- nant cette loi générale : que l'étendue verticale des espèces est d'autant plus grande que les espèces sont d’une organisation plus inférieure, ou, en d’autres termes, que /a durée des espèces est en raison inverse de leur degré de perfectionnement. Ainsi, tandis que nous voyons les mammifères pliocènes et même d'une partie du quaternaire, presque tous éteints aujourd’hui, les mollusques pliocènes vivent encore en grande partie dans nos mers. Il faut observer en outre, comme l'ont fait judicieu- sement remarqué MM. Agassiz et Pictet, qu'une similitude de faunes fossiles diverses n’est pas toujours une preuve qu’elles étaient contemporaines, et qu'il convient de tenir compte des
différences de latitudes de ces faunes. 2)
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Nous n'avons donc pas lieu de nous étonner que la P. inter- media se trouve dans le suessonien de France et dans le parisien de Belgique. De nombreuses espèces suessoniennes de France passent du reste dans le calcaire grossier de ce pays et M. Henne vient de trouver a Oedelem près de Bruges, dans une couche laekenienne, la Zeda Deshayesiana qui était jusqu'ici exclusivement caractéristique de largile rupelienne.
Par ces considérations, nous avons été amenés à annuller la Panopæa Honi, Nyst, et à l’assimiler avec la P.intermedia de Sowerby. H. LE Ho.
Rapport de M.H.Nysr sur la notice de M. H. Le Ho, intitulée : Description de deux espèces de coquilles fossiles du système laekenien (1).
Messieurs,
Vous avez bien voulu me charger d'examiner une notice présentée à la Société par notre savant confrère M. Le Hon, sur deux fossiles provenant des sables de Laeken près de Bruxelles. Ces deux coquiiles qui font partie des genres Cardium et Panopæa, ont déjà été décrites en 1862, dans une brochure que nous publiâmes énsemble et que nous intitu- lîmes : Descriptions succinctes de quelques nouvelles espèces animales et végétales fossiles des terrains éocènes des environs de Bruxelles, sous les dénominations de Cardium ÆHontu et de Panopæa Honi.
De nouvelles recherches faites dans l’importante localité fossilifère de Laeken, mirent encore notre zélé et infatigable collaborateur à même de découvrir de nouveaux exemplaires de ces rares espèces, ainsi que de plusieurs autres non moins intéressantes qui sont venues enrichir notre faune, et ont pu nous confirmer : 1° que le Cardium Honii est une espèce qui,
(1) Rapport lu en séance du 5 février 1871.
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quoique voisine du Cardium Wateletii Desh. provenant des sables inférieurs des environs de Paris, s’en distingue par des caractères constants et 2° que le Panopæn on, aurait aussi été recueilli en France dans les sables inférieurs et le calcaire grossier; ce qui a engagé M. Deshayes (1) à le rapporter au Panopæa intermedia Sow. Nous pensons qu'il conviendra avant de réunir notre coquille à l'espèce de l’auteur Anglais, de s'assurer si cette dernière est bien réellement pourvue des granulations que porte la nôtre et celle de France, car depuis que nous avons eu l'avantage de remarquer avec notre ami M. Le Hon qu'un grand nombre d'espèces appartenant à ce genre présentent ce caractère, lequel semble être commun à cer- tains genres dont le test est pourvu d’un épiderme, nous avons été à même de nous procurer le mémoire M. J. Prestwich (2) dans lequel M. J. Morris a donné les descriptions des espèces nouvelles et entr'autre celle du Panopæea granulata, qu'il distingue par cette phrase caractéristique : surface minutely granulated and transrersely striated and undulated; ce qui indiquerait que ce caractère n’a pas été observé dans sa devan- cière ; cette dernière deviendrait donc une espèce intermédiaire entre les Panopæa intermedia et P. corrugata Sow. in Dixons GéolronSussex. PL TSENIE2.
En terminant, Messieurs, nous concluons en vous proposant d'adresser des remerciments à l’auteur pour son intéressante communication, et d'imprimer son travail dans les Annales de la Société.
Le commissaire. ÉPPNsn
(1) G. P. Deshayes : Description des animaux sans vertèbres décou- verts dans le bassin de Paris. Pag. 177, pl. 8, f. 10, 11.
(2) J. Prestwich : On the structure of the strata between the London- Clay and the chalk in the London and Hampshire tertiary systems. 1852. pag. 264, pl. XVI, f. 3. (Quarterly journal of the Geological Society of London. Vol. 8.
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EXCURSIONS
DÉCOUVERTES ET OBSERVATIONS MALACOLOGIQUES FAITES EN BELGIQUE PENDANT L'ANNÉE 1870 Par Ernest VANDEN BROECK.
(Planche IH)
— SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1870 —
Nous présentons ici, comme nous l’avons fait pour le tome III de nos Annales, un résumé de nos excursions de l’année.
L'étude de notre faune malacologique ne nous ayant pas encore procuré suffisamment de renseignements pour pouvoir dresser nos listes d’après nos connaissances sur la distribution géographique des espèces dans notre pays, nous nous bornerons à suivre les divisions administratives et à nous occuper succes- sivement des quelques localités que nous avons parcourues.
BRABANT.
BRruxELLEs. — Le Zonites cellarius Müll., de même que la plupart des Zonites, doit être exclu des cochleariums qui ren- ferment d’autres espèces ; il est très carnassier et dévore avec
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rapidité les petits mollusques qui se trouvent avec lui (1). Nous avons vu disparaître ainsi en très peu de temps une cinquan- taine d’Helix fasciolata Poir. placés en compagnie de quelques grands exemplaires de cette espèce.
C’est surtout par le sens olfactif, que ces Zonites paraissent avoir très développé, qu’ils semblent se guider dans leurs recherches; c’est du moins ce qui paraît résulter de lobser- vaton suivante : ayant surpris pendant le jour (2) des Zonites de notre cochlearium occupés à dévorer des œufs d’Arion, dont ils sont très friands, nous les avions écartés et dispersés; ensuite, afin de dérober les œufs à leur voracité, nous avions recouvert ceux-ci d’une couche de terre assez épaisse : au bout de quelques heures à peine, nous revimes nos Zonites de nou- veau réunis au même endroit; ils avaient retrouvé les œufs et, la partie antérieure du corps enfoncée sous terre, ils conti- nuaient leur repas interrompu.
Cette espèce parait pouvoir braver le froid le plus intense : un grand nombre d'exemplaires de toutes tailles, exposés l'hiver dernier à l'influence directe de plusieurs fortes gelées, et placés dans des conditions telles qu’ils ne pouvaient s’y sous- traire, ont tous résisté, tandis que des ZZelix aspersa Müll., nemoralis L. etc. placés dans les mêmes conditions, n’ont pu survivre ayant eu le corps complètement durci par la gelée.
En donnant l’année passée la description de notre var. elevatus (Ann. Soc. Malac. de Belg. T. IV p. 87 et suiv. et pl. Il fig. 4 D), nous avions indiqué une petite différence entre les organes reproducteurs des Zonites cellarius Müll. que
(1). On à vu des ZZelix limbata Drap. et carthusiana Müll. dévores jusqu’à l'extrémité du tortillon par le Zouites algirus Linn.
(2). Il est à remarquer que la plupart de ces mollusques sont nocturnes, et que c’est surtout la nuit qu'ils cherchent leur nourri- ture.
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nous avons examinés et ceux du Zonites lucidus Drap. qui sont figurés par Moquin-Tandon (1).
Ces deux mollusques se ressemblant excessivement, nous avions fait remarquer à cette occasion que la différence que nous avons observée pouvait provenir d’un oubli ou d’une erreur dans la figure donnée par Moquin.
C’est en effet ce dont nous nous sommes assuré dernièrement en examinant des Zomites lucidus provenant d’Hastière. Moquin à omis d'indiquer sur le cours du canal déférent la petite vésicule séminale et ses annexes; de plus, le rudiment de flagellum est trop accentué. Il résulte de ceci que la des- cription et la figure publiées dans le tome IV, n’indiquent plus un caractère différentiel entre les deux espèces, mais un carac- tère commun aux deux Zonites.
On peut conclure de cette dernière observation que le Zontes cellarius Müll. et le Zonites lucidus Drap. ne pré- sentent aucune différence anatomique quelque peu appréciable.
ENTOZOAIRE OBSERVÉ VIVANT A L'INTÉRIEUR D'UN ŒUF DE LIMACE. (PI. I, fig. 7 et 8). — En suivant dernièrement le développement de l'embryon de quelques uns de nos mollusques, le hasard nous a fourni l'occasionde faireune observation des plus intéressantes, et sans essayer d'en discuter la portée, nous nous bornerons à la relater en en garantissant la parfaite exactitude.
En observant au microscope des œufs de Zimax arborum Bouch. recueillis à Villers-la-ville, nous avons vu dans l’un d'eux, dont l’embryon était déjà très avancé (2), s’agiter au milleu des granulations et des globules renfermés dans la vésicule vitellaire, un petit animal vermiforme, de couleur jaunâtre, possédant une organisation bien apparente et long de 150 sur O"075 de largeur.
(1). Histoire naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de France par A. Moquin-Tandon. Paris. Baillière 1855. pl. VII, lig. 30.
(2) (Voir planche Il fig. 7) étendu, il pouvait avoir 5",
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Il ne peut s'agir ici de spermatozoïde car, non seulement le petit être en question n’en avait aucunement la forme, mais, comme nous venons de le dire, il possédait des organes bien visibles. Il est d’ailleurs évident que létat d’avance- ment de l'embryon, à lui seul, s’opposait déjà à cette idée.
Un de nos collègues, Monsieur Van Volxem, avait émis l'opinion que ce pouvait être une larve provenant d’un œuf, qu'un insecte quelconque, un ichneumon par exemple, serait parvenu, au moyen de sa tarrière, à déposer dans l'œuf même du mollusque, ainsi que cela se voit quelquefois chez les insectes.
Mais, outre la question de taille et d'organisation, tout-à- fait incompatible avec cette hypothèse, le doute a été résolu par ce fait intéressant que peu de temps après, nous avons retrouvé ce petit animal en abondance dans le canal intestinal d'un Arion rufus L. La figure que nous donnons (pl. I f. 8) de cet entozoaire est copiée d’après le dessin pris sur l'animal observé vivant dans l’œuf de la limace et complétée d’après les exemplaires trouvés dans l’Arion, conservés en diverses préparations. Nous n'avons remarqué le spicule mâle (f. 8) que chez un seul de ces derniers exemplaires.
Nous regrettons de n'avoir pu déterminer ces petits ento- zoaires dont nous avons heureusement conservé plusieurs préparations.
En signalant ce fait, nous croyons assez important, afin de me laisser aucun doute sur la valeur de l’observation,
d'indiquer exactement en note (1) toutes les conditions dans lesquelles elle s’est faite.
(1) La lame de verre destinée à recevoir l’objet ayant été nettoyée à l’alcool, nous pratiquions une incision dans l’enveloppe externe très épaisse qui protége l'œuf; par la pression des doigts nous faisions saillir la masse intérieure sous la forme d’unesphère transparente et
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En suivant le développement des œufs de cette limace (Limax arborum Bouch.), nous avons trouvé quelques diffé- rences, la plupart de détail, il est vrai, avec ce qu'ont observé MM. Van Beneden et Windishman pour la Zimax agres- lis L. (1)
Il sera peut-être bon de revenir sur nos observations dans une note plus spéciale, mais nous croyons cependant utile de profiter de l’occasion pour donner ici la figure execte de l'embryon (pl. Il fig. 7) tel que nous l'avons observé.
Il est du reste indispensable, afin de bien éclaircir la question et de ne laisser aucun doute sur la position exacte de l’entozoaire, de le représenter, ainsi que l'embryon en entier, dans leurs positions respectives.
Dans des travaux plus récents que le mémoire de M. Van
recouverte du chorion; membrane fine et diaphane qui enveloppe l’albumen.
Ce globule intérieur, qui dans la manipulation n’a touché en aucun point l'extérieur de la première tunique, étant dégagé et déposé seul sur le verre à préparation, nous enlevions la membrane transparente : t il restait sur le verre l’albumen au milieu duquel se mouvait l'embryon.
est dans l’un des œufs examinés de cette façon, et à l’intérieur du sac vitellaire, au milieu des granules qui plus tard constitueront le foie et le canal digestif, que nous avons vu se mouvoir en tous sens et avec rapidité le petit entozoaire en question.
En pressant légèrement la préparation, la vésicule vitellaire s’est fendue et nous avons vu très distinctement le ver en sortir au milieu des globules vitellaires, en se tordant rapidement de côté et d'autre, exactement de la même manière que les individus que nous avons observés dans les viscères de l’Arion rufus L.:; bientôt ses mouvements se sont ralentis et il s’est desséché avec les liquides qui l’entouraient.
(1). Mémoire sur l’embryogénie des limaces par P. J. Van Beneden et Windishman. Bruxelles, 1841. 2 pl. 5
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Beneden, Oscar Schmidt (1) et Gegenbauer (2) ont quelque peu modifié nos connaissances sur l’embryogénie des Mollusques Gastéropodes. Malheureusement nous n'avons pu consulter ces publications. D’après Woodward (3) l'organe en forme de vési- cule (dans lequel nous avons observé le petit entozoaire) con- sidéré par M. Van Beneden comme un sac vitellin, serait très distinct du vrai sac vitellin qui, parmi les Mollusques, n’existe que chez les Céphalopodes. Woodward dit encore, d’après Gegenbauer, qu'on pourrait plutôt comparer cette vésicule vitellaire au selum des Gastéropodes marins.
Foresr et S'-GILLES LEZ-BRUXELLES. — Nous avons fait en avril et mai quelques courses dans ces localités en compagnie de MM. Purves et Bauwens.
Croyant qu'il est inutile de donner la liste complète des mollusques rencontrés dans des localités déjà explorées précé- demment, nous n'indiquerons, outre les espèces nouvelles pour notre faune ou pour les faunules locales, que les seules espèces citées comme rares ou mentionnées comme douteuses pour ces localités.
Physa fontinalis L. var. aplexoïdes J. Colb. Nous avons encore rencontré un exemplaire de cette jolie variété dans le canal de Charleroi (4).
Physa acuta Drap. Cette espèce intéressante vient très pro- bablement de s’acclimater tout récemment en Belgique. Aucun
(1) Ueber die Entwickelung von Zimaz agrestis. Muller’s Ar- Chiv., 1851:
(2) Beiträge zur Entwickelungsgeschichte der Landgasteropoden. Siebold und Külliker, Zeitschr. für Wiss. Zoologie. 1852.
(3) Manuel de Conchyliologie, par S. P. Woodward. Paris, 1870 (trad.), p. 298.
(4) Nous avons vu dans la collection de M. Colbeau une Physe venant de Dalmatie, sous le nom spécifique de Dalmatina Küst. qui paraît être la même que la var, aplexoides J. Colb.
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auteur ne la encore mentionnée pour notre faune, et nous croyons pouvoir aflirmer, sans trop de présomption, qu’elle ne vivait pas auparavant dans nos localités belges; car s’il était possible qu'elle n’eût pas été remarquée par MM. Van Beneden, Kickx, Waardenburg et les auteurs qui se sont occupés de notre faune malacologique, il est évident qu’elle n’aurait pu échapper aux recherches suivies que plusieurs de nos collègues ont faites depuis de longues années dans une grande partie du pays.
Nous avons vu dans le Tome I de nos Annales (p. zvn, Bulletins) que M. De Malzine a signalé, en 1868, les premiers exemplaires de la Physa acuta Drap. mais seulement repré- sentée par quelques coquilles vides trouvées sur la plage à Blankenberghe.
Nous avons recueilli l’année passée les premiers individus vivants dans le canal à S'-Gilles et à Laeken.
Cette année, l'espèce s’est multipliée dans la première de ces localités d’une façon vraiment surprenante : en certains endroits du canal de Charleroi, les plantes aquatiques sont Ettéralement couvertes de ces Physes.
Depuis lors, nous avons rencontré la 2hysa acuta Drap. et toujours en abondance, dans les fossés de la citadelle du Nord à Anvers (1), dans le canal de Zelzaete à la frontière hollandaise (Zelzaete), enfin à Heyst sur la plage, mais seulement repré- sentée dans cette dernière localité par de nombreuses coquilles mortes.
Il est très probable que cette espèce va se répandre peu à peu dans tout le pays, et comme nous l'avons déjà trouvée dans la
(1) M. Nyst nous a dit avoir fait des recherches parmi les nom- breuses coquilles qu'il à recueillies en Belgique depuis de longues années, et spécialement parmi les espèces recueillies aux environs d'Anvers qu'il a entièrement explorés. Malgré toutes ses recherches, il n’a pu trouver, parmi ses Physes, un seul exemplaire de Ja P. acuta Drap.
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partie hollandaise du canal de Zelzaete, elle est également à ajouter à la Faune malacologique de Hollande.
Helix aspersa Müll. Tout au commencement de l’année, nous avons compté vingt-trois exemplaires hivernant en com- pagnie dansune cavité laissée entre les racines d’un vieux saule; ils étaient attachés aux coquilles les uns des autres par leur épiphragme. L’ÆZelix aspersa Müll. semble avoir quelque in- süinct de sociabilité, elle ne se trouve jamais disséminée sur de grandes surfaces, mais vit en compagnie, formant de petites aires restreintes où elle est toujours très abondante. De plus, il est à remarquer que l’on trouve toujours l’77. aspersa dans le voisinage des habitations, dans les haies et les jardins qui les entourent. Elle ne se trouve pas dans les parties peu habitées du pays; ainsi, dans la région montagneuse et calcaire, pas plus que dans la région sauvage des Ardennes, on n’a jamais constaté sa présence.
Parmi nos exemplaires de S'-Gilles, nous remarquons les var.obscurata Menke, var. nigrescens Moq. et var.zonata Menke.
Bulimus acicula Müll. I est assez rare de trouver les exem- plaires de cette jolie espèce À état vivant (nous n’en avons encore rencontré qu'un seul jusqu'ici); il est probable que ce Bulime est nocturne, ou tout au moins lucifuge et qu'il vit sous terre dans les racines des plantes. C’est ce qui explique- rait, non-seulement sa rareté en temps ordinaire, mais aussi sa grande abondance dans les alluvions de nos rivières, surtout à l’époque des fortes crues.
S'uccinea arenaria Bouch. Dans les alluvions de la Senne : nous avons remarqué quelques exemplaires d’une coloration verdatre pale bien marquée.
Zonites striatulus Gray. Alluvions ; ce n’est pas le type du Z. striatulus Gray tel qu'on le trouve, par exemple, dans la ré- gion des Ardennes; c’est une variété dont le principal caractère est d'avoir les stries beaucoup moins prononcées et un aspect gé- néral bien différent.Peut-être est-ce même une espèce distincte ?
MÉMOIRES. 21
Limax agrestis L. var.reticulatus Müll., var. lilacinus Moq. et var. albidus Moq.
Planorbis nautileus L. et var. imbricatus Müll. Assez com- mun dans les marais qui longent le canal.
Limnea limosa L. var. culqaris Pfr. et var: éntermedia Fér.
Linnea glutinosa Mül. De très grande taille (17%); on pourrait en faire une var. #ajor; plusieurs exemplaires dans un seul fossé large et profond à S'-Gilles.
Cyclas cornea L. var. nucleus Stud. Assez rare, dans la Senne.
Entre S'-Gilles et Forest, presque au sommet et à l’un des points les plus élevés des collines de la Senne, au-dessus de la grande sablonnière, nous avons remarqué de petites couches de coquilles subfossiles en place; elles se trouvent à une faible profondeur dans plusieurs bancs de limon alternant avec de plus minces couches de sable. Ces coquilles sont ÆZelix costata Müll., A. nemoralis L., Succinea oblonga Drap. , ZLimnea truncatula Mül., Z. limosa var. vntermedia Kér., Pisi- divin ÆHenslomanum Shepp.et ?.cazertanum Poli. Le testde ces coquilles est très fragile, de consistance et d'aspect crayeux:; . seules, les ZZelix nemoralis ont conservé quelques traces de leur épiderme et de leur coloration primitive.
CROENENDAEL. — Nous avons visité cette localité avec notre collègue, M. Bauwens, au commencement du mois de mars, par un froid assez intense.
Les Jelir nemoralis L., hortensis Müll., éncarnata Müll. et généralement les grosses espèces étaient épiphragmées et encore cachées sous terre.
Les petites espèces telles que Zelx rotundata Müll., Æelir Mspida Yäinn., Clausilia nigricans Jeffr., Zonites crystallinus Müll., Arion fuscus Müll., Zimax agrestis L. et surtout la Vitrina pellucida Müll. étaient déjà en mouvement et se trou- vaient sous les pierres et sous les feuilles mortes.
2? SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
La glace qui recouvrait encore les étangs nous a empêchés de faire des recherches pour les espèces fluviatiles.
Nous citerons seulement la Zimnea limosa L. dont nous avons recueilli quelques beaux exemplaires.
OxTIGNIES. — Profitant de l'intervalle du départ de deux trains, nous avons recueilli, au mois de septembre, plusieurs espèces parmi lesquelles 2/ysa fontinalis L., Planorbis vortex L., Succinea elegans Risso, Linmax maximus L., Arion rufus, var. ater L. Nous avons compté plus d’une douzaine d’accouple- ments chez cette dernière espèce.
RouGe-CLoirre. — Nous avons fait une première excursion avec notre collègue, M. Purves, au mois de mars, alors que la terre était encore couverte de neige.
Malgré le grand froid et l’apreté du vent, nous avons trouvé en mouvement la plupart des petites espèces comme Pwpa dolio- hum Brug., Pupa nuscorumn L., Helix hispida L., Zonites cel- larius Müll., Zonites nitidus Müll., Succinea putris L., etc. et quelques mollusques nus comme Zimax maæimus L., Limax agrestis L. et Arion juscus Müll.
Les grosses espèces, telles que Æelix pomatia L., Zelix nemo- ralis L., Helix incarnata Müll., etc., étaient encore dans leur période d'hivernation.
Les eaux du grand étang d'Auderghem étant excessivement basses, laissaient à découvert, au milieu des plantes aquati- ques, la plupart des espèces fluviatiles déjà citées pour les environs de Bruxelles. Nous mentionnerons seulement la Zim- nea glutinosa Müll. qui s’y trouvait en grande abondance, ainsi que la Physa fontinalis XL.
Nous avons fait, avec notre collègue, M. A. Craven, une seconde excursion à Rouge-Cloïtre, au mois de septembre.
Signalons de nombreux fossiles du terrain bruxellien en bon état de conservation, provenant d'une extraction de terres pour le creusement d’un puits.
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MÉMOIRES.
En fauchant au filet dans une prairie basse et humide, nous avons récolté un grand nombre de petites coquilles : Vifrina pel- lucida Müll., Succinea putris Linn., Succinea oblonga Drap., Zonites fulzus Müll., Zonites striatulus Gray, Æelix pyqmea Drap., ÆZelir rotundata Müll., Zelix costataMüll.et var.pulchella Müll., Zelix hispida L., Vertigo pygmaa Drap., Carychium minimum Müll. Des Zelix fasciolata Poir. couvraient le sol par milliers sur un champ de pommes de terre. Au pied du mur de la teinturerie, un seul exemplaire de la var. a/binos de PZelix rotundata Müll. Nous avons recueilli environ une vingtaine d'exemplaires d'Helix aculeata Müll., la plupart vivants.
À chacune de nos excursions à Rouge-Cloitre, nous avons recueilli un certain nombre de ces jolies coquilles, et toujours au même endroit ; dans le fond d’une ancienne sablonnitre, à droite de la route d’Auderghem à Notre-Dame-au-bois, à peu près au milieu des bornes kilométriques n° 8 et 9, c'est-à-dire à l’entrée même du bois.
Les exemplaires vivants étaient cachés sous les détritus un peu humides, les feuilles mortes, ainsi qu'au pied de petites touffes d'herbes et de plantes disséminées çà et là dans le bas- fonds.
Viers-LA-ViLLe. — Nous avons fait, avec plusieurs de nos collègues, quelques excursions dans cette localité à différentes époques de l’année.
Nous avons à signaler quelques variétés nouvelles pour notre faune : Zimax maximus var. maculatus Picard et var. serpenti- nus Moq., ÆZelix lapicida var. minor Moq., ÆZelix pomatia L. var. albida Porro et un exemplaire à six bandes bien distinctes (la troisième dédoublée) de cette dernière espèce.
Pour le reste, nous n’avons trouvé que les espèces déjà indi- quées auparavant, mentionnons seulement 2/anorbis albus Müll.., Heliz depilata Pfr.? albinos; cette variété très commune dans les ruines de l’église; (c’est au jeune âge de cette forme
24 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
que se rapporte l’/7. Villersii De Malzine), Vertigo pusilla Müll. et Votrina annularis ? Venctz.
Des Zünnea palustris Müll., recueillies à Villers et liée à sec dans une boite en carton, se sont formé un épiphragme brillant et membraneux, mais incomplet; au bout de vingt- quatre jours nous avons trouvé toutes nos limnées parfaitement vivantes.
Un ÆHelix lapicida L. provenant de Villers, présente une par- ticularité peu importante peut-être, mais qui, croyons-nous, n’a encore été citée que très-rarement pour les mollusques. L’extrémité du tentacule supérieur gauche paraît dédoublée : à côté du bouton normal, il s’est développé un tubercule saillant et très distinct; le nerf tentaculaire s’est également divisé et une partie pénètre dans ce renflement; il s’y termine brusquement en une masse arrondie, sans jeter de ramifications comme le fait son voisin, le nerf olfactif du bouton. La figure 4 de la planche IT représente ce tentacule grossi, vu par transparence et comprimé entre deux verres. La gibbosité (4) était beaucoup plus saillante sur l'animal vivant.
WEERT-St-GEORGES. — Nous avons assisté, avec MM. Bau- wens et Cogels, à une excursion entomologique organisée dans cette localité au mois de mai, par notre collègue M. Weyers.
Le temps, excellent pour l’entomologie, était peu favorable à la recherche des mollusques.
Nousavons cependantrecueilh les quelques espèces suivantes:
Arion rufus L. et fuscus Müll., Zimax agrestis L., Succinea elegans Risso, Succinea putris L., S. oblonga Drap., Zoniles cellarius Müll., Zonites nitidus Müll., Bulinus subcylindricus L., Æelir hispida L., Helix nemoralis L., Carychium mim- mum Müll., Physa fontinalis L., Planorbis contortus L., Pla- norbis corneus L., Planorbis carinatus Müll., Planorbis albus Müll., Planorbs vortex L., Planorbis fontanus Ligchf., Zimnea limosa L. var. fontinalis Stud., Zimnea auricularia L. et var.
MÉMOIRES.
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albinos, Limnea palustris Müll., Zimnea stagnalis L., Palu- dina contecta Mill., Valrata piscinalis Müll., Cyclas cornea L., Pisidium amnicum Müll., Anodonta anatina L. Les espèces fluviatiles ont été recueillies dans les étangs des Eaux-Douces, dans le ruisseau le Vaelbeek et dans un autre petit affluent de la Dyle.
La hauteur des eaux de la Dyle ne nous a pas permis de faire des recherches dans cette rivière.
Dans toutes les parties boisées des environs, nous n'avons trouvé que fort peu de mollusques.
PROVINCE D’ANVERS.
Axvers. -— Notre collègue, M. Cogels, a eu l'obligeance de nous guider dans l’excursion que nous avons faite dans cette localité, au mois d'avril dernier, avec M. Purves.
Parmi les coquilles fossiles que nous avons recueillies en grand nombre, nous n'avons rien de- particulier à signaler, toutes nos espèces étant déjà connues pour la Faune tertiaire anversoise.
Au nombre des espèces vivantes, nous citons tout particu- lièrement la Physa acuta Drap. dont nous venons de parler tout à l'heure. Cette espèce est très abondante dans les fossés des fortifications de la citadelle du Nord, et se trouve en com- pagnie d'une quantité innombrable de Dreissena polymorpha Pal]. Ces derniers exemplaires différent de ceux de Bruxelles en ce qu'ils sont plus petits, beaucoup plus renflés et ont l’épiderme entièrement noir, tandis qu'à l’intérieur ils ont de grandes taches noires irrégulières que n’ont pas nos exemplaires du Brabant.
Nous avons vainement cherché la Dreissena cochleata Kickx dans les bassins du port d'Anvers, et nous croyons qu'il serait intéressant d'y faire de nouvelles recherches afin de s'assurer
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26 SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
si cette espèce, qui n’a été observée qu’une seule fois dans cette localité(1),s’y trouvait accidentellement ou si elle s’y est main- tenue et propagée depuis.
M. Ph. Dautzenberg a retrouvé la Dreissena cochleata dans le canal de Charleroi à Bruxelles, mais représentée seuiement par des valves séparées; il résulte de ceci qu'il n’est pas du tout certain que lespèce se soit acclimatée dans nos eaux douces ou saumâtres.
Voici la liste des quelques espèces recueillies dans les fossés qui longent le canal de la Campine :
Physa fontinalis L., Planorbis corneus L., P. levis Alder., P. nitidus Müll., 2. çomplanatus L., P. nautileus L. et var. inbricatus Müll., Zimnea stagnalis L., L. palustris Müll. var. corcus Gmel., Z. auricularia L., ZL. limosa L., Valrata cristata Müll., V. pescinalis Müll., Bythinia tentaculata L., B. Leachi Shepp., Pisidium amnicum Mül.
Sur des talus, le long de l’Escaut, S'uccinea elegans Risso, Helix hispida L., 77. cantiana Montagu.; de cette dernière, nous n'avons trouvé que des coquilles mortes. Vertigo mus- corum Drap., V. edentula Drap.
Dans un petit fossé, près de la citadelle du Nord, deux exem- plaires vivants du Planorbis complanatus L. albinos, variété nouvelle pour notre faune. Parmi les Zunnæa limosa Li. re- cueillies , il y a des exemplaires d’une variété présentant une grande analogie de forme avec la Z. peregra Müll. Ne serait-ce pas d’après des exemplaires semblables à ceux- ci, que cette dernière espèce a été portée, très probablement à tort, sur la.liste des coquilles de la province d'Anvers? Limnea truncatula Müll., très abondante dans les petits fossés d’eau saumätre, le long de l’Escaut.
(1) M. Nyst, qui a signalé en 1835 la présence de cette espèce dans les eaux saumâtres des bassins d'Anvers (Bull. Acad. de Belg. T. II p. 235), nous a dit ne l’y avoir plus jamais rencontrée dans des recherches uitérieures.
MÉMOIRES. 97
Un fait intéressant à noter est la capture faite par M. Purves, dans les fossés dela citadelle, d’un Ancylus lacustris attaché sur le corps d’un hémiptère aquatique le Vaucoris cimicoides Latr.
À ce propos nous ne pouvons mieux faire que de citer un passage de Darwin (1) faisant allusion à une observation ana- logue : « Je tiens de sir Ch. Lyell qu'un Dyfiscus a été pris emportant un Ancylus qui adhérait fortement à son corps, et j'ai vu moi-même un Colymbetes, c'est-à-dire un Coléoptère aqua- tique de la même famille, voler une fois à bord du Zeagle, lorsque nous étions à une distance de quarante-cinq milles de la terre la plus voisine. »
On voit donc que les faits de ce genre, qui semblent n'avoir aucune importance par eux-mêmes, mais dont la portée n’a pas échappé aux judicieuses observations de éminent naturaliste, pourraient, conjointement avec ce qui se passe chez les oiseaux, servir à expliquer dans certains cas donnés, l'extension de coquilles du continent à des îles, même situées à de grandes distances des côtes, ou bien encore la dispersion de coquilles fluviatiles dans des régions différentes ou d’un bassin géogra- phique dans un autre, et alors même que ces bassins seraient séparés par de hautes montagnes, c’est-à-dire par des obstacles qui semblent s'opposer entièrement à extension des mollusques aquatiques,
Non loin du canal de la Campine, nous avons remarqué une couche de coquilles fluviatiles subfossiles indiquant, selon toute probabilité, le lit d’un ancien ruisseau; car dans les sables d’un blanc jaunâtre qui constituent le dépôt, se trouvent également des graviers, des débris de coquilles du crag et même quelques os roulés, ce qui fait supposer que le courant devait être assez rapide. La présence des Veritina fluriatihs que nous y avons recueillies, confirme également ce fait.
(1) De l'origine des espèces, par Ch. Darwin. Trad. 1" édition. Paris, 1870, p.471.
28 SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Pour ce qui concerne sa position géologique, la couche est située au-dessus d’un dépôt de tourbe ancienne reposant im- médiatement sur le crag et sous l'argile des polders. Ce der- nier point prouve bien que le dépôt de coquilles, sans être bien ancien, n'appartient cependant pas aux alluvions modernes ou plutôt actuelles et que l’on peut parfaitement considérer ces coquilles comme subfossiles, et c’est ce que confirme d’ailleurs leur aspect.
Nous avons remarqué les espèces suivantes : Planorbis com- planatus L., Limnea auricularia L., Limnea truncatule Müll., Bithynia tentaculata L., 'Neritina fluciatilis L., Uno picto- rum L., Anodonta cellensis L., etc.
Notre collègue, M. Purves, a également recueilli une coquille de Cyclostoma elegans.
Nous attirons lattention sur cette dernière espèce, et nous croyons qu'il serait intéressant de faire encore quelques recher- ches afin de s'assurer si la présence de cette coquille doit être considérée comme accidentelle ou si, par la découverte de nou- veaux exemplaires , il faut conclure qu'à l’époque relative- ment récente du dépôt, la faune de la province ait pu com- prendre ce Cyclostome qui actuellement y fait tout à fait défaut, aussi bien que dans les régions environnantes.
FLANDRE ORIENTALE.
Cette province a été entièrement négligée au point de vue malacologique ; car d'après les dernières listes, on ne connais- sait encore pour sa faune qu'une quinzaine d'espèces recueilles à Gand et à Termonde.
Dans une excursion faite au commencement de juillet, nous avons avec MM. Craven et Bauwens, exploré la contrée entre Lokeren et Exaerde, en plein pays de Waes, c’est-à-dire la région la plus riche et la plus fertile, non seulement de la province, mais de tout le pays.
MÉMOIRES. 29
Nous avions choisi cette localité parce que la Durme, les canaux du Damvaert et du Moervaert, ainsi que les grands marais d'Exaerde, nous semblaient devoir former un excellent champ d'étude pour une excursion de reconnaissance.
D’après ce qu'il nous semble, on pourrait diviser la Flandre Orientale en deux régions malacologiques bien distinctes : la région fluviale du Sud et la région saumâtre du Nord; cette dernière s'étendant très probablement à l'Est et à l'Ouest de la province à cause du voisinage de l’Escaut.
La première région est caractérisée par un grand nombre d'espèces fluviatiles représentées par de grandes quantités d'individus. La seconde région possède une faune beaucoup moins riche, influencée sans doute par la nature du sol qui est très sablonneux, et surtout par l’action qu’exerce sur elle le voisinage des eaux saumätres et salées du Bas-Escaut.
Il est cependant très probable que cette région, une fois bien connue, deviendra très intéressante, non seulement au point de vue des espèces particulières, mais encore au point de vue des modifications qu'y doivent nécessairement subir les coquilles tant fluviatiles que marines.
C'est cette dernière région que nous avions voulu explorer dans une seconde excursion faite au mois d'août avec MM. Bauwens et Craven. Nos recherches, faites dans de mau- vaises conditions, n'ont pas donné tous les résultats qu’on aurait pu en attendre; n'ayant aucune idée du terrain ni de son hydrographie, nous avons vainement cherché des coquilles terrestres dans des terres tout-à-fait sablonneuses, et les eaux corrompues des parties saumätres que nous avons visitées ne contenaient aucun être vivant (1).
(1) D’après les habitants de la localité, il y à environ deux ans que ces eaux sont mortes, comme ils disent ; ils s’en sont aperçus parce que le poisson, très abondant auparavant, à entièrement disparu depuis lors.
30 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Il faudrait donc pour faire des recherches plus fructueuses aller au cœur de la région saumâtre, dans la partie où les eaux sont encore en communication avec l’Escaut, et influencées par la marée ; ainsi la contrée entre Bouchaute, Ste-Marguerite et St-Laurent nous parait des plus favorable, et nous semble désignée d'avance pour une prochaine excursion.
LOKEREN et EXAERDE. — Ayant commencé nos recherches dans les fossés qui bordent la route de Lokeren à Exaerde, nous avons successivement visité les fossés et les eaux cou- rantes des prairies vers la Durme; ensuite longeant la Durme jusqu’à Bautschaut, nons nous sommes dirigés à travers champs, puis en suivant la grande route, vers Exaerde, où nous avons terminé nos recherches dans les grands marais, que malheu- reusement nous n'avons pu explorer convenablement.
Voici la liste des espèces recueillies :
Arion rufus L. et var. ater L.; À. fuscus Müll. var. Jasciatus Moq.; Zimax agrestis. L.; Vitrine pellucida Mül.; assez communs dans les détritus au pied des arbres le long de la Durme.
Zonites cellarius Müll. assez commun partout; Z. mitidus Müll. de forme un peu différente de ceux du Brabant, aux borde des fossés vers Exaerde; Z. crystallinus Müll.; Z. stria- tulus Gray, appartenant à la même var. que les exemplaires du Brabant.
Succinea oblonga Drap.; S°. putris L. et S'. elegans Risso, dans les fossés le long de la route d’'Exaerde.
Heliz hispida L. commune partout; Æ. rotundata Müll., H. costata Müll. et var. pulchella Müll., Æ. nemoralis L. assez communes; À. plebeiu? Mich. fossés le long de la route d'Exaerde; 77. aspersa Müll. à Bautschaut seulement, aux endroits humides et au pied des arbres; 77. arbustorum L. très commune partout dans les gazons humides, les oseraies, au pied des arbres et surtout des saules qui bordent les fossés
MÉMOIRES. 31
humides, principalement vers Exaerde le long de la grande route ; les exemplaires recueillis sont tous extrêmement globu- leux, les sutures s'appliquent à la partie inférieure des tours cé loate: M. Craven a recueilli un exemplaire tout à fait bulimiforme ; chez tous les exemplaires la coquille est très mince, comme pellucide, la bouche est très petite et la colora- tion foncée et lien régulière : un seul exemplaire de couleur uniforme non fascié de brun.
Bulimus subcylindricus Linn.; B. acicula Müll. rare.
Clausilia biplicata Leach. assez commune dans les detritus au pied des arbres, le long de la Durme.
Pupa perversa L. un seul exemplaire à Bautschaut.
Vertigo pusilla Müll. et V.anticertigo Drap.rares à Exaerde.
Plysa fontinalis L. et var. aplexoïdes J. Colh.
Planorbis corneus L., P. albus Müll., P. rotundatus Poir., P. carinatus Müll., P. complanatus L., P. vortex L., P. fon- tanus Ligch., P. nautileus L. et var. tmbricatus Müll. com- muns partout ; P. nitidus Müll. et P. contortus L. plus rares.
Ancylus lacustris L. sur des fourreaux de Friganes à Exaerde.
Limnæa truncatula Müll. très commun, de taille variable ; L. stagnalis L. var. producta J. Colb., var. furgida Moq.; L.auricularia L.;Z.limosa L. plusieurs variétés; Z. glutinosa Müll. de grande taille, fossés à Lokeren; Z. palustris Müll. et var. corcus Gmelin.
Carychium minimum Müll. rare à Lokeren.
Paludina vivipara L. Dans la Durme seulement. P. con- tecta Millet commune dans les mares et fossés.
Bythina tentaculata L.et B. Zeachii Shepp. communes dans les fossés limpides.
Hydrobia similis Drap. Nous avons recueilli un grand nombre d'exemplaires de cette espèce qui, jusqu'à présent, n'avait été admise qu'avec doute pour notre faune; ils se trouvaient dans les fossés des prairies de la Durme à
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Co 19
Lokeren, rampant sur la vase au lieu d’être attachés aux plantes aquatiques, comme les autres espèces de ce genre. M. Nyst nous à dit depuis, avoir également trouvé l'A. sumilis Drap. à Anvers, et dans les mêmes conditions, c’est-à-dire rampant sur la vase au fond de petits fossés près de la citadelle du Nord. Les exemplaires d'Anvers sont beaucoup plus globuleux que ceux de Lokeren, et appartiennent proba- blement à une variété distincte.
Valrata piscinalis Müll., V.cristata Müll., fossés à Lokeren.
Neritina fluviatilis L. très commune sur les pierres dans la Durme à Bautschaut. Les exemplaires recueillis consti- tuent, comme forme, une varieté bien tranchée et bien distincte de toutes les W. fluviatilis L. de provenance belge que nous avons examinées. Il se peut que cette variété ait été mention- née, mais comme nous ne la connaissons pas, nous en donne- rons la description en lui donnant le nom de var. e/ongata.
N. fluriatilis L. var. elongatu.
« Coquille de taille moyenne, ovale, d’un bleu noirätre uniforme, très fortement et irrégulièrement striée transversa- lement; sommet tout à fait en arrière, très élevé, saillant et allongé au point de paraitre scalariforme ; les‘ premiers tours paraissent transparents, ils sont d’un corné vitreux très caracté- ristique. Tours 4, le dernier excessivement allongé, comme étiré et comprimé sur les côtés. Bord columellaire droit, d’un jaune verditre passant au jaune vif postérieurement. Ouverture ver- dâtre.Opercule d’un jaune roux très vif, plus foncé sur les bords.»
Cyclas cornea Li. fossés à Lokeren ; C. rivicola Leach dans le canal du Damvaert; ©. calyculata Drap.
Pisidium amnicum Müll.; P. cazertanum Poli dans les fossés de la route d'Exaerde.
Dreissena polymorpha Pall. assez rare dans la Durme.
Anodonta cygnea L. var. cellensis Pfr.; A. Kichæi J. Colb. et A.complanata Zgl. var. elongata Holland., marais et grands fossés, canal de Damvaert.
MÉMOIRES. 33
Unio tumidus Philps. et var. lacustris Rossmäss., U. puc- torum L. dans la Durme et le canal de Moervaert.
En arrivant à Bautschaut et ensuite à Exaerde, très étonnés de voir, çà et là dans l’intérieur du village, de grands monceaux de valves d’'Unio, nous avons interrogé les habitants et avons appris, non sans surprise, que dans tout le pays environnant, même dans la ville de Lokeren, les Oysters, comme on y appelle indis- tinctement. les Anodontes et les Unio, constituent une base d'alimentation dont l'usage est très répandu. Ce n’est pas seule- ment une ressource pour les classes pauvres, comme en d’autres régions où les Acéphales fluviatiles ne sont employés que par nécessité; mais ici, au dire des habitants, ce plat est assez estimé et regardé comme pouvant remplacer le poisson. La Durme et le canal de Damvaert contiennent de grandes quantités d'Unio pictorum et c'est surtout cette espèce qui est utilisée.
Nous croyons pouvoir, à titre de curiosité, entrer dans les détails culinaires que voici : après avoir recueilli les Unio, on les met à dégorger pendant un jour dans de l’eau fraiche que l’on renouvelle plusieurs fois; ensuite on les met au feu, sans eau, dans un poëélon en fer. Les valves s'ouvrant alors d’elles-mêmes, on retire le mollusque de la coquille et on le fait cuire dans l’eau. Ensuite, Penduisant de beurre, on le fait frire
dans la farine avec poivre et sel et Le plus d’assaisonnements possible.
Planorbis complanatus L. monstrosus (PI. IT, fig. 2).
C’est un exemplaire très remarquable d’une forme encore non décrite pour les coquilles du genre Planorbe.
Les tours de spire descendent en tire-bouchon, mais en s’élar- gissant et fortement séparés les uns des autres; la carène est dans sa position normale, c’est-à-dire inférieure ; le bord avancé de l'ouverture est supérieur, comme d'habitude.
Ce planorbe n’est pas un scalaire proprement dit, mais un
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34 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
exemple, le premier croyons-nous, de la forme cératoide dans les planorbes.
C’est à la générosité de M. L. Bauwens que nous devons cet exemplaire, et c’est à lui que revient l'honneur d’avoir fait cette intéressante découverte.
Cette coquille se place, ainsi que celle que nous avons signalée l’année dernière, au nombre des matériaux en faveur de la dextrorsité des planorbes.
En effet, les planorbes étant considérés comme dextres, notre exemplaire s'explique tout naturellement, car nous avons alors un planorbe normal, dont les tours se sont séparés et écartés fortement les uns des autres, c’est-à-dire constituant la forme cératoïde.
Môrch a publié dans le Journal de Conchyliologie (3° série, Tome III, page 235), un article intitulé « Ze genre Planorbe est-il dextre? » Il considère les planorbes comme sénestres, et à l'appui de sa manière de voir, il cite un Planorbis complana- tus scalaire et sénestre trouvé par lui en 1862.
En admettant la sinistrorsité, 11 explique bien son exemplaire et les deux seuls planorbes sénestres déjà connus; mais afin d'arriver à pouvoir expliquer les nombreux exemples cités de planorbes scalaires dextres (plus d’une quinzaine déjà, et aux- quels il faut ajouter celui qui nous occupe), Môrch est forcé d’admettre,que précisément dans chacun de ces cas, l’ombilic se trouve turriculé, c’est-à-dire qu’il est devenu saillant et forme ainsi la spire (1).
Nous n'insisterons pas sur cette hypothèse dans laquelle 1l faut que, pour chaque cas (moins trois connus (2)) de déviation
(1) Rien ne s'oppose à ce que ce cas puisse se présenter accidentel- lement chez un Planorbe, qui, plus que toute autre coquille, semble disposé à cette inversion ; mais il est évidemment impossible que ce cas existe précisément pour tous les planorbes scalaires dextres.
(2) Nous n’y ajoutons pas notre Planorbe sénestre de l’année der- nière, car ce Planorbe étant, comme nous l’avons prouvé.un sénestre
MÉMOIRES J9
scalaire des planorbes, il se produise précisément, et sans raison, la coïncidence de lombilic changé en spire, anomalie qui jusqu'à présent ne s’est encore présentée pour aucune coquille connue (1).
En admettant au contraire la dextrorsité des planorbes, les nombreux exemplaires scalaires dextres s'expliquent tout natu- rellement, ou plutôt ne nécessitent aucune explication ; et quant aux sénestres, nous les considérons comme sénestres acci- dentels, ainsi que cela se voit quelquefois chez les Helix, ete. (2): nous avons prouvé, au moyen de la position de la carène, qu'il en était du moins ainsi pour le Planorbis complanatus scalaire et sénestre que nous avons figuré l’année passée dans nos Annales (3).
ZexzAgTE. — Les espèces fluviatiles proviennent du canal de Zelzaete et des petits fossés situés près de la frontière hollan- daise; mais ces derniers paraissent assez pauvres, tandis que les eaux du canal semblent favorables au développement des mollusques; c’est de là que proviennent à peu près toutes les espèces que nous avons recueillies.
Heliz costata Müll., Bulimus acicula Müll., Pupa muscorum L., Planorbis vortex L., P. fontanus Ligchtf., P. albus Müll.,
accidentel, nous ne pouvons (même en supposant qu'on puisse admettre l'hypothèse de Mürch), le comprendre au nombre des Planorbes nor- maux d’après cet auteur.
{) Le Bifrontia Deshayesiana seul présente, pendant un certain temps, l’ombilic saillant et changé en spire (Môrch), mais en crois- sant, il rentre sous la loi commune et le commencement de spire dis- paraît bientôt au fond de l’ombilic de la coquille adulte.
(2) Ou bien comme présentant exceptionnellement l’ombilic turri- culé ; ce qui ne peut s’admettre en règle peut fort bien arriver acci- dentellement ainsi que nous l’avons dit dans une note précédente.
(3) Voir Tome IV, Mémoires, p. 82 et suivantes, auxquelles nous renvoyons le lecteur ainsi qu’à l’article de Môrch pour l’éclaircisse- ment de ce qui précède.
36 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
P. carinatus Müll., P. nautileus L. et var. imbricatus Müll., Plysa acuta Drap., très abondante dans le canal de Zelzaete, la plupart des exemplaires sont moims globuleux et ont la spire plus effilée que ceux de Bruxelles, Anvers et Heyst, Paludina cicipara L., Bithynia tentaculata Y., B. Leachi Shepp., Val- cata cristata Müll., Veritina fluviatilis L., Cyclas cornea L., Pisidium pusillumGmel., Unio pictorum L., U. tumidus Philps., Anodonta anatina L., Dreissena polymorpha Pall.
ASSENEDE. — Nous n'avons trouvé dans les terres tout-à-fait sablonneuses de cette localité que très peu d'espèces terrestres ; quant aux parties saumâtres que nous avons visitées, elles ne contenaient que des eaux croupissantesoù nous n’avons recueilli que des coquilles mortes de l’Æ/ydrobia ventrosa Montg. et du Cardium edule L. var. rusticum L. Les coquilles d'Hydrobia s’y trouvaient en grande abondance, et présentaient de nombreuses modifications de forme et de taille.
Espèces observées dans les polders et dans les fossés d’eau douce :
Succinea elegans Risso, Zonites mtidulus Drap., Z. crystal- linus Müll., Heliz lispida XL, H. costata Müll., var. pulchella Müll., 4. nemoralis L., H. cantiana Montag. une seule coquille morte dans les polders, Bulimus subcylindricus L., Pupa nvus- corum L., Vertigo pygmæa Drap., Carychium minimum Mül., Planorbis corneus L., P. complanatus L., P. contortus L., P. vortex L., P. levis Ald., P. nautileus L. et var. imbricatus Müll., Zimnea limosa L., L. auricularia L., L. stagnalis L., L. truncatula Müll., Ancylus lacustris L., Bytlania tentacu- lata L., B. Leachi Shepp., Valvata piscinalis Müll., V. cros- tata Müll., Cyclas cornea Li. et var. nucleus Stud., Pisidium ammicuim Müll., P. cazertanum Poli et Anodonta anatina L.?
Le Cardium edule L. et la Serobicularia piperata Gmel. pro- venant de Philippines sur l’Escaut(àquelques kilomètres au nord d’Assenede) sont mangés assez fréquemment , ainsi que le
MÉMOIRES
2 -t
Mytilus edulis L. à Zelzaete et Assenedez mais la dernière de ces deux espices n’est employée comme aliment que par la classe nécessiteuse.
FELANDERE GCCIBENTALE,
BLANKENBERGHE. — Nous devons à l'obligeance de M. le major Le Hon le dessin d’un exemplaire très remarquable de Limnæa stagnalis L. scalaire, trouvé dans les marais près de
cette ville. (PI. II, fig. 1.)
Heysr et KNocke. — Ces deux localités ayant été choisies comme but de l’excursion annuelle de la Société, nous ren- voyons au rapport officiel présenté par notre collègue M. Mour- lon, sur l’ensemble des résultats de cette excursion.
De Nruport à OSTENDE. —. Vers le milieu du mois d'avril, nous avons exploré, avec M. L. Bauwens, la partie de nos côtes située entre ces deux villes. |
Nous avons fait quelques recherches dans les eaux saumätres des fossés des anciennes fortifications de Nieuport.
Ces eaux ne nous ont présenté aucune espèce vivante; il est vrai qu'à cause du froid, les mollusques étaient assez difficiles à rencontrer. Mais à la base des talus environnants, dans les petits creux du terrain nous avons recueilli des quantités innombrables de petites coquilles, telles que Helir unifasciata Poir. var. éypica, I. carthusianaMüll., À. pygmea Drap., H. r0- tundata Müll., Æ. costata Müll., Zonites cellarius Müll., Z. crystallinus Müll., Bulimus subeylindricus L., B. acicula Müll. (celui-ci très abondant), Pupa muscorum L., Vertigo mus- corum Drap., V. pusilla Müll., V. pygmæa Drap.
Au bord de l’eau des Alexia myosotis Drap. vivantes.
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38 SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Sur les talus Zontites cellarius Müll., Helix nemoralis L., IT. hispida L. en mouvement. |
Dans les caves à Nieuport Zimax variegqatus Drap.
Nous avons constaté, au moment du reflux, la présence d’'acéphales marins dans le chenal de Nieuport; mais la boue épaisse qui en couvrait le fond, n’a pas permis de nous en approcher.
Les grandes mares qui longent le chenal, avaient le fond littéralement couvert d'ÆZydrobiaulræ Penn., de taille, de forme et d'aspect très variables. Il y a probablement plusieurs espèces à distinguer parmi ces coquilles.
Notre excursion, faite à une époque trop peu avancée de l’année, ne nous a procuré, en espèces marines, absolument rien d’intéressant,. Sur toute l'étendue des côtes, depuis Ostende jusqu'à Nieuport, et surtout vers cette dernière localité, nous n'avons trouvé que quelques coquilles roulées où en mauvais état; nous mentionnerons seulement, pour mémoire, un banc de tourbe devant Middelkerke contenant de nombreuses Pholas candida L. en place.
N'oublions pas de citer les espèces suivantes, dont les coquilles mortes se trouvaient assez abondamment dans les sables des dunes, Æelix ericetorum Müll. var. major et deux exemplaires plus petits, très renflés, presque globuleux, Helix nemoralis L., Pupa muscorum L., H. unifasciata Poiret, etc. Il est à remar- quer que nous n'avons trouvé vivante dans les dunes, aucune de ces espèces.
Entre Middelkerke et Ostende, nous avons exploré les terres en deçà des dunes et rencontré Æelix nemoralis L.et .aspersa Müll. var. quinquefasciata Moq. dans les haies à Middelkerke; nous avons remarqué plusieurs 7. aspersa Müll. encore ca- chées dans la terre et épiphragmées.
Les fossés de l’intérieur des terres, quoique séparés de la mer par un kilomètre de dunes seulement, ne nous ont présenté qu'un degré à un degré et demi de salure; c’est probablement à
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cause des pluies et de la diminution d’évaporation qu'entraine inévitablement la saison froide.
Voici la liste des quelques espèces recueillies dans ces fossés :
Limneæa limosa 1. et var. intermedia Fér.,L. stagnalis L: var. roseolabiata Moq., Z. palustris Drap. et var. corvus Gmel., Pla- norbis levis Alder, P. fontanus Ligchf., P. corneus L. et var. albinos Moq., nous avons trouvé une dixaine d'individus vivants de cette variété, la coquille est d’un blanc pur, très mince et translucide, P. complanatusi., P. vortex L., P. nautileus L. et var. ünbricatus Müll., Physa hypnorum L., P. fontinalis L., Bithyynia tentaculata L., B. Leachii Shepp., Cyelas cornea L., Pisidium pusillum Gel.
PROVINCE DE HAINAUT,
QUIÉVRAIN. — Au commencement du mois de juin der- nier, nous avons visité avec notre collègue, M. Cogels, les environs de Quiévrain, Baisieux et Angreau en remontant la petite vallée de la Honelle.
Les environs de Quiévrain sont actuellement assez pauvres en mollusques, à cause du dessèchement des grands marais qui s’étendaient autrefois au nord de la ville et qui contenaient un grand nombre d'espèces.
Par contre, toute la vallée de la Honelle nous semble très favorable au développement des mollusques, et autant que nous avons pu en juger par les débris de coquilles de tout genre trouvées sur les rives de la grande et de la petite Honelle, ces rivières doivent renfermer de nombreuses espèces; nous n'avons pu nous en assurer lors de notre excursion, les eaux étant malheureusement trop hautes pour les recherches. Nous attirons tout spécialement l’attention sur les bois du Duit, d’An- gre et de Beaufort où, en quelques heures de recherches, nous avons recueilli de bonnes espèces, dont plusieurs assez intéres- santes; pour mémoire, nous citerons aussi les carrières de cal-
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caire crétacé d’Autreppe, que nous n'avons pas visitées, mais qui ne doivent pas manquer de fossiles. Nous en avons ramassé quelques échantillons çà et Là dans la campagne ; aux endroits où des travaux de forage avaient amené au jour des débris appartenant au terrain crétacé.
Voici la liste des espèces recueillies dans le bois d'Angre, non loin du village d'Angreau :
S'uccinea putris L., Zonites cellarius Müll., Z. nitidus Müll., Holix pomatia L., H. nemoralis L., H. hortensis Müll., A. én- carnata Müll., 47. hispida L., H. rotundata Müll., 47. obroluta Müll., Pulimus obscurus Müll., Clausilia Rolphii Gray, C. laminata Turton, Cyclostoma eleqçans Müll., etc.
Dans un ruisseau sous bois, affluent de la Honelle, Zimnæa limosa L., ces exemplaires semblent former en quelque sorte le passage du Zinnæa linosa L. au ZL. peregra Müll., Ancylus flucratilis Müll., Veritina fluciatilis L., Bitlynia tentaculata L. sur les pierres ; Cyclas cornea L. commun dans les racines des plantes aquatiques. D’innombrables quantités d'Unio bata- ous Lam., Anodonta complanata Lieel. et var. elongata Holland pressés les uns contre les autres couvraient le fond du ruisseau avec quelques lo pictorum L.et fumidus Phïlps. Jamais nous n'avons vu telle abondance d’acéphales sur un espace aussi res- treint; toutes ces coquilles sont très variables et la plupart sin- œulièrement modifiées; ainsi quelques exemplaires de l’A. com- planata ont une taille, une forme, une épaisseur et une colo- ration telles, qu’au premier abord, et avant d’avoir écarté les valves, nous croyions avoir trouvé l’Unio margaritifer L.\ IL est à remarquer que jusqu'ici on n'avait encore trouvé en Belgique que la variété elongata et non le vrai type du complanala 221.
Dans les alluvions de la Honelle, Zimnea limosa L., Planor- bis vortex L., Bithynia tentaculata L., Cyclas cornea L. et var. nucleus Stud., €. calyculata D'ap., Anodonta Kickæi Colh. etc.
À Baisieux, dans le bois du Duit, Viérina pellucida Müll., Zonites cellarius Müll., Hehx lispida L., H. incarnata Müll.,
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Clausilia nigricans Jeff. et C. plicatula Drap. Cette dermère espèce se trouvait dans les détritus, au pied des arbres et des vieilles souches convertes de mousse.
Lessines. — Nous avons retrouvé la plus grande partie des espèces citées par MM. Le Comte et Fontaine dans le tome III de nos Annales (p. Lxxt1). Nous citerons seulement Balea per- versa L., Pisidium pusillum? Gmel., Dreissena polymorpha Pallas, et une coquille très intéressante de Cyclas rivicola Leach ; elle présente sur toute sa circonférence des rayons d’un bleu noirâtre intense : ces rayons partent du bord, pour s'arrêter à la limite de la zone jaunâtre qui borde la coquille à une cer- taine distance, et sur laquelle ils contrastent très fortement, en formant un très joli effet. Plusieurs autres exemplaires de Les- sines présentent encore cette singularité, mais d’une manière moins frappante.
ARBRE. — Parmi de nombreuses Helix nemoralis L. reçues de cette localité, nous avons trouvé un exemplaire à six bandes. Nous avons reçu également Helix rotundata Müll., Carychium minimum Müll., Planorbis corneus L., Physa fontinalis L., Bithynia tentaculata L., etc.
PROVINCE DE NAMUR.
Dinar. — Nous donnons PI. IT fig. 3 le dessin d'un Helix lapicida L. scalaire, recueilli à Dinant et qui nous a été com- muniqué par M. le Major Le Hon.
GEMBLOUx. — Au mois de mai dernier, nous avons assisté avec plusieurs de nos collègues à une excursion géologique
dirigée par M. Lambotte et dont le but était d'étudier la vallée de l'Orneau, ou plutôt la partie de cette vallée comprise entre Gembloux et Moustier.
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Au point de vue de la distribution des espèces, cette explo- ration est des plus intéressantes, car cette petite vallée comprend sur une longueur de 15 à 20 kilomètres à peine, les plus intéressants des étages géologiques des terrains primuires de Dumont.
En descendant la vallée, on remarque successivement le système coblentzien du terrain rhénan; le système eifelien du terrain anthraxifère, réprésenté par des roches quartzo- schisteuses, poudingues, psammites et grès rouges; l'étage supérieur de l’eifelien (calcaire et dolomie); nous rencontrons ensuite le tertiaire inférieur représenté par léocène moyen (bruxellien), et le terrain houiller nous ramène de nouveau dans l’anthraxifère et les alluvions modernes de la Sambre qui terminent enfin ce beau champ d'exploration. Le peu de temps que nous avons pu consacrer à la Malacologie ne nous a pas permis de rechercher attentivement les mollusques vivants, et nous regrettons surtout de n'avoir pu, dans des circonstances aussi favorables, faire aucune observation sur les rapports de la distribution des espèces avec la nature du terrain.
Voici la liste des espèces recueillies :
Arion fuscus Müll. var. fasciatus Nils., Limax agrestis L., L. mavimus L. var. cellarius Moq., Vitrina pellucide Müll., Zonites cellarius Müll., Z. nifidus Müll., Z. sériatulus Gray, Succinea putris L., #. elegans Risso, Helix hortensis Müll., H. nemoralis L., H. incarnata Müll., 7, lapicida L., H. obvo- luta Müll., A. hispida L., H. rotundata Müll., H. rupestris Drap., A. ericelorum Müll., Bulinus subcylindricus L., B.obscu- rus Müll., Pupa muscorum L., P.doliolum Brug. var. albinos nouvelle pour notre faune, Œausilia nigricans Jeffr., C. lami- nata Turton, €. Rolphii Gray, Limnæa limosa L., Ancylus jiu- valilis Mü]., Planorbis vortex L., P. albus Müll., Physa fon- tinalis L., Bifhynia tentaculata L., Cyclas cornea L., Pisidium anmicum Mül., etenfinle Bulimus Menkeanus Pfeif. :cette espèce
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n’avaitencore été rencontrée que deux fois en Belgique : à Has- tière, un exemplaire vivant, par M. Lecomte, et dans la vallée de la Meuse près d’Andenne plusieurs individus vivants par M.Nyst: nous avons recueilli près de Moustier, avec MM. Purves et Cogels, une vingtaine d'exemplaires dont plusieurs vivants ; nous croyons utile de donner en note les indications nécessaires pour pouvoir retrouver l’emplacéement exact de cette sta- tion (1).
Hasrière. — Nous avons assisté avec plusieurs membres de la Société Malacologique à une excursion faite à Hastière au mois de juin. Le temps, trop sec, était malheureusement peu favorable à la recherche des mollusques ; cependant nous avons obtenu d'assez bons résultats. Voici la liste des espèces recueillies :
Succinea putris L., 8. elegans Risso.
Zonites nitidulus Drap., Z. lucidus Drap., Z. nitidus Müll., Z. cellarius Müll. exemplaires de grande taille (15"" de diamètre), Z. fulous Müll., Z. glaber Stud. assez commun au pied des murs, dans les herbes: cette espèce citée la première fois par M. Roffiaen, n’a encore été trouvée dans aucune autre localité belge.
Heliæ fruticum Müll., Æ. obcoluta Müll., H. hispida L., IH. depilata Pffr., H. lapicida L., H. incarnata Müll., H. ericetorum Müll., H. pomatia L., H. rotundata Müll. et var. alba Moq. plusieurs exemplaires, Æ. horlensis Müll. quelques jolies var. de petite taille à bandes roses et transparentes,
(1) En descendant la vallée, un peu avant de quitter la grand” route pour se diriger, à travers champs sur Moustier, il faut suivre un petit sentier qui longe la lisière du bois à gauche de la rivière (avant d'arriver au moulin) C’est dans les détritus et les feuilles mortes, sur les petites tables horizontales du rocher, à gauche du sentier, qu'il faut rechercher le Bulimus Menkeanus VPir.
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H. sericea Müll. commune dans les herbes humides d’un petit ilot de la Meuse en face d'Hastière, 7. arbustorum L.. très abondante dans les gazons humides et oseraies au bord de la Meuse en amont d'Hastière; cette espèce avait déjà été citée pour Hastière (M. Roffiaen) mais seulement d’après un seul exemplaire vivant. Les 7. arbuslorum d'Hastière sont bien différents des exemplaires recueillis dans la Flandre : ils sont beaucoup plus épais, plus petits et très déprimés, tandis que les derniers sont minces, presque membraneux, de très grande taille etexcessivementglobuleux; de plus,les exemplaires d'Hastière ont une coloration jaune très claire et la bouche assez grande , tandis que, comme nous l'avons déjà dit, ceux des Flandres sont d’un brun enfumé très foncé, ont la bouche excessivement petite et un peu déviée vers l’ombilic.
Bulimus subcylindricus L., B. obscurus Müll.
Pupa muscorum L., P. doliolum Brug., P. secale Drap., P. avenacea Brug.
Clausilia parvula Studer, C. laminata Yurton, ©. biplicala Leach.
Planorbis albus Müll.
Limnæa palustris L., L. auricularia L., E. truncatula Mül. var. major Moq. et var. #inor Mod.
Ancylus fluviatilis Müll.
Bithynia tentaculata Li.
Valvata piscinalis Müli.
Unio batavus Lamk.
Les coquilles fluviales ont été recueillies dans la Meuse devant Hastière, ainsi qu'une grande quantité de Meritina Jluvialilis L. parmi lesquelles il y a de très jolies variétés orangées et rougeûtres, aux teintes très vives.
Dans la petite vallée de l'Hermeton, en amont d’'Hastière : Planorbis complanatus L., nitidus Müll., vortex L., Limnæa limosa L., L. truncatula Müll., Veritina fluviatilis L., Cyclas cornea L. et Unio batavus Lam.
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Dans une mare en aval d'Hastière Ancylus lacustris Li, Pisi- dium cazerlanum Poli et Anodonta cygnea L. var, cellensis Pfr.
Hax. — De passage dans cette localité, ainsi qu'à Marche et à Rochefort nous y avons recueilli quelques coquilles, avec notre collègue M. Purves.
Vitrina pellucida Müll., Hehix sericea Müll., H Sauveuri Colb. coquilles mortes trouvées à l’intérieur de la grotte de Han, apportées sans doute par les eaux de la Lesse. Clausilia ventricosa Drap. var. lineolata Held. un exemplaire dans Ia grotte, vivant, mais épiphragmé. Jusqu'à présent la CI. lineo- lata n'avait encore été citée en Belgique que pour deux localités de la province de Liége,Troz et Poulseur (M. J. Colbeau); mais son habitat est plus étendu, car, comme on le verra plus loin, nous l'avons retrouvée à Marche, Rochefort et Eprave. Le long de la Lesse Zimaæ agrestis Li. var. lilacinus Moq. et var.reliculatus Müll., Limneæea truncatula Müll. Dans la rivière, une grande quantité d’'Uxio balavus Lam. d’un aspect parti- culier assez caractéristique. Sous les pierres du talus, entre l'entrée de la Grotte et la chute de la Lesse Helix incarnata Müll., 27. obvoluta Müll. et une coquille vide du Bulimus mon- lanus Drap.; cette espèce n'avait encore été trouvée que très rarement en Belgique ; nous l’avons encore retrouvée à Eprave ainsi qu'à Roumont (Ardennes), où nous avons recueilli une douzaine d'exemplaires vivants.
Namur. — Parmi de nombreux Pupa cylindracea Da Costa recueillis sur les rochers bordant la route de Namur à Hannut, près des Grands-Malades, nous avons trouvé un exemplaire du Bulimus Astierianus Dupuy.
Cette intéressante coquille n’a, à notre connaissance, été trouvée Jusqu'ici que par Dupuy seul, créateur de Pespèce. De- puis lors on n’a plus retrouvé l’Asfierianus, car Moquin-Tandon, Pfeiffer et d’autres naturalistes ne paraissent pas avoir vu ce
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Bulime, et ne citent l’espèce ainsi que sa localité que d’après Dupuy. Celui-ci avait fait la découverte du Bulimus Ashierianus sur des affûts de canon, dans une petite ile des côtes méridio- nales de France, l'ile Ste-Marguerite.
Notre exemplaire se rapporte identiquement à la figure et à la description de Dupuy (1); il ne peut y avoir de doute à cet égard.
Moquin-Tandon, sans avoir vu le PBulimus Asherianus Dupuy; le rapporte à une variété du Bulimus obscurus Müll. dont il semble être en effet une ravissante miniature. Cependant le Bulimus Astierianus diffère plus du B.obscurus Müll. que celui- ci ne diffère du Z. montanus Drap., car quoique il ait les sutures plus profondes que le Bulimus obscurus, 11 a une forme générale moins ventrue et une spire un peu plus eflilée qui le rapproche beaucoup de la forme du B. montanus Drap. Aussi plutôt que de rapporter cette coquille à l’une ou l’autre espèce, nous croyons pouvoir, comme Dupuy et Pfeiffer, l'en séparer complètement et la laisser sous le nom spécifique de Bulimus Astierianus Dupuy.
Notre coquille, parfaitement adulte, a 425 de hauteur.
Rocuerort. — Arion rufus L. et var. Jascratus (2), Linax maximus L. var. niger Moq. nouvelle pour notre faune? nous croyons cependant que cest cette limace que M. De Maizine a décrite sous le nom de Limax niger De Malz., Zonites cella- rius Müll., Helix hortensis Müll., H. nemoralis L., H. costata Müll., 1. incarnata Müll., Æ. obvoluta Müll., A. lapicida L., H. ericetorum Müll., H. rolundata Müll. de très grande taille, Bulimus obscurus Müll., Clausilia parvula Stud., CT. nigricans Jeffr., Cyclostoma elegans Müll.
(1) Hist. natur. des Moll. terrestres et d’eau douce qui vivent en France. Paris, 1847-1852, p. 320, pl. XV, fig. 7. (e) Voir Ann. de la Soc. Malac. de Belg. Tome IV, pl. HE, fig. 3.
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Toutes ces espèces, des hauteurs boisées des environs de Rochefort.
Pour la faunule d’Eprave, nous avons à ajouter aux espèces précédentes : Vifrina pellucida Müll., Succinea arenaria Bouch., S. putris Lin., Zoniles nitidus Müll., Æelix pomatia (0,0,3,4,5,) L., Helix pygmæa Drap., H. pulchella Müll., H. rupestris Drap., Bulimus montanus Drap. deux coquilles mortes non adultes, B. acicula Müll., Pupa doliolum Brug., Vertigo muscorum Drap., VW. pygmea Drap., Balea perversa L., Clausilia ventricosa Drap. var. lineclala Held. Ces espèces ont été recueillies sur la grande assise de rochers qui domine la Lomme, près de l’entrée de la grotte de ce nom. Dans la rivière, Limnea limosa L., L. auricularia L., L. truncatula Müll., et Ancylus fluviatilis Müll.
PROVINCE DE LIÈGE.
Huy. — (Communiqué par M. Justen). Bulimus obscurus Müll., Pupa secale Drap., P. avenacea Brug., Clausilia lami- nata Turton, C. Rolphn Gray, C. nigricans Jeffreys, Helix lapicida L., H. ericetorum Müll., H. incarnata Müll., Cyclos- toma elegans Müll.
QUINCAMPOIS près ANGLEUR.— (Communiqué par M. Justen).
H. arbustorum L. Nous avons reçu de nombreux exemplaires recueillis dans cette localité sur une haie, le long de la Meuse : ils sont très curieux et présentent des formes très variées; pour l'épaisseur etla coloration, ils serapprochent beaucoup des H. arbustorum d'Hastière, tandis que plusieurs d’entr’eux sont aussi globuleux que les exemplaires de Lokeren. Nous avons remarqué des formes coniques, globuleuses ainsi qu'un exem- plaire un peu subscalariforme. La taille est également très variable ; il y a des var. major et minor. Enfin nous citerons
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plusieurs exemplaires de coloration pâle, d’un fauve uniforme et non fasciés.
PROVINCE DU LEXENBOURG.
Marcue. — Arion fuscus Müll., Zimax agrestis L., Zonites cellarius Müll., Z. mitidus Mül.,7.nitidulus Drap., Helix seri- cea Müll., H.pulchella Müll., Æ. nemoralis L., H. pomalia L., HT. depilata Pfr.? Bulimus obscurus Müll., Pupa muscorum L., Clausilia parvula Stud. et Clausilia ventricosa Drap. var. lineolata Held.
Ces coquilles, et surtout la dernière espèce, se trouvaient en abondance sur les talus humides, couverts de détritus et de feuilles mortes.
Dans de grandes mares, au bas de Marche, Zimnæa stagnalis L., Limnea auricularia L. et Planorbis albus Müll.
Sur les herbes d’un talus près de la station, Helix unifasciala Poiret var. éypica et var. alba Moq.
Monsieur Purves nous a encore renseigné les espèces sui- vantes, qu'il a trouvées dans cette localité : Helia hispida L., H. Lortensis Müll., A. ericetorum Müll., Clausilia laminata Turton, ©. nigricans Jeffr. et Pupa doliolum Brug.
Roumonr.— Ayant passé quelque temps à Roumont, au mois de septembre, chez notre excellent ami et collègue M. Purves, nous avons fait ensemble des recherches très fructueuses et des plus intéressantes.
Comme M. Purves a présenté pour nos Annales un travail sur la faune malacologique de Roumont, nous avions cru pou- voir nous dispenser de donner la liste des espèces que nous avons recueillies, liste qui aurait ainsi fait double emploi; mais ayant à émettre quelques observations sur différentes espèces, et ayant également plusieurs formes nouvelles à décrire, nous
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avons cru bien faire eu entrant dans quelques détails au sujet de cette intéressante excursion.
Arion rufus L. var. ater D'ap. Nous n'avons pas rencontré le type de l'esp ce.
Arion fuscus Müll. Assez commun, et var. griseus Moq., variété nouvelle pour notre faune.
Arion subfuseus Drap. var. rufo-fuscus Drap. Très commun sur les troncs d'arbres aux environs de Roumont. Var. cinereo Juscus Drap. Un seul exemplaire. 1 Arion subfusceus paraît assez peu répandu en Belgique; on ne l’a encore cité que très rarement pour notre faune.
Arion bicolor Sp. Nov. (Voir plus loin la description, p. 61). Trois exemplaires à Roumont.
Limaxæ marginatus Müll. Deux exemplaires à Wigny.
Limaæ arborum Bouch. Commun sur les arbres à Roumont.
Limazæ arborum Bouch. var. roseus Nob.
Nous avons trouvé à Roumont une forme très curieuse du Limaæ arborum Bouch. que nous croyons inédite et que nous décrivons ci-après sous le nom de var. roseus. Animal long d’en- viron G centimètres, large de 5", cylindrique en avant, atté- nué en arrière et diminuant graduellement en pointe.
La coloration générale est d’un rose chair, passant au brun rougeâtre sur le dos et plus pâle sur les côtés; anté- rieurement et le long du bouclier, la peau est teintée d’un blanc rosé très pâle.
Du miliea du corps à peu près, part une carène qui devient très accentuée à l’extrémité postérieure où elle est tranchante, fortement comprimée sur les côtés, et un peu bombée à sa ter- minaison.
La ligne médiane du dos est formée d’une zone étroite d’un blanc rosé très apparent; cette zone se prolonge sur la carène dont elle constitue également la coloration.
Sur les côtés du dos, il existe deux larges bandes noires irré-
ae
l
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gulièrement découpées en zigzag, surtout en dehors, et dont les contours sinueux sont exactement bordés intérieurement et extérieurement par un mince filet d’un blanc légèrement teinté de rose clair.
Postérieurement, ces bandes noires s’effacent graduellement et disparaissent tout à fait avant d'arriver à l'extrémité du Corps.
A l'extérieur de ces bandes, il existe encore de chaque côté une trainée de taches noires irrégulières et interrompues, s’ef- façant graduellement vers l’extrémité postérieure.
Les tubercules de la peau, disposés en séries longitudinales, sont très distincts sur toute la surface du corps, principalement sur le dos, où ils sont séparés par des sillons noirâtres bien apparents.
Le bouclier, de même forme que dans le type, est gibbeux en arrière, il est couvert d'une multitude de petites taches claires, d’une forme ovale très nette, et visibles avec une forte loupe seulement.
La cuirasse est d’un brun rougeätre moins foncé que sur le dos ; elle est marquée en arrière de deux taches noires de forme irrégulière, assez larges, mais n’occupant en longueur que le tiers postérieur de la cuirasse. La tache de gauche est bordée intérieurement d’une ligne blanche bien apparente ; celle de droite, extérieurement, c’est-à-dire contre l’orifice respiratoire. La petite ligne de droite se prolonge en avant de l’orifice res- piratoire, et suivant latéralement le bord droit de la cuirasse, se modifie en un sillon bien marqué qui va en s’approfondissant et, contournant le bord antérieur de la cuirasse, où il forme un angle intérieur, va se perdre au milieu du côté gauche (1). Ce
(1) La présence de ce sillon chez notre variété nous paraît un caractère assez important; nous ne l’avons jamais remarqué sur aucun exemplaire de Limax arborum; les exemplaires jeunes de Rouge-Cloître, dont nous parlerons tout à l'heure, ne le possédaient
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sillon coupant assez profondément la cuirasse à sa partie anté- rieure, la fait paraître, conjointement avec la gibbosité posté- rieure, comme légèrement trilobée. Orifice respiratoire comme dans le type, et également bordé de grisâtre.
Cou tacheté de noirâtre ; sillon dorsal recevant une ligne dorsale unique (1) de couleur noire et se divisant antérieurement en trois petites branches bien distinctes. Bords du pied non frangés, étroits, mais très distincts.
Plan locomoteur blanchâtre divisé en trois zones.
Comme on a pu le voir par cette description un peu longue peut-être, mais dont tous les détails sont cependant nécessaires pour bien se figurer le singulier aspect de cette jolie limace, il semble fort difficile de la rapporter au Z. wrborum Bouch. Aussi, forten peine de déterminer le roseus, nous n’aurions jamais songé à établir ce rapprochement, lorsque, pendant une excursion faite tout récemment à Rouge-Cloître, nous recueillimes quelques exemplaires d’une forme très curieuse de l’état jeune du Zimax arborum qui, nous mettant sur la voie, nous ont donné la cer- titude que le Limax roseus n’est qu'une forme, bien distincte, il est vrai, du Zimax arborum Bouch.
Les limaces que nous avons trouvées à Rouge-Cloitre sont de différentes tailles; les plus petites, de 15 à 20%" de long, offraient une ressemblance étonnante avec notre Zimax roseus, c'était identiquement la même chose, sauf la coloration qui chez ces petites limaces était un peu plus foncée (2).
pas non plus. Nous croyons que jusqu'ici on a toujours considéré ce caractère comme particulier aux espèces de la section Amalia.
(1) Chez tous les exemplaires de Limax arborum que nous avons examinés, nous n'avons jamais trouvé, comme ici, qu'un sillon dorsal unique divisé par la ligne dorsale, tandis que Bouchard et les auteurs qui ont recopié ses descriptions en indiquent deux.
(2) Chez ces exemplaires les bandes dorsales sont d’un noir intense, le dos d’un brun rougeâtre très enfumé; la cuirasse est également plus foncée, surtout à sa partie antérieure.
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D'autres exemplaires, de 20 à 25", tout en conservant l’as- pect des plus petits individus et de la variété roseus, présentaient déjà une coloration beaucoup moins foncée que celle-ci; les couleurs dont l'intensité avait déjà beaucoup faibli, étaient rem- placées par une teinte grisätre uniforme (sauf les deux bandes du dos).
Enfin, chez les limaces de 25 à 30", les couleurs rosées avaient presque entièrement disparu, et on reconnaissait déjà l'aspect tout particulier de l’arborum normäl.
Ici le doute n’était pas possible ; ces petites Himaces dun brun rougeâtre, aux teintes si vives, s'étaient transformées en Z. ar- borum aux couleurs glauques et à l'aspect translucide si carac- téristique.
Notre limace nous ayant présenté le curieux aspect et la coloration si singulière que nous avons décrits tout à l’heure, à l'était adulte, nous ne pouvons la rapporter au jeune àâge de l'arborum ; c'est pourquoi nous avons décrit cette forme comme distincte sous le nom de var. roscus.
Nous ne pouvons nous empêcher d'attirer encore une fois l'attention sur les grandes différences qu'offre cette variété avec le type de lespèce.
Nous insistons sur ce point, parce que nous avons 1ci un des plus curieux exemples des modifications d'aspect que peut pré- senter une même forme spécifique, soit pendant le cours de sa croissance, soit comparée avec l’une de ses variétés.
Ici la différence entre les deux variétés est si considérable que, comme nous l'avons déjà dit, nous n’aurions Jamais songé à essayer le moindre rapprochement entre l'arborum et la forme roseus, sans l’heureux hasard qui nous a fait découvrir les jeunes Z. arborum de Rouge-Cloitre, à l'aspect si exceptionnel. En effet, habituellement le Limax arborum jeune ne diffère guère de l’animal adulte; il est d’un gris bleuâtre uniforme avec deux bandes noires assez foncées sur le dos et la cuirasse, etune zone päle au milieu.
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Notre description de la variété roseus s'appliquant assez exac- tement à l’état particulier du Zimax arborum jeune de Rouge- Cloitre (sauf-en ce qui concerne les restrictions faites dans les notes 1 de la page 50 et 2 de la page 51), pourra donc servir à faire connaître en même temps ce curieux aspect que nous croyons n'avoir pas encore été signalé chez le Z. arborum.
Limax arborum Bouch. var. coloratus Nob.
Cette variété, bien distincte du type et de la variété précé- dente, ne présente que faiblement son aspect gélatineux pres- que translucide, et n’a pas sa coloration glauque bleuñâtre.
La ligne médiane blanchâtre ne diffère pas de celle du type, sinon qu’elle est plus accentuée, mais elle est bordée de chaque côté de deux bandes brunes, d’une coloration très foncée, quel- quefois presque noires: les bandes de la cuirasse sont égale- ment noirätres, ce qui les fait contraster fortement avec les petites lignes blanchâtres qui les bordent de chaque côté: entre ces bandes noires, existe une zone médiane d’une colora- tion noiratre très accentuée.
Sur les côtés du corps se trouvent deux fascies supplémen- taires d'un brun foncé, mélangées de taches plus pâles et sépa- rées des premières par une zone blanchätre. La disposition de cesbandes,leur intensité, ainsi que leur forme irrégulière ,rappel- lent l'aspect général de la var. serpentinus du Limax mavimus 1.
Il ne faut pas confondre cette variété, décrite d’après de nombreux exemplaires parfaitement adultes, avec l’état jeune du Limax arborum dont nous venons de dire deux mots à propos de la variété précédente (1).
Limax agreshis L. Nous avons vu un exemplaire vivant de cette espèce sucé au cou par une larve de diptère ? de grande taille.
(1) Nous parlons, bien entendu, du jeune arborum #ormal; notre variété coloralus ne présente pas la moindre analogie avec la variété roseus n1 avec les exemplaires non adultes de l’arborum de Rouge- Cloître.
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Limax parvulus Norm. Nous avons trouvé à Roumont, sur les herbes d’un marais, de fort curieuses limaces de très petite taille (15% environ) et auxquelles se rapporte exactement la description du Zimaæ parvulus Normand, espèce qui n'avait pas encore été citée pour notre faune. Le parvulus Norm. se distingue, à première vue, par quelques caractères bien saillants de certaines variétés couleur canelle ou lie de vin du Zimax agrestis : ainsi le bouclier est aussi long que le reste du corps et il devient central lorsque le mollusque est en marche; les stries du bouclier paraissent, à cause d’une disposition spé- ciale, transversales au lieu de circulaires comme dans l’agrestis. Enfin le bouclier, au lieu d’être arrondi postérieurement, se termine en pointe.
La description de cette curieuse espèce n'ayant encore été donnée que très imparfaitement ou plutôt d’une manière incom- plète, nous nous proposons d’y revenir plus spécialement l’année prochaine, d’en présenter la description exacte et détaillée, et d'en faire connaître en même temps la mâchoire, la limacelle et la plaque linguale.
Dans son énumération des mollusques nus d'Europe, M. D.F.Heynemann (1)réunit le Z. parrulus Norm. et le Z. brun- neus Drap. au Z. lœvis Müll. Mais comme nos exemplaires de Roumont se rapportent parfaitement à la description de Nor- mand, tandis qu’ils ne se rapportent pas exactement à celle du brunneus Drap., nous croyons utile, afin d'éviter toute con- fusion, de laisser nos exemplaires sous le nom de parvulus.
Viltrina pellucida Müll.
Vitrina annularis Venetz. ? Nos exemplaires semblent appar- tenir à une variété intermédiaire entre l'espèce précédente et celle-ci.
Vitrina diaphana Drap. Trois exemplaires à Roumont.
(1)Nachrichtsblatt derdeutschen Malakozoologischen Gesellschaït, septembre 1870, n° 9, p. 167.
MÉMOIRES
Qt Qc
Depuis notre excursion, M. Purves nous a dit en avoir en- core rencontré un certain nombre. Cette espèce avait toujours été citée avec doute pour la faune belge.
Succinea putris L.
Zonites striatulus Gray. Les exemplaires des Ardennes ont les stries beaucoup plus saillantes et plus régulières que ceux des autres régions du pays. M. Purves à trouvé à Roumont une très jolie variété d’un blanc corné verdätre, que nous croyons pouvoir rapporter à la var. concolor Dum. et Mort.
Zones cryslallinus Müll., Z. cellarius Müll., Z. fulvus Müll., 7. nitidus Müll., Z. nitidulus Drap.
Helix obvoluta Müll. Nous avons trouvé, avec M. Purves, plusieurs exemplaires de cette espèce, nouvelle pour la faune des Ardennes.
Helix rotundata Müll. Parmi nos exemplaires il y en a plu- sieurs sans flammules rougeûtres (var.grisea Moq.) et qui sem- blent se rapprocher un peu de V7. ruderata Stud.
Heliz pygmea Drap. Trouvée en abondance sous des pièces de bois sur les gazons humides.
Helix incarnata Müll., A. sericea Müll., A. lapicida Lin., H.hortensis Müll., 4. Sauveuri J. Colb. (à remarquer l’absence de la forme emoralis L.).
Bulimus montanus Drap. Sur les hauteurs de Wigny, nous en avons trouvé, après une petite pluie, douze exemplaires non adultes qui commençaient à monter sur le tronc d’arbustes peu élevés.
Bulimus subcylindricus L., B. obscurus Müll.
Vertigo pygmea Drap., V. antivertigo Drap.
Clausilia nigricans Jeffr. Trouvé plusieurs exemplaires.
Clausilia laminala Turton. Trouvé deux exemplaires seule- ment.
Carychium minimum Müll.
Limnea peregra Müll. La plupart des exemplaires de cette espèce, recueillis dans une petite mare sur les hauteurs de Rou-
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mont, avaient la partie dorsale de la coquille extraordinaire- ment mince, plusieurs avaient méme les viscères faisant légre- rement hernie au dehors. Nous avons eu l'explication de cette singularité en voyant des Limnées se passer mutuellement sur le dos en se léchant la coquille afin de se procurer ainsi le calcaire qui leur est nécessaire. |
Limnea truncatula Mül. Les Limnæa truncatula que nous avons recueillies n’ofirent rien de particulier, mais nous avons vu des exemplaires très curieux, trouvés l’année dernière par M. Purves dans de petites rigoles d'irrigation, sur le penchant des collines de l'Ourthe à d'assez grandes hauteurs. La Linea truncatula Müll. peut s'élever à de fortes altitudes sur les mon- tagnes (1150 mètres dans les Vosges, Puton; 1200 dans les Pyrenées, Moquin). Cette espèce peut résister au desséche- ment, même durant toute la période d'été, et c'est ce qu'on observe souvent sur les montagnes. Puton (1) dit que dans ces circonstances, elle est enfoncée dans la vase durcie dont elle ne sort qu'aux premières pluies de septembre. Ces deux circons- tances, forte altitude, humidité et sécheresse alternatives, ont beaucoup d'influence sur la forme de la coquille : elle présente alors une coloration assez foncée, la spire beaucoup plus allon- œée et les tours très saillants. C’est alors la var. dsjuncta Puton. Les exemplaires que nous avons vus chez M. Purves appartien- nent à cette variété, ils ont un aspect scalariformetrès prononcé.
Ancylus fluviatilis Müll. Nous avons remarqué sur des rochers verticaux un peu humides des hauteurs de Roumont, une très jolie variété de l'A. fuviatilis Müll. bien différente de celle que l’on trouve plus bas, dans les ruisseaux. La coquille est peu élevée, fortement bombée et gibbeuse en avant, con- vexe latéralement, presque droite en arrière, sommet recourbé arrivant. à la limite du diamètre antéro-postérieur. Ouverture
(Gi) E. Puton. Æssai sur les Mollusques terrestres ct fluviatiles des Vosges, Epinal, 1847.
MÉMOIRES 7
ovale, péristome non évasé, coloration blanche et taille assez petite (3%), Cette coquille se rapporte à la var. gibbosus Bourg., forme qui, d’après Puton, est particulière aux Ancyles des montagnes(1). Les Ancyles que lon retrouve plus bas dans les ruisseaux sont bien différents de ceux-ci : il en est qui attei- gnent 10" de diamètre, ils ont les bords du péristome très évasés, une coloration brune assez foncée, et le sommet situé au tiers postérieur de la coquille; de plus, les stries sont rem- placées par des côtes très grosses et irrégulières comme dans certaines Patelles.
Bithynia viridis Poir. Nous en avons trouvé en abondance dans toutes les petites sources.
Unio margarihifer L. Trouvé en abondance dans l'Ourthe. Nous avons recueilli de nombreuses perles dans ces Unio, dont plusieurs assez volumineuses mais de forme irrégulière.
Pisidium cazertanum Poli.
Unio batavus Lam. et U. crassus Philpss. Nous avons rap- porté de Roumont une grande quantité d’Unio crassus et d Urio batavus, mais pas un seul exemplaire adulte ayant la forme du type de cette dernière espèce ; Le tout recueilli dans l’Ourthe avec les Unio margaritifer. M. Purves nous avait déjà fait part verbalement pendant l’excursion d'Hastière, de cette sin- gularité, savoir la présence dans l’Ourthe à Roumont de PU. batavus jeune et du crassus, tandis qu’il n’y avait jamais re- marqué la forme adulte ordinaire du batavus; d’un autre côté, plus bas dans la vallée, à Liége et Comblain, Ià où les conditions d'existence ont changé, puisque le terrain schis- teux a fait place au calcaire, et que l’Unio margaritifer n’y vit plus, on voit reparaître le batavus type, tandis que VU. crassus
(1) M. Nyst nous a montré, sous le nom d’A. gibbosus Bourg., des Ancyles identiquement semblables aux nôtres et provenant d’un petit
affluent dela Meuse, descendant des hauteurs, aux environs de Namur. 8
8 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
a disparu. D’après cette remarque, M. Colbeau avait émis l'opi- nion que l’Unio crassus pouvait bien n'être qu'une modification locale de l’Unio batavus. |
Frappé des formes si différentes, et des nombreux passages que présentent les Unio que nous avons recueillis à Roumont, nous les avons étudiés et comparés avec d’autres. À la suite de cet examen, nous avons acquis la certitude de lidentité des deux espèces.
Les plus petits de nos Unio ne différent absolument en rien des Unio batavus que l’on trouve ordinairement dans les par- ties calcaires et montagneuses du pays. Ainsi il serait impos- sible de les distinguer des Unio batavus provenant de la Meuse, par exemple , ou de l’Ourthe à Liége ; nous parlons , bien entendu, des exemplaires non entièrement adultes, c’est-à-dire non épalssis.
D'un autre côté, les plus grands Uxio crassus sont, par leur taille, leur forme sinueuse et leur forte épaisseur, de fort beaux types de cette dernière espèce ; M. Purves, qui a eu l’occasion de les comparer avec des exemplaires provenant de divers pays, s’est assuré qu'ils n'offrent aucune différence avec ces derniers.
En rangeant tous nos Unio par ordre de taille, nous avons obtenu une suite des plus intéressantes, au moyen de laquelle nous avons pu voir les jeunes batavus s’accroitre, et, changeant oraduellement de forme par suite de la manière dont se fait l'accroissement, arriver peu à peu à acquérir la taille, la forme, l'épaisseur, tout le facies enfin du véritable crassus.
I suffit d’ailleurs, pour vérifier ceci, d'examiner attentive- ment une simple valve d’Unio crassus bien nettoyée et excoriée le moins possible. (Voir la fig.). Au moyen des stries d’accrois- sement, on voit parfaitement les diverses formes par lesquelles elle a passé et la manière dont s’est opérée la croissance lors- que l’'U. batavus primitif est arrivé au développement anormal qui à constitué le crassus. D’une autre manière, on peut encore appliquer sur cette valve la valve similaire d’un Unio batavus
MÉMOIRES 59
non entièrement adulte (et même adulte, s’il n’est pas déformé ou trop épaissi) d’une localité quelconque, et l'on verra que les bords de cette valve suivront exactement le contour de l’une des stries du crassus (1).
Nous nous sommes également assuré que, quant aux carac- tères différentiels, que semblent cependant devoir fournir le ligament, les dents cardinales et palléales, leurs crénelures, les impressions musculaires, la couleur de la nacre, etc., tout cela est complétement nul. Parmi les nombreux exemplaires (plus de soixante) que nous avons rapportés, il n’en est pas deux qui aient ces caractères constants; pour les dents cardinales, par exemple, il y en a qui les ont saillantes et délicatement
(1) La figure ci-dessus montre de quelle manière se fait l’accrois- sement anormal de cet Unio : on voit que c'est l’inégale croissance des bords qui donne d’abord au batavus (4) une forme plus ovale, plus régulière qui devient bientôt le facies de l'U. ater (2). L'ac- croissement continuant à se faire principalement aux extrémités et inférieurement, l'U. batavus primitif arrive peu à peu à prendre la forme du crassus (C). Arrivé à cette forme définitive ’U. batavus ne gagne plus qu'en épaisseur. On voit parfaitement chez les vieux exemplaires la nacre former une épaisse coulée oblique d’avant en arrière, partant du sommet et descendant en s'élargissant jusqu'au bord inférieur où elle s’arrête et s'étale en formant un bourrelet très renflé et d’une épaisseur assez considérable.
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crénelées, d’autres qui les ont profondément bilobées et unies, il en est qui n'ont que de petits bourrelets arrondis, tandis que d’autres enfin en présentent à peine une légère trace.
La couleur de la nacre, dont on a également voulu faire un caractère spécifique, est tout aussi variable : les uns Pont vio- lette ou lilas, d’autres rose, jaunâtre, saumon et quelquefois couleur de chair.
I! suffit d’ailleurs, pour avoir une idée de la valeur de ces caractères, de jeter les yeux sur les descriptions comparatives des cinq ou six espèces voisines du batavus, et l’on verra que la description de chacune d’elles peut s'appliquer indistincte- ment à toutes les autres.
L'animal varie également de couleur et il a encore cela de commun avec l’'U. batavus type ; nous n'avons trouvé aucune différence extérieure entre l’animal du crassus de Roumont et celui du batavus d’autres localités belges avec lesquels nous les avons comparés.
De tout ceci il résulte qu'il est bien certain que l’Uxio bata- vus Lam., placé dans certaines conditions qu’on ne peut pas exactement préciser, mais qui semblent se rencontrer dans les eaux vives des montagnes, prend un développement inusité et changeant peu à peu d'aspect, constitue la forme connue sous le nom d'U. crassus Philips.
En faisant quelques recherches dans divers ouvrages et mémoires traitant des faunes malacologiques de localités étran- gères, nous avons trouvé la confirmation de ce qui précède : 1° par la rareté des localités (1) où l’on trouve l’U. crassus ainsi que l’U. ater, qui n’est également qu'une modification, mais moins forte de PU. batavus ; 2° par la nature de ces localités :
(1) Ainsi Moquin-Tandon n'indique, pour toute la France, que deux localités pour l’Uxio ater et une seule pour l’Unio crassus ; 1 en est de même pour l’U. Capigliolo Payr. et l’U. Moguinianus Dup. que nous croyons également pouvoir rapporter au batuvus.
MÉMOIRES ôl
parties montagneuses , torrents, eaux vives également habitées par l'Unio margaritifer ; 3° par la non-indication de l’'Unio bata- vus dans ces mêmes localités.
Parmi nos Unio crassus il y a deux ou trois exemplaires qui, par un développement un peu anormal, se rapprochent beau- coup de VU. lilloralis Cu.
Nous croyons que l'Unio crassus est loin d’être la seule espèce qu'il faille rapporter au batavus, car l'absence de bons caractères, comme l'extrême variabilité de ceux que l’on em- ploie, ont rendu la spécification très difficile dans le genre Unio et ont fait singulièrement multiplier le nombre des espèces à exclure ou à rapporter à d’autres connues. Ainsi, on pourrait facilement citer plus d’une trentaine de formes, décrites comme espèces distinctes, qu'il faut rapporter à l'espèce qui nous occupe, l’Unio batavus (1).
Arion bicolor Nob. (PI. IL, fig. 6°).
Animal dun blanc jaunätre trèsaccentué, long d'environ trois centimètres dans l'extension. Cette coloration Jaunâtre pâle contraste fortement avec deux bandes longitudinales d’un noir intense, comme velouté, qui longent tout le dos et se répètent sur la cuirasse. Celle-ci est ovale, un peu gibbeuse en arrière; l'orifice respiratoire est tout-à-fait antérieur. De ce côté, la bande noire de la cuirasse s’élargit fortement et, ne laissant qu'une mince bordure jaune le long du bouclier, entoure entiè- rement l’orifice respiratoire mais à une certaine distance, car celui-ci est également bordé d’un filet jaunätre très apparent.
Toute la partie médiane du dos est couverte d’une zone d’un
(1) Les Unio Lambottei et Robianoi De Malz. sont également de curieuses variétés de forme de l'U. batavus. Les U. batavus que nous avons trouvés au bois d’Angre (non loin de Quévy-le-Grand où l’on a trouvé la seconde de ces espèces), forment déjà une transition entre ces formes et le type normal.
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brun noirâtre, moins foncée que les bandes latérales. Cette zone se représente également sur le milieu du bouclier; entre elle et les bandes noires, on retrouve de chaque côté, de même que sur le dos, la coloration jaunâtre propre à l’Arion, mais en laissant au milieu une tache plus claire peu visible.
Les tubercules du dos sont peu marqués, mais sur les côtés en dehors des bandes latérales ils sont grands, très saillants et conservent leur coloration jaunâtre , ce qui fait que le long des bandes latérales principalement, ils se détachent fortement en relief des petits sillons qui les sénarent. Ce contraste est d'autant plus frappant, que ceux-ci sont d’un noir intense, sur- tout en avant et du côté du cou.
Les bords du plan locomoteur sont blanchätres, très peu sail- lants, avec de petites linéoles noires transverses qui ne sont bien visibles que vers la moitié postérieure de l'animal. On sait que lPabsence constante de ces sillons transverses constitue chez VA. fuscus un caractère spécifique bien marqué.
La glande caudale est fortement accentuée, très saillante.
La tête et le cou sont d’un gris légèrement ardoisé; entre les tentatules, qui sont plus foncés, on remarque trois sillons bien marqués et légèrement arqués en forme de lyre. Le plan locomoteur et les bords de la bouche sont d’un blanc sale très clair. Toutes les couleurs sont singulièrement tranchées dans ce mollusque et sont partout bien distinctes.
Mächoire beaucoup plus recourbée et plus large que chez l'Arion fuscus. Les côtes ou denticules sont disposées un peu en rayon (voir pl. Il, fig. 6%) tandis que dans l4. fuscus elles sont parallèles (PI. IL, fig. 5); de plus, dans cette dernière espèce, elles sont égales entr’elles, bien distancées et simples, tandis que dans l°4. bicolor elles sont inégales , irrégulières et presque toujours bifides par le haut.
Afin d'éviter toute erreur d'observation nous avons, en con- statant ces différences entre les mächoires des deux espèces, examiné la mâchoire de nombreux exemplaires d'A. fuscus de
MÉMOIRES 63
différents âges. Dans tous les cas indistinctement, ces mâ- choires offraient constamment les mêmes caractères et ne diffé- raient avec l’âge du mollusque, que par le nombre de denticules seulement.
D'un autre côté, l'espèce dont notre Arion s'éloigne le moins est bien certainement l’4. fuscus.
Cependant, ainsi qu'on a pu s’en assurer par la description, il est impossible de rapporter l'A. bicolor à l'A. fuscus pas plus qu'aux autres espèces belges, l’4. rufus et l'A. subfuscus, dont l’état jeune nous est bien connu et qui, en aucun cas, ne nous ont présenté d'aspect pouvant se rapporter à l'A. bicolor. I] ne serait pas impossible toutefois que de nouvelles observations pussent nous conduire à considérer cette jolie forme comme variété ou comme l'état jeune d’une espèce connue du genre Arion ; en tout cas ce serait, à notre avis, beaucoup plus inté- ressant que la création d’une nouvelle forme spécifique.
Mais actuellement, ne pouvant rapporter le bicolor à aucune espèce connue, nous le laisserons sous le nom spécifique de Arion licolor.
64
Figure 1,
Fig 2
Fis 5% Fig va, Fig. 5, Fig. 6, Kio Mere Fig0nes,
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
EXPLICATION DE LA PLANCHE II.
Limnæa stagnalis scalaire. — Blankenberghe. Planorbis complanatus cératoïde. — Lokeren. Helix lapicida scalaire. — Namur.
Dédoublement à Fextrémité du tentacule d'une Helix lapicida.
a, Derf tentaculaire olfactif,
b, renflement glanglionaire du nerf olfactif.
c, €,6,C, filets nerveux.
d, nerf optique.
e, renflement ou ganglion optique.
f, œil; le cristallin, la sclérotique et la choroïde sont visibles sur la figure.
g, diverticulum anormal du nerf olfactif.
h, renflement terminal déterminant une forte gibbosité à Pexté- rieur du tentacule.
Màchoire grossie de l'Arion fuscus (Müll.) — pour comparaison avec la suivante.
a, Arion bicolor. (Sp. Nov.) mâchoire grossie.
b, Arion bicolor. (Sp. Nov.)
Embryon de Limax arborum renfermant un entozoaire vivant.
a, l’entozoaire dans la vésiculc vitellaire.
F b, la vésicule vitellaire (selon Van Beneden).
c, l'une des glandes temporaires ou corps de Wolf.
d, Canal temporaire établissant une communication entre la rame caudale et la cavité générale.
e, rame caudale (selon Laurent).
f, glande précordiale.
g, mâchoire et sa racine.
h. langue.
i,i,i, Collier nerveux.
k,k, capsules auditives.
1, glande salivaire ?
m,m, amas de cellules en communication avec la vésicule b, b, et constituant plus tard le foie.
n, le tube digestif.
0, cœur.
p, coquille rudimentaire.
l'Entozoaire agrandi.
a, le spicule male,
ee?
RELATION
DE
L'EXCURSION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ À HEYST
LE 2 OCTOBRE 1870, PAR MICHEL MOURLON.
— SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1870 —
L'an dernier, la Société Malacologique, appréciant combien notre littoral laisse encore à désirer sous le rapport des connais- sances scientifiques qu'il est appelé à nous donner, résolut de tenter en commun de nouvelles recherches et se rendit à Nier:- port. C'était au mois de mars, époque heureusement choisie si l'on réfléchit qu’elle coïncide avec les hautes marées de l’équi- noxe et qu'elle nous offre par conséquent le plus de chances de recueillir sur la plage les mollusques et zoophytes qui, d'ordi- naire, se tiennent plus ou moins éloignés de la côte.
Malheureusement, ce fut comme une fatalité et l’on eût dit
que tous les éléments s'étaient coalisés pour contrarier l’excur- %
66 SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
sion. Non seulement un malencontreux vent d’est empêcha les grandes marées de se produire, mais le temps affreux qu'il fit durant toute l’excursion ne permit pas de profiter de l’embarca- tion que M. de Rotsaert avait gracieusement mise à la disposition de la Société afin que celle-ci pût suppléer par le draguage à l'absence des grandes marées.
En présence de ces ficheux contre-temps, la Société devait- elle renoncer à ses projets? Elle ne le pensa pas; et, loin de se décourager, elle décida que l’excursion serait encore dirigée cette année sur le littoral. C’est qu'en effet, si ce dernier réclame surtout les patientes recherches du malacologiste, il ne sollicite pas moins, peut-être, les investigations du géologue. Quelle étude plus intéressante que celle des changements qui s’opèrent à tout instant sur nos côtes et notamment à Heyst où l’on voit, de même que sur toutes les côtes s'étendant entre le Zwin et Nieuport, la mer empiéter chaque année sur les terres, tandis qu’à partir de cette dernière ville c’est, au contraire, l'océan qui perd sensiblement sur les côtes, ce qu’attestent les larges dunes situées entre Furnes et Dunkerque. Que de trans- formations non moins intéressantes se produisent encore dans ces dunes que le flux et les vents ont élevées le long de la plage et que lesenvirons de Heyst nous présentent sous les plus curieux aspects. Ce ne sont plus ici de faibles rangées de monticules s'étendant à quelques centaines de mètres du rivage, mais de nombreuses collines de sable mobile s’avançant à plus de 2,000 mètres dans l’intérieur des terres et laissant entre elles de petites vallées que les intempéries de l'air modifient sans cesse. Observés à une certaine distance, ces sables accumulés sur une grande étendue présentent les formes les plus bizarres et l’on se croirait parfois en présence du panorama imposant de quelque contrée volcanique. À ces attraits du pittoresque viennent se joindre ceux de la science et le voyageur parcourant notre littoral y trouve encore plus d’un important sujet d'étude. Les alluvions avec leurs tourbes et les argiles sableuses et
MEMOIRES 67
grisâtres qui les recouvrent attirent surtout l'attention du géo- logue.
Sait-on quel est l’âge et le mode de formation de ces argiles que M. Belpaire (1) a le premier fait connaître : sont-elles posté- rieures au temps de César et ont-elles été apportées par les eaux dela mer comme ce savant a cherché à le démontrer par une ingé- nieuse hypothèse ? C’est ce qu'il paraït difficile de décider, au moins quant à présent. Toutefois, on comprend difficilement com- ment la mer, avec son fond sableux, aurait pu produire, à un mo- ment donné, sur toute la côte un dépôt argileux; au contraire, si l'argile dont il s’agit forme bien, comme cela paraît établi, des filons augmentant en largeur avec la profondeur, on serait plutôt porté à considérer ce dépôt comme étant le produit d’une véritable éjaculation geysérienne ayant pris naissance durant la période moderne et antérieurement à la formation des dunes.
L'idée des argiles éruptives émise dès 1831 par notre illustre confrère M. D’Omalius et qui paraît tout d’abord n’avoir que le mérite de l'originalité a pris, dans ces derniers temps, une telle importance par suite de la découverte de puits naturels, non seulement dans les terrains tertiaires et secondaires mais même dans le terrain houiller, comme cela résulte des travaux de MM. Cornet et Briart, qu'il ne serait pas impossible qu'on en pût trouver une application dans les argiles d'Ostende, comme on les appelle.
Quant à l’âge de ces argiles et des tourbes qu'elles ont tra- versées ainsi qu'à l'influence que dut exercer sur la marche des courants sous-marins, et partant sur notre littoral, la rupture de l’isthme devenu aujourd’hui le détroit du Pas-de-Calais, ce sont encore là autant de questions sur lesquelles la science n’a pu se prononcer jusqu'à ce Jour.
On voit donc que si la faune de notre littoral présente encore
(1) Mém. couronnés de l'Académie royale de Belgique t. VI.
68 SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
de nombreuses lacunes, la géologie de celui-ci n’en est pas non plus exempte.
C’est dans le but, sinon de faire disparaître entièrement ces lacunes, au moins de tenter quelques efforts et de chercher à se rendre un compte exact des points en litige, que le 2 octobre dernier, par une délicieuse journée d'automne, nous nous réunissions à Heyst. MM. J. Colbeau, Craven, Lanszweert, Mourlon, Purves, Roffiaen, de Rotsaert, Van den Broeck, Van Volxem et Weyers ainsi que Me Roffiaen et MM. E. Colbeau et H. Roffiaen, prirent part à cette excursion qui, tout en ayant été favorisée par un temps exceptionnelle- ment beau, laisse pourtant à désirer sous le rapport de la récolte malacologique, ce qui ne doit être attribué qu'à la pénurie de notre littoral.
Deux reconnaissances furent faites durant notre séjour à Heyst : la première sur la plage et dans les dunes à l’ouest; la seconde dans la direction opposée, jusqu'au petit village de Knocke.
Au début de lexcursion, plusieurs d’entre nous se rendirent à Blankenberghe où les attendaitune embarcation munie de dra- oues que M. de Rotsaert avait encore cette fois mise obligeam- ment à la disposition de la Société. Malheureusement, cette tentative n’aboutit pas, ce qui ne surprendra nullement si l’on songe que le draguage ne peut donner de résultats satisfaisants qu’à la condition de fonctionner à une grande distance au-delà de la zone d’alluvions sous-marines qui longe nos côtes et que notre équipage, contrarié par le vent d’est et le roulis, n’eut ni le temps ni la force nécessaires pour accomplir sa tâche.
Sans doute nous devons regretter l'issue de cette entreprise ; mais si cet insuccès de nos premiers débuts dans l’art de dra- guer pouvait porter le découragement dans nos esprits, 1l suffi- rait pour raviver notre zèle de nous rappeler les résultats aussi surprenants qu'inattendus dont les efforts des Pontalès et des Agassiz en Amérique, des Jeffreys, des Thomson et des Carpen-
MÉMOIRES 69
ter sur notre continent, ont doté, et l’on pourrait presque dire révolutionné la science géologique par le draguage persévérant et éclairé du fond des mers.
Nous ajouterons que l’un de nous ayant poursuivi ses recherches jusqu’à Ostende où il reçut le plus sympathique accueil de notre collègue M. Lanszweert, put faire, en compa- gnie de ce dernier, une excursion sur la plage ouest dont il ne sera pas sans intérêt de mentionner quelques observations : c’est d’abord un curieux gisement de tourbe recouvert de glaise dans laquelle se trouvait implantée une quantité considérable de Scrobicularia piperata que lon croirait être sub-fossiles si l’on ne savait que ce bivalve vit encore de nos jours en maints endroits et notamment à Calloo, près Anvers, où les habitants le font servir à l'alimentation. Ensuite ce sont de nombreux exemplaires de Cardium edule parmi lesquels s’en trouvent plusieurs de petite taille, se rapprochant fort du Cardium belticum de Reeve, et représentant, sinon une espèce nouvelle pour notre faune, au moins une variété intéressante et non encore mentionnée.
Disons enfin pour terminer que plusieurs d’entre nous s'étant arrêtés à Aeltre au retour de l’excursion, recueillirent dans le gissement de fossiles bruxelliens bien connu de cette localité, un grand nombre d'espèces dont il sera fait mention par la suite dans nos bulletins.
Voici maintenant le détail des espèces recueillies à Heyst et à Knocke dont le nombre s'élève à 100 environ :
Murez erinaceus L. — Un exemplaire mort. Pleurotoma turricula Mig. — Débris. » rufa Mie. ca ») » nebula Mig. — »; 2 lœævigata Phil.— » Buccinuwin undatumn L. — Commun sur la plage et vivant.
Nassa reticulata Li. — Quelques exemplaires morts.
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Purpura lapillus L. — Plusieurs vivants. Natica nitida Donov. — Individus morts rares sur la plage.
» monilifera LKk. — n »
Scalaria communis L. — » »
» clathratula Mig. — » » Odostonia pusilla Phil. — Un exemplaire incomplet. Coritinopsis tubercularis Mtg. — Quelques rares individus
morts. Trivia europæa Mig. — » Ceritlum reticulatum Cost. — » Littorina rudis Donov. — Très-commune et de grande
taille; vivant sur les pierres des brise-lames recou- verts de fucus.
» littorea Li. — Moins commune que la précédente.
» littoralis L. — Rare, aux mêmes endroits.
Lacuna puteolus Turt. — Très-rare, trouvé pour la première fois vivant.
Rissoa lactea Mich. — Rares individus morts.
» parva Cost. — Commune sur la plage. » costata (variabilis Mühl.) ?— Rares individus morts.
Iydrobia ventrosa Mgt. — Vivant par milliers dans une erande mare d’eau saumâtre attenante au chemin de fer et près des écluses, ainsi que dans un petit fossé des dunes au même endroit.
» ulræ Penn. — Excessivement commune sur la plage, individus morts, de forme et de taille fort varia- bles représentant peut-être plusieurs espèces.
Bythinia tentaculata Li. — Vivant en petit nombre dans les fossés de Knocke.
Valvata piscinalis Müll. — Vivant en petit nombre dans les fossés de Knocke et se rencontrant aussi morte sur la plage à Heyst et à Knocke.
» cristata Müll. — Vivant dans les fossés de Knocke; peu commune sur la plage à Heyst.
MÉMOIRES 71
Adeorbis subcarinatus Mig. — Quelques individus morts sur la plage. T'rochus tumidus Mtg.— Rare et en mauvais état. » cinereus L. — » » umbilicatus Mig. — » » cincrarius L. — » Acmea cirqinea Müll. — » Cylichna truncata A4. — Assez répandue. Bullæwa aperta L. — Rare. Oleacina subcylindrica XL. — Très-commune morte, dans les dunes. Vitrina pellucida Müll. — Rare, morte dans les dunes. S'uccinea elegans Risso. — Vivant au bord d’un fossé dans les dunes près des écluses et à Knocke dans un fossé desséché. » arenaria Bouch. — Exemplaires morts dans le gazon des dunes à Knocke. Pupa muscorum L. — Vivant sous les pierres et les pièces
de bois contre les dunes. Très abondante morte dans les dunes.
» _ doliolum Brug. — Mort dans les dunes.
Balea perversa L. — Vivant sous les haïes et les pierres ainsi qu'au pied des murailles, à Knocke.
Zonites cellarius Müll. — Vivant à Knocke sous les pierres.
Holix costata Müll. et var. pulchella Müll. — Individus morts, en grand nombre sur la plage et dans les dunes.
» nemoralis L. — Nombreux individus morts dans les dunes; rarement vivants. Parmi les exemplaires recueillis nous citerons une variété jaune à bouche rose, à une bande transparente.
» aspersa Müll. — Vivant en grand nombre dans les haies à Knocke.
Helix
”
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
cantiina Mig. — Assez commune dans les dunes près des écluses. Les exemplaires adultes sont assez rares. De nombreux individus morts sont répandus sur le sable. cartlusiana Müll. — Vivant en petit nombre dans le gazon des dunes sous les feuilles de PÆypocharis radicata, vers Knocke. Très-abondante morte dans les dunes. hispida L. — Vivant à Knocke.
Jasciolata Poir. — Nombreux exemplaires très-colo- rés dans les dunes, sur le gazon vers Knocke; pro- bablement analogues à ceux qui ont donné la variété Grigaæii Charp. rotundata Müll. — Assez commune. Vivant sous les pièces de bois et les pierres à Knocke.
Limnæa auricularia L.— Quelques exemplaires morts sur la
piage à Knocke.
limosa L. — Vivant dans les fossés à Knocke : trois exemplaires ont les tours plus ou moins détachés, scalariformes.
» Stagnalis L. — Vivant en abondance dans les fossés de Knocke. » truncatula Müll. — Vivant en petit nombre dans un fossé desséché à Knocke. » palustris Müll. — Commune dans les fossés de Knocke. Physa acuta Drap. — Nombreux individus morts sur la plage. » _Jontinalis L. — Commune dans les fossés de Knocke. » hypnorum L. — Un seul exemplaire vivant dans une fontaine contre les dunes vers Knocke. Planorbis fontanus Ligchtf. — Mort dans les fossés à
Knocke.
MÉMOIRES 73
Planorhis complanatus L. — Vivant dans les fossés du vil- lage de Knocke ainsi qu'à Heyst dans une fontaine contre les dunes vers Knocke.
» nautileus L. — Un exemplaire dans une mare saumätre près des écluses.
» corteæ L. — Vivant dans une fontaine contre les dunes vers Knocke et commune dans les fossés à Knocke.
» rotundatus Poir. — Un exemplaire dans une mare d'eau saumâtre près des écluses.
v contortus L. — Vivant en grand nombre dans les fossés à Knocke, contre la digue du comte Jean.
» corneus L. — Commun dans les fossés de Knocke.
Pholas candida Li. — Valves assez communes sur la plage. »s crispata L. — Rare. Solen vagina L. — Rare. Mya truncata L. — Rare. Mactra stultorum L. — Rare » Subtruncata Costa. — Individus peu abondants. Tellina solidula Pult. — Quelques exemplaires vivants. Donaz anatinus Lk.— Peu commun. Serobicularia piperata Gmel. — Rare. S'yndosimya alba Wood. — Rare. T'aupes pullastra Wood. — Deux ou trois exemplaires. Cyclas cornea L. — Vivant dans les fossés à Knocke. Cardium edule L. — Assez commun. » norwegicuin Spleng. — Rare. Lucina leucoma Turt. — Un seul exemplaire. Mytilus edulis L.—Vivant en abondance sur les brise-lames. Pecten opercularis Li. — Quelques valves. « varius L. — Rare. Anomia ephipprum L. — Deux jeunes individus. Ostrea edulis L. — Quelques valves.
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BELGIQUE
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Annee 1870.
BRUXELLES
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE Ve NYS
57, RUE POTAGÈRE, 57
BULLETIN DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ.
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BULLETIN DES SÉANCES
DE LA
SOCIETÉ MALACOLOGIQUE
DE
BELGIQUE.
Séance du G janvier 1870.
PRÉSIDENCE DE M. CoLBEAU.
La séance est ouverte à 2 1/2 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Van Volxem; De Jonghe; Rosart; Van den Broeck; De Malzine; Weyers; Miller ; Lambotte.
MM. Craven, Roffiaen, Fologne, font excuser leur absence.
M. Weyers remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la séance du 2 décembre 1869 est lu et approuvé.
Correspondance.
Il est donné lecture des lettres parvenues à la Société depuis sa dernière assemblée, parmi lesquelles une lettre de M. Thie- lens annonçant que la Société entomologique italienne désire entrer en relations d'échange de publications avec la Société. — La Société se mettra en relations avec elle.
Dons et envois reçus. La Société a reçu depuis sa dernière séance diverses bro- chures de MM. Thielens, Lallemant, Gentiluomo, Pecchioh,
VI SOCIETÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
offertes par leurs auteurs, et en échange de ses annales des publications des Sociétés suivantes : Amis des sciences de Rouen, Royale de botanique de Belgique, Malacozoologique allemande de Francfort, Entomologique de Belgique, des Sciences naturelles de Neuchâtel, Impériale des naturalistes de Moscou, d’Acclimatation de Palerme, Médico-chirurgicale de Liége, Académie royale des sciences de Belgique, Institut royal des sciences de Venise, Institut impérial-royal géolo- gique d'Autriche, Fédération des Sociétés d'Horticulture de Belgique, Ligue de l'Enseignement, Jardin Zoologique de Francfort, Bulletin scientifique du département du Nord. Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications du Conseil.
M. le Président annonce que le Conseil, dans sa séance de ce jour, a reçu membre effectif de la Société, M. Paul Cogels, membre de diverses sociétés savantes, à Anvers.
Il annonce ensuite la perte que la Société vient de faire en la personne de son vice-président M. le comte De Robiano. L’as- semblée prie MM. De Malzine et De Jonghe de vouloir donner pour les Bulletins une notice biographique sur M. De Robiano.
L'assemblée charge ensuite le Conseil de convoquer la Société en Assemblée générale pour procéder à son remplacement comme membre du Conseil.
Rapports.
MM. Lambotte et Van Volxem font un rapport verbal sur la partie anatomique du travail de M. Van den Broeck : Obser- cations malacologiques, tendant à la publication dans les Anna- les. — Leurs conclusions sont adoptées.
MM. De Malzine et Colbeau chargés d'examiner le travail de M. Craven : Wotice sur l'Ielix liqulata Fér. concluent à l’im- pression. — Adopté.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. VIT
Communications des membres.
M. De Malzine montre un travail ébauché sur deux Cardium recueillis sur nos côtes et qu'il regarde comme nouveaux : il se propose de le présenter à une prochaine séance.
La séance est levée à 4 heures.
Assemblée générale extraordinaire du & février 1870. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 2 1/4 heures.
La liste de présence porte les signatures de : MM. Colbeau, président ; Hallez; De Malzine; De Jonghe; Miller; Van Volxem; Rofïaen; Weyers; Fologne; Van den Broeck: Rosart; Lam- botte; Staes, secrétaire.
MM. Seghers, Le Comte, Fontaine se font excuser de ne pou- voir assister à la séance.
M. le Président donne lecture de la circulaire adressée aux membres effectifs de la Société, les convoquant en ce jour en Assemblée générale à l'effet de nommer un membre du Conseil en remplacement de M. le comte De Robiano, décédé, dont le mandat devait expirer au 1° juillet 1870.
M. le Secrétaire donne lecture des articles des statuts concer- nant l’ordre du jour de l'assemblée et dépose la liste des mem- bres effectifs de la Société.
La séance est suspendue.
À la reprise de la séance il est procédé au vote.
Le dépouillement du scrutin donne le résultat suivant :
Nombre des votants 13. Majorité absolue 7.
VII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
MM. Le Comte obtient 9 voix.
» Van Volxem lan:s » Van den Broeck I >» » _ Roffiaen F5 » De Malzine 17%
M. Le Comte ayant obtenu la majorité absolue des suffrages est proclamé membre du Conseil, en remplacement de M. le comte De Robiano, pour la fin de l’année sociale 1869-1870.
La séance est levée à 2 1/2 heures.
Séance du 3 fevrier 1870. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 2 3/4 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Hallez; De Malzine; De Jonghe ; Miller; Van Volxem ; Roffiaen; Weyers; Fologne; Van den Broeck ; Rosart ; Lambotte ; Staes, secrétaire.
MM. Sechers, Le Comte, Fontaine, font excuser leur absence.
Le procès-verbal de l'assemblée du 6 janvier 1870 est lu et approuvé.
Correspondance.
Il est donné lecture des lettres parvenues à la Société depuis sa dernière séance, entr'autres d’une lettre de M. Sowerby remerciant de nouveau pour sa nomination comme membre hono- raire, ayant appris qu'une première lettre n’était point parvenue à la Société ; 1l annonce aussi son intention de visiter les collec- tions de la Société et de faire en sorte de les compléter.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. IX
Dons et envois reçus.
De M. Staes, coquilles et polypiers vivants, une centaine d'espèces.
De M. Weyers, brochure.
Des Sociétés Malacozoologique allemande de Francfort, Entomologique de Belgique, Académie royale des sciences de Belgique, Journal de Conchyliologie, Jardin Zoologique de Francfort, diverses publications en échange des Annales.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Le secrétaire dépose pour la bibliothèque un exemplaire de la Notice sur les Acinetina par H. Miller, tiré à part des mémoires du Tome IV des Annales.
Communication du Conseil.
Le Président annonce que dans sa séance de ce jour le Conseil a choisi pour vice-président, pour la fin de l’année sociale 1869-1870, M. Henri Lambotte.
Rapports.
M. Staes rend compte verbalement de son voyage au midi de la France, au point de vue des relations à établir avec les Sociétés françaises, et fait connaitre également les résultats de ses recherches malacologiques dans les endroits qu'il a explorés.
Présentation de travaux pour les Annales.
M. De Malzine présente deux travaux originaux accompa- gnés de figures, destinés aux mémoires de la Société, savoir « Description de deux espèces de Cardium découvertesà Ostende » et « Description d’une Volute fossile de la Chine. »
Sont nommés commissaires pour le premier de ces travaux MM. Lanszweert et Le Comte, et pour le second MM. Briart,
Cornet et De Jonghe. b
X SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Lecture.
MM. De Jonghe et De Malzine, occupés à réunir des docu- ments pour la notice biographique de M. le comte De Robiano, espèrent pouvoir terminer cette notice pour la prochaine séance.
Communications et propositions diverses des membres.
En suite de l’interpellation de plusieurs membres, l'assemblée charge le Conseil de demander à M. le directeur du Jardin z0olo- gique de Bruxelles, si le Conseil d'administration de la Société Zoologique a pris une décision sur le changement de local pour notre Société, qui lui a été proposé par l’ancien directeur M. Funck.
La séance est levée à 4 heures.
Séance du 3 mars 1870. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 2 1/2 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Van den Broeck ; De Malzine ; Roffiaen; Craven ; Hallez; Rosart; Van Volxem; Miller; Lambotte. |
MM. De Jonghe, Briart, Lanszweert, Weyers, font excuser leur absence.
M. Miller remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de l'assemblée du 3 février 1870 est lu et approuvé.
Il est donné lecture du procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire du 3 février 1870, lequel ne donne lieu à aucune observation.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XI
Correspondance.
La société a reçu les lettres suivantes :
De M. Kawall remerciant pour sa nomination de membre correspondant et se proposant d'envoyer des coquilles, etc. à la Société.
De M. Hammelrath, directeur de la Société royale de Zoolo- gie de Bruxelles, assurantla Société de toutes ses sympathies, et lui annonçant son espoir de pouvoir disposer en sa faveur d’un local plus grand que celui qu’elle occupe aujourd’hui.
De la Ligue de l'Enseignement, faisant part du décès de son Président M. J. Tarler.
Dons et envois reçus.
Brochures de MM. Hidalgo, Kawall, De Borre, offertes par leurs auteurs.
Portrait photographié de M. Kawall.
Bois gravé de figures du tome IIT des Annales, donné par M. Wevyers.
Publications en échange des Annales de la part des Sociétés : Médico-chirurgicale de Liége, Malacozoologique allemande de Francfort, Académie royale des sciences de Belgi- que, Institut national genevois, Institut royal des sciences de Venise, Bulletin scientifique du département du Nord.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Il est déposé pour la bibliothèque, un exemplaire des tirés à part suivants du tome IV des Annales : Honographie des Cam- pylea de la Dalmatie, par S. Brusina; Observations malacologi- ques, par E. Van den Broeck ; Observations sur l'Helix liqulata par À. Craven.
Communications et propositions du Conseil.
Le Président rappelle que les assemblées mensuelles de la Société doivent avoir lieu dorénavant, pour la fin de l’année sociale, le premier jeudi de chaque mois à 6 heures du soir.
XII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Le Président soumet à Passemblée une proposition d'échange de publications faite au nom de la Société des naturalistes de Riga par M. Arm. Thielens. — Cette proposition est acceptée.
Rapports.
Il est donné lecture des rapports de MM. Briart, Cornet et De Jonghe sur le travail de M. De Malzine intitulé. « Descrip- tion d’une Volute fossile de la Chine. »
Conformément à leurs conclusions, l’auteur est prié dy faire quelques modifications.
Communications des membres.
M. Craven fait part des tentatives qu'il a faites auprès de quelques Sociétés anglaises pour mettre la Société en relations avec elles.
La séance est levée à 3 1/2 heures.
Scance du 7 avril 18 70.
PRÉSIDENCE DE M. CoLBEAU.
La séance est ouverte à 6 1/4 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Van den Broeck ; De Malzine; Bauwens; Timmermans; Le Comte; Hallez; Roffiaen; Craven; Cogels; Miller; Weyers; Purves; Du Pré; Van Volxem: Lambotte.
MM. Briart, Rosart, Fontaine, font excuser leur absence.
M. Le Comte remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la séance du 3 mars 1870 est lu et approuvé.
BULLETIN DES SEANCES. — ANNÉE 1870. XI
Correspondance.
Il est donné lecture des lettres parvenues à la Société savoir :
De M. Brusina, annonçant l'envoi prochain de brochures et de coquilles de la part de M. Erjavec, d'Agram.
De M. le D' Kobelt annonçant également des envois de coquilles faits par lui et par M. Heynemann de Francfort.
De M. Hidalgo, de Madrid, donnant des renseignements sur les Sociétés scientifiques espagnoles et annonçant l'envoi de son ouvrage sur les Mollusques de l'Espagne.
De la Ligue de PEnseignement remerciant pour la lettre de condoléance qui lui a été adressée à l’occasion du décès de son président.
Dons et envois recus.
Brochures de MM. Frauenfeld, De Borre, Grentiluomo, dons des auteurs.
Coquilles diverses offertes par MM. Heynemann et Kobeï, environ cent espèces, et quelques mollusques de Belgique offerts par M. Van den Broeck.
En échange des Annales publications des Sociétés suivantes : Algérienne de Climatologie, Malacozoologique allemande de Francfort, Médico-chirurgicale de Liége, Entomologique de Belgique, Italienne des sciences naturelles, Suisse d'Entomolo- gie, des Mélophiles de Hasselt, Académie royale des sciences de Belgique, Académie des sciences d’Agram, Ligue de l'En- seignement, Jardin Zoologique de Francfort.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications du Conseil.
Le Président annonce que MM. J. C. Purves, à Roumont, et L. M. Bauweus, à Bruxelles, ont été reçus membres effectifs de la Société, dans les séances du Conseil du 21 mars et du 7 avril 1870.
Le Président annonce en second lieu que la Société screnti-
XIV SOCIÈTE MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
fique et littéraire du Limbourg, à Tongres, est entréeen relations d'échange de publications avec la Société.
Æapports.
Il est donné lecture du rapport de MM. Briart et Cornet sur le travail de M. De Malzine, revu par l’auteur, intitulé Description d'une Volute nouvelle de la Chine ; Voluta Cravenii. Conformément aux conclusions des rapporteurs, PAssemblée en décide l'impression dans les Mémoires de la Société.
Il est ensuite donné lecture des rapports de MM. Le Comte et Lanszweert sur un second travail de M. De Malzine intitulé : Description de deux espèces de Cardium découvertes à Ostende ; Cardium Jonghei et Cardium Crareni.
En présence de certaines contradictions existant entre les descriptions et les figures de ces Cardium, les rapporteurs déclarent ne pouvoir se prononcer avant d’avoir eu communica- tion desexemplaires. — Par suite d'explications échangées à ce sujet, M. De Malzine retire son travail.
Lecture.
MM. De Malzine et De Jonghe n'ayant pas terminé la notice biographique sur M. le comte De Robiano, la lecture en est ajournée à une prochaine séance.
Communications des membres.
M. Van den Broeck donne quelques détails sur les excursions qu'il a faites dernièrement aux environs de Bruxelles, à Rouge- Cloîitre et à St-Gilles : il à notamment recueilli un assez grand nombre de 2Aysa acuta dans le canal de Charleroi.
M. Le Comte à fait quelques recherches à la fin du mois der- nier aux environs de Lessines ; les espèces fluviatiles étaient en nombre, maisiln’a rencontré que peu d'espèces terrestres, parmi lesquelles a Vrfrinu major, très agile à cette époque, le Zonites fulvus qu'il n’y avait pas encore trouvé, etc.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XV
M. Timmermans a observé il y a quelques jours des Helix nemoralis accouplés lesquels se sont ensuite retirés en terre avec les froids qui nous sont revenus.
M. Cogels appelle l'attention des membres sur les travaux que l’on exécute actuellement aux nouveaux bassins d'Anvers dans lesquels il a trouvé de 10ombreux fossiles de crag gris dont quelques-uns (Conus ÜVoe Broc, etc.) n’y avaient pas encore été signalés à sa connaissance.
L'’extrait suivant d’une lettre de M. Lanszweert est commu- niqué par M. Colbeau « ... J’aile plaisir d'annoncer à la Société l’'acclimatation de la Patella vulgata sur la côte d'Ostende où je la cultive depuis environ deux ans : il y a cette année une masse de jeunes individus. . . »
La séance est levée à 7 3/4 heures.
Séance du 5 mai 1530. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 6 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Timmermans; Weyers ; Fologne; Miller; Van den Broeck; Bauwens; Rof- fiaen ; Rosart; Lambotte; Cogels; Van Volxem.
MM. Purves, Lanszweert, Le Comte, Fontaine, font excuser leur absence.
M. Weyers remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de l'assemblée du 7 avril 1870 est lu et approuvé. ,
Correspondance. Ilest donné lecture de lettres de MM. Kawall et Tyge Rothe,
XVI SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
membres correspondants, donnant des indications sur les Socié- tés scientifiques de la Russie et du Danemark.— La Société se mettra autant que possible en rapport avec les Sociétés indi- quées, et vote des remerciements à ces messieurs.
Dons et envois reçus.
La Société a reçu en don : brochures de M. Gentiluomo, et col- lection de coquilles terrestres de Ceylan, offerte par M. Sowerby.
Elle à reçu en échange de ses Annales des publications des Sociétés : Algérienne de Climatologie, Malacozoologique alle- mande de Francfort, Isis de Dresde, d'Histoire naturelle de Brême, Médico-chirurgicale de Liége, Entomologique de Bel- gique, Institut Impérial-royal géologique d'Autriche, Museum Francisco Carolinum, Jardin Zoologique de Francfort.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications et propositions du Conseil.
Le Président annonce que le Conseil, dans sa séance de ce jour, a reçu la démission de membre de la Société donnée par M. De Malzine et que, dans cette même séance, le Conseil a reçu membre effectif de la Société M. H. Nyst, membre de l'Académie royale des sciences, etc., à Bruxelles.
Le Président communique une lettre de M. De Malzine con- cernant les travaux manuscrits qu'il a présentés à la Société et fait part des décisions prises à cet égard par le Conseil. — L'assemblée en approuvant ces décisions décide à son tour que ces travaux ne doivent plus être publiés dans ses Annales.
Communications diverses des membres.
MM. Van den Broeck et Bauwens ainsi que M. Roffiaen, rendent compte des excursions qu'ils ont faites à Nieuport et à Ostende :ils mentionnent des foraminifères trouvés dans le sable des éponges recueillies sur la plage, la Venus pullastra en grand nombre à Ostende, et la Modiola modiolus de très-grande taille
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XVII
aussi d'Ostende, etc. Ils citent les Vertigo muscorum, pusilla et pygmæa; lHelix pygmæa; lAlexia myosotis; des Hydrobia (certainement plusieurs espèces); les Planorbis corneus var. albinos et P.lævis; la Limnæa stagnalis var. roseolabiata, etc.
MM. Van den Broeck et Cogels parlent d’une excursion faite en compagnie de M. Purves à Anvers : les espèces trou- vées vivantes sont, entr'autres : Vertigo muscorum ; Clausilhia nigricans ; Planorbis complanatus albinos et P. nautileus; Lim- næa limosa var. se rapprochant de peregra; Physa acuta ; Ancylus lacustris fixé sur l’élytre d’un hémiptère (Naucoris cimicoïdes). Dans une couche de limon moderne parmi des Limnæa, etc., ont été trouvés le Cyclostoma elegans et la Neritina fluviatilis.
M. Weyers a recueilli dernièrement à Calmpthout, dans les fossés près du village, les Planorbis niidus, Limnæa peregra et glabra, et Pisidium cazertanum.
M. Van den Broeck a repris dans le canal de Charleroi, sous Anderlecht, la Physa acuta en grand nombre et plusieurs exemplaires de la Physa fontinalis var. aplexoides, aussi le Planorbis nautileus, le P. carinatus subalbinos et le Pisidium Henslowanum. Sur les hauteurs de St-Gilles vers la chaussée d'Alsenberg se trouvent subfossiles dans un dépot de limon les Helix nemoralis et costata, Succinea oblonga, Limnæa trunca- tula et limosa var. intermedia; Pisidium cazertanum.
M. Roffiaen à rencontré il y a quelques jours à Namur la Clausilia Rolphii n’y paraissant pas rare et l’'Helix hispida?, dont un individu albinos, de forme variée tantôt très-élevée tantôt aplatie.
M. Roffiaen parlant de l'altitude à laquelle s'élèvent les mollusques terrestres, cite l’Helix pulchella trouvée en grand nombre au Mont-St-Bernard, à environ 9500 pieds d’élévation, dans les racines d’une espèce de arenaria? croissant çà et là en touffes serrées. Les exemplaires ne diffèrent pas de ceux ren- contrés dans la plaine : il n’a vu parmi eux aucun individu de
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XVIII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
l'Helix costata regardée généralement comme type de l’espèce. Il rappelle que c’est dans ces mêmes racines qu’en 1868, au Riffelberg, à 9000 pieds d’élévation, il a recueilli la Vitrina pellucida Müll.
M. Timmermans parle de quelques variétés intéressantes des Helix nemoralis et hortensis rencontrées pour la première fois près de Bruxelles : il les communiquera à la prochaine séance de la Société.
M. Bauwens se propose de donner pour les Annales une notice sur le kyste d’une espèce de Tœnia (7'œnia solium).
La séance est levée à 7 1/2 heures.
Séance du ? juin 1870. PRÉSIDENCE DE M. CoLBEAU.
La séance est ouverte à 6 1/4 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Timmermans ; Lam- botte; Weyers; Van den Broeck; Miller; Roffiaen; Craven; Bauwens; Hallez; Cogels; Fologne; Van Volxem.
M. Weyers remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la séance du 5 mai 1870 est lu et approuvé.
Dons et envois reçus.
La Société a reçu depuis sa dernière réunion :
Brochures de MM. Nyst, marquis De Folin et De Borre, offertes par leurs auteurs.
Coquilles données par MM. Van den Broeck, Hallez et Cogels.
Publications des Sociétés suivantes, en échange des Annales :
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XIX
D’Acclimatation de Palerme, Malacozoologique allemande de Francfort, d'Histoire naturelle du Duché de Nassau, Impériale des Naturalistes de Moscou, Entomologique de Belgique, Aca- démie royale des sciences de Belgique, Académie des sciences naturelles de Catane, Institut royal des sciences de Venise, Jar- din Zoologique de Francfort.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Il est déposé, pour la bibliothèque, un exemplaire du tiré à part des Bulletins de la Société, tome IV, intitulé : Votes mala- cologiques par ie D' A. Senoner, traduites de l'italien par Armand Thielens.
Communications du Conseil.
Le Président rappelle que la prochaine réunion de la Société sera l’Assemblée générale du 1° juillet : il engage les membres à y assister.
Il annonce ensuite que la Société a reçu de la Société entomo- logique de Belgique, l'invitation de prendre part à son excursion dans l’Hertogenwald le 20 de ce mois.
Lecture.
M. Bauwens donne lecture de la petite notice suivante :
« Dans laséance du mois de mai dernier, je vous ai fait part d’une observation sur des œufs trouvés dans un verre d’eau dans lequel il n'avait été placé que des Cyclas vivantes recueillies la veille.
« Plusieurs membres ayant contesté que ces œufs fussent des œufs de Cyclas, je me mis, en rentrant chez moi, à examiner attentivement cet amas granuleux et je remarquai que chaque granulation, d’un diamètre d'environ un tiers de millimètre, était composée d’une enveloppe oviforme qui contenait un embryon lequel se tenait en suspension, accompagné de deux ou trois petites bulles, au milieu d’un liquide albumineux,
XX SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
très transparent, comme on le remarque dans les œufs d’autres mollusques. Je dois également faire remarquer que ces œufs étaient libres, inadhérents et non réunis en frai.
« Je n’ai pu les observer que pendant deux à trois jours, car alors il s’y est placé quelques Vorticelles dont j'ai bien pu me rendre maître momentanément, mais qui se développèrent ensuite avec trop de rapidité.
« Dans le Manuel de Conchyliologie de Woodward et dans d’autres auteurs, nous trouvons, 1l est vrai, que les Cyclas sont ovo-vivipares et que les jeunes éclosent dans les branchies internes. Mais comment les œufs parviennent-ils dans ces branchies si ce n’est après la ponte? Et ne peut-il arriver que dans certaines conditions exceptionnelles,ces œufs, au lieu d’être retenus dans les branchies, soient abandonnés à l'extérieur ? C’est de cette façon que je m'explique le cas que j'ai observé. »
Communications diverses des membres.
Plusieurs membres annoncent qu’ils se rendront le 4 de mois et jours suivants à Hastières-Lavaux en excursion malacolo- gique.
M. Timmermans fait voir diverses variétés de bandes etc. remarquables et rares des Helix nemoralis et hortensis, recueil- lies aux environs de Bruxelles, entrautres H. nemoralis n° 36 et 85..etc., H. hortensis n° 72 et 19 et n° 2 et 4 à bandes transparentes blanches.
M. Van den Broeck rend compte d’excursions qu'il a faites à Louvain et à Gembloux ; il a trouvé dans la vallée de l’Orneau près de Moustier, un certain nombre d’Azeca tridens (Bulimus Menkeanns).
MM. Colbeau, Roffiaen et Lambotte ont pris dernièrement la Physa acuta en masse dans le canal de Charleroi près de Veeweyde, et une vingtaine de Valvata spirorbis dans un fossé longeant ce canal au même endroit.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXI
Assemblee genérale du 1° juillet 1870. PRÉSIDENCE DE M. CoLBEau.
La séance est ouverte à 1 heure.
La liste de présence porte les signatures de MM. Jules Col- beau; Henri Lambotte; Alfred Craven; Paul Hallez; Th. Le Comte ; A. De Borre; L. M. Bauwens; Fr. Roffiaen; E. Van den Broeck; E. Fologne; F. Seghers; Henry Miller; C. Staes; J. L. Weyers; Arm. Thielens ; C. Van Volxem; Ad. Rosart.
MM. Lanszweert, Fontaine, Timmermans, Purves, font excuser leur absence.
M. Staes, secrétaire, donne lecture des procès-verbaux des Assemblées générales du 1° juillet 1869 et du 3 février 1870, lesquels sont adoptés.
Correspondance. |
Le Secrétaire donne lecture des lettres suivantes parvenues à la Société :
De M. le Directeur général de la Société royale de Zoo- logie, accordant les salles demandées par la Société pour s’y établir. — Remerciements.
De M. Nysi, lettre de faire part du décès de M"° sa belle-sœur. — Une lettre de condoléance sera adressée à M. Nyst au nom de la Société.
De M. le marquis L. De Folin, demandant la coopération de la Société à une œuvre scientifique qu'il a entreprise : l'étude générale des fonds de la mer. — La Société s'empressera de lui donner son concours.
Dons el envois reçus. Collection générale de Mollusques donnée par M. Staes.
XXII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Coquilles données par MM. Craven et Messemaeker.
Brochures offertes par leurs auteurs MM. Thielens, marquis De Folin, Sordelli.
Ouvrages malacologiques offerts par M. Staes.
Publications des Sociétés suivantes, en échange des Annales : d'Histoire naturelle d’Offenbach, Malacozoologique allemande de Francfort, d'Histoire naturelle de Brünn, Médico-chirurgicale de Liége, Impériale russe de minéralogie de St-Pétersbourg, Isis de Dresde, des Amis des Sciences naturelles du Meklembourg, Entomologique de Belgique, Institut royal des Sciences de Venise, Académie royale des Sciences de Belgique.
Des remerciments sont votés aux donateurs.
Rapport du Président. M. le Président donne lecture du rapport suivant sur la situa-
tion de la Société et sur la gestion du Conseil pendant Pannée 1869-1870 :
« Messieurs et chers Collègues.
« La Société inaugure aujourd'hui le nouveau local que la Société royale de Zoologie a mis récemment à sa disposition : notre ancienne salle était devenue tout à fait insuffisante pour la bonne disposition de nos collections et pour l’arrangement de notre bibliothèque. Les salles que nous occupons aujourd’hui nous permettront le classement de ces collections et bibliothèque qui deviendront par là même plus accessibles et nous rendront les services que jusqu’à ce jour elles n’ont pu nous rendre autant que nous l’aurions tous désiré. Nous pourrons laisser dans notre première salle notre grande armoire à glaces ornée de coquilles d'aspect destinées à être vues du public, pour renfermer dans la secondeles collections réellementscientifiquesquin’auraient pour lui qu’un médiocre intérêt: de cette façon nous serons entièrement chez nous tout en continuant à concourir à l’embellissement et aux agréments du Jardin. À cet égard une ère nouvelle s'ouvre
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXII
pour ainsi dire devant nous en affermissant les bonnes relations qui nont cessé d'exister entre nous et la Société royale de Zoolo- gie. Je vous propose, Messieurs, de voter une adresse de remer- ciements au Conseil d'administration de la Société royale de Zoologie et en particulier à son directeur général, M. le D: Hammelrath, auquel nous sommes surtout redevables de nos nouvelles salles et dont les idées scientifiques donnent la certi- tude que le côté zoologique du Jardin sera de plus en plus cultivé. — Applaudissements.
« Le nombre des membres de la Société a continué à s’accroi- tre. La Société qui comptait, au 1‘ juillet 1869, 68 membres (dont 4 honoraires 25 correspondants et 39 effectifs), en compte aujourd'hui 79 (dont 4 honoraires 29 correspondants et 46 effectifs). — La liste en est déposée sur le bureau. — Pendant l’année sociale qui vient de s’écouler la Société a eu la douleur de perdre son ancien Président, M. le comte Maurice de Robiano, sénateur, membre fondateur de la Société, dont cha- un à pu apprécier les excellentes qualités et qui, presque jusqu’à ses derniers jours et malgré les vives douleurs qu'il ressentait, a tenu à assister à nos séances et à participer à nos travaux. La Société, voulant rendre hommage à sa mémoire a décidé que sa biographie serait insérée en notice dans ses Bulletins.
« Les changements apportés dans les jours et heures de nos séances mensuelles, pour l’année 1869-70, paraissent avoir exercé une heureuse influence : en effet le nombre des membres qui les ont suivies a été notablement plus élevé que les an- nées précédentes. Plusieurs travaux pour nos Mémoires y ont été présentés par MM. Van den Broeck, Craven, ete. et de nombreuses et intéressantes communications malacologiques y ont été faites par MM. Kawall, Colbeau, Le Comte, Weyers, Van den Broeck, Roffiaen, etc., etc.
«“ Vous aurez à décider aujourd’hui si les jours et heures de
XXIV SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
nos assemblées mensuelles pour l’année 1870-1871 doivent être maintenus ou s’il n’y a pas quelqu’amélioration à réaliser encore Sous ce rapport. |
« Vous aurez aussi à choisir le lieu et à fixer la date de notre excursion annuelle, qui, espérons-le, sera plus favorisée par le temps que celles des deux dernières années. À ce sujet ne serait-il pas convenable, pendant le cours de chaque excursion officielle, de tenir une séance extraordinaire dont le procès-ver- bal serait publié, comme ceux des autres séances dans les Bul- letins de la Société.
« En dehors de notre excursion officielle de l’année écoulée, plusieurs de nos collègues, répondant à l'invitation de la Société Entomologique de Belgique, ont pris part à sa récente excursion dans l'Hertogenwald : les résultats n’en sont pas encore connus.
« Un assez grand nombre d’autres excursions ont été faites par un certain nombre de nos membres sur divers points du pays et nous ont valu des découvertes et des observations très intéres- santes. Faisons remarquer, en les constatant, qu’une vie plus active se manifeste évidemment chez nous sous ce rapport et
que la connaissance de notre faune malacologique y a considé- rablement gagné.
« Le Conseil a attaché la plus haute importance à élargir le cercle des relations de la Société avec les corps savants, per- suadé que là git la véritable vie d’une Société scientifique : nous sommes heureux de pouvoir dire qu'il à complètement réussi grace à ses efforts et grâce au concours de plusieurs de nos Collègues parmi lesquels nous pouvons citer MM. Kawall, Roffiaen, Rothe, Senoner, Staes, Thielens, etc. auxquels nous adressons encore aujourd’hui nos remerciements les plus vifs. Les Académies et Sociétés savantes actuellement en échange régulier de publications avec nous sont au nombre de 68 et nous croyons pouvoir prédire qu'avant peu de temps leur nombre augmentera de beaucoup encore. Quant à la valeur de
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXV
ces échanges, le nombre de volumes reçus à chacune de nos séances atteste toute son importance. Voici, par pays, comment se répartissent ces Sociétés : 14 en Belgique, 13 en Allemagne, 10 en Suisse, 8 en Autriche, 6 en France, G en Italie, 5 en Russie, 4 aux États-Unis, 1 en Danemark, 1 en Hollande.
« En plus de nos relations d'échange régulierde publications, viennent s’en Joindre d’autres encore avec diverses Sociétés. Ainsi la Société royale de Zoologie nous donne accès à son jar- din (en dehors naturellement de ses fètes qui n’ont rien de z0o- logique); la Société de l’Aquarium, par l'organe de son direc- teur, avait promis de mettre quelques-uns de ses bassins à notre disposition pour nos études ; le départ de M. Funck et son remplacement non encore effectué ne permet pas la réalisation immédiate de cette promesse; la Société Entomologique de Belgique prend part à nos excursions comme nous prenons part aux siennes. Le Directeur du Musée royal d'histoire naturelle M. Dupont, a eu la gracieuseté de nous envoyer lautorisation de l’État de recueillir pour nos collections les coquilles fossiles dans les nouveaux travaux des forts d'Anvers qui sans doute vont bientôt commencer. Le Musée de Copenhague et la Société des sciences naturelles du Luxembourg ont depuis longtemps fait manifester le désir d'échanger avec nous leurs doubles. Toutes ces relations, Messieurs et chers Collègues, nous prouvent que la Société a acquis la sympathie et la considération tant en Belgique qu'à l'étranger.
« Comme conséquence des relations d’échangede publications dont nous venons de parler, notre bibliothèque s’est considéra- blement accrue cette année : nous devons une mention toute particulière à l’Institut royal des sciences de Venise, à la Société Impériale russe de minéralogie de Saint-Pétersbourg, à la Société d'histoire naturelle de St-Gall, etc. pour les col- lections de leurs publications qu’elles nous ont adressées ; nous devons aussi des remerciements aux autres Sociétés ainsi qu’à
d
XXVI SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
MM. Nyst, Kawall, De Borre, Von Frauenfeld, Thielens, Gentiluomo, marquis De Folin, Dubrueil, Lallemant et Servain, Pecchioli, Spinelh, Hidalgo, Le Comte, Sordelli, Staes pour leurs ouvrages et autres dont il nous ont fait hommage. Plus de 200 volumes sont entrés cette année dans notre bibliothèque et plusieurs envois importants nous sont encore annoncés. Notre bibliothèque a acquis dès aujourd’hui une grande valeur; nous engageons vivement nos Collègues à s’en convaincre en consul- tant de plus en plus les ouvrages qui la composent et qui ren- ferment de remarquables et nombreux travaux sur diverses parties de la science qui nous occupe : la mise en ordre de ces ouvrages dans nos nouvelles salles facilitera les recherches en même temps qu’elle en assurera la bonne conservation.
« Le tome IV(1869)de nos Annales,correspondant à la cotisa- tion de l’année sociale 1869-1870, n’est pas entièrement ter- miné quant à sa seconde partie, les Bulletins, mais il ne tardera pas à l'être et en tout cas ne sera pas plus en retard que les volumes précédents. Diverses circonstances particulières n’ont pas permis, dans ces derniers temps, de s’en occuper d’une manière assez suivie ; quoiqu'il en soit, les Mémoires sont ache- vés depuis longtemps et les tirés à part en ont été déposés à nos séances; le volume lui-même sera distribué avant notre pro- chaine réunion.
« Pour ce qui est du tome V(1870),correspondant à la cotisa- tion de 1870-1871, nous ferons en sorte qu'il paraisse plus tôt : nous avons déjà reçu pour les Bulletins de ce volume plusieurs communications intéressantes, mais les travaux présentés pour les Mémoires ont été jusqu'aujourd’hui très peu nombreux nous avons du reste des promesses et nous ne doutons point qu'il nous en parvienne de nouveaux avant la fin de Pannée.
« Comme notre bibliothèque, nos collections malacologiques, cette partie également essentielle de notre organisation, n’ont pas été non plus négligées : les membres ont répondu avec le plus
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNEE 1870. XXVI
louable empressement à l'appel de la Société et nos collections se sont enrichies d’une façon tout à fait exceptionnelle. Ici nous devons renouveler nos remerciements les plus chaleureux à M. Lawley pour son magnifique don de fossiles d'Italie, ainsi qu'à MM. Brusina, Kuzmic, Staes, Sowerby, Le Comte, Cra- ven, Vanden Broeck, puis encore à MM. Heynemann, D" Ko- belt, D' Walser, et d’autres dont les noms figurent au Registre- Collections ici déposé. Quant au don vraiment royal que notre Collègue, M. Staes, vient de nous faire parvenir, nous nous trouvons réellement embarrassés pour lui exprimer toute notre gratitude et nous croyons que la Société doit lui manifester sa reconnaissance d’une façon toute spéciale. Cette riche collection, qui déjà orne notre salle, renfermée dans environ 150 caisses, comprend peut-être 3000 espèces représentées par plus de 15000 exemplaires. Nos collections se trouvent par Ià doublées et prennent place parmi les premières du pays.
« VotreCommission chargée du classement de nos collections a commencé son travail, comme il avait été décidé, par les espèces vivantes belges ; mais elle s’est trouvée en présence de difficultés pratiques d'exécution par le manque d'espace néces- saire pour les bien disposer, nos armoires pouvant à peine contenir toutes nos coquilles entassées les unes sur les autres : d’un autre côté, 1l faut bien le dire, notre collection belge est encore trop incomplète, pour les espèces marines surtout, pour permettre un arrangement définitif : les caisses qui les contiennent, ici exposées, en permettant aux membres de constater les vides qui s’y trouvent, les engageront à les rem- phr. Aujourd’hui que l’espace ne nous fait plus défaut nos collections pourront être établies rapidement, d’une manière utile et dans de bonnes conditions, et nous pourrons vous présenter dans le courant de l’année, des collections classées ainsi que leur catalogue et des listes de doubles dont la Société pourra disposer.
XXVIIL SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
« Les archives de la Société se trouvent classées par années et conservées en parfait état dans des cartons. Le Conseil, par mesure d'économie, n’a pas encore acheté certains registres dont il avait été question à notre assemblée générale de l'année dernière, mais des registres provisoires en tiennent lieu. Nos archives qui jusqu'à ce jour ont dù rester déposées chez le Secrétaire, pourront être transportées au siége de la Société, lorsqu'il sera disposé pour les recevoir.
« Notre album de portraits s’est augmenté des photographies de MM.Craven, De Malzine, Erjavec, Hallez, Kawall, Kuzmic; je crois pouvoir rappeler ici un certain nombre de promesses dont quelques-unes remontent à une époque déjà assez éloignée (1).
« Le mobilier garnissant notre salle est maintenu en bon état, mais il sera insuffisant pour meubler notre nouveau local. Le Conseil, dans une requête adressée au Gouvernement, à exposé la situation de la Société à cet égard, en demandant un subside qui lui permette cet ameublement sans changer la destination de ses ressources ordinaires; nous avons lieu de croire que notre demande sera prise en considération et nous espérions pouvoir vous communiquer le résultat de cette demande en ceite assemblée, les événements politiques seront sans doute cause que cette réponse pourra tarder. Quelle que soit d'ailleurs la réponse qui nous parvienne, les dépenses les plus urgentes ne peuvent être négligées et nous aurons, dans tous les cas, à nous en occuper aujourd'hui.
(1) L'album de la Société renferme aujourd’hui les portraits pho- tographiés de MM. Colbeau, Fologne, Roffiaen, Thielens, Eug. Char- hier, Toilliez, De Gomensoro, Canofari, D'Udekam, Senoner, Rosart, De Ryckholt, Ruhlmann, Fontaine, Morière, Le Comte, Shirreff, Rothe, Lanszweert, Gobanz, Schmidt, Le Bœuf, Adan, Brusina, Zelebor, Frauenfeld, Lambotte, Wiechmann, Sciuto-Patti, M"° Pau- lucei, De Borre, Lawley, Gentiluomo, De Robiano, De Malzine, Kuzmic, Craven, Erjavec, Hallez, Kawall.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXIX
« Diverses pièces de mobilier hors d'usage, qui devaient être vendues, ne l'ont pas été, dans la prévision qu’elles pourraient peut-être nous être utiles; mais tout bien considéré, nous pen- sons qu’elles ne nous seront pas d’un grand secours, leur valeur marchande est du reste presque nulle.
« La situation financière de la Société peut être regardée comme satisfaisante, malgré l’arriéré momentané qui pourra exister et qui ne peut être en aucune façon inquiétant; nous ne pensons pas même que, pour y faire face, l’on doive majorer, pour cette année, la cotisation des membres : c’est une question du reste que nous aurons tantôt à débattre, lorsque le Trésorier vous soumettra, au nom du Conseil, le projet de budget pour l’année 1870-1871.
« Les comptes dela Société, pendant l'exercice écoulé, arrètés au 30 juin 1870 par le Conseil, après examen de la Commis- sion des comptes et de concert avec elle, se sont élevés en recettes à fr. 1,498-90 et en dépenses à fr. 1,498-77. Si les recettes n’ont pas atteint un plus haut chiffre, c’est en partie parce que les cotisations des membres étrangers au pays et quelques cotisations arriérées ne sont pas encore rentrées, en partie parce que la vente des annales n’a pas produit, cette année, autant que le dernier budget le prévoyait. Peut-être serait-il avantageux d'en déposer quelques exemplaires chez des libraires, à des conditions acceptables. Quant aux dépenses, elles ont été faites avec toute l’économie possible. -
« Le Conseil,s’inspirant des idées de désintéressement qui ont présidé à la fondation de la Société, a cherché avant tout son développement scientifique : il se croit largement récompensé de ses peines en voyant la Société franchement en progrès sur tous les points se rattachant À son but : accroissement du nom- bre de membres, relations plus étendues, augmentation des collections et de la bibliothèque, etc., etc. Quant aux intérêts
XXX SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
matériels, 1l s’en est également préoccupé et il regarde l’avenir avec une entière confiance.
« ne nous reste plus, Messieurs et chers Collègues, qu’à vous remercier tous du zèle que vous avez montré pour les intérêts de la Société : avec le concours et l’union de tous ses membres, la prospérité d’une société ne saurait être douteuse.
« Oui, nous pouvons être fiers des résultats obtenus aujour- d’hui et de la position que, grâce à nous tous et malgré nos faibles ressources, nous avons pu prendre, au bout de peu d'années, parmi les sociétés savantes.
« Terminons en souhaitant que l’année qui s'ouvre n’ait rien à envier à celle qui finit. Les plus grandes difficultés sont vaincues, tout nous prouve que nous avons pris la bonne voie, continuons à la suivre ensemble avec la certitude que de nou- veaux efforts seront couronnés de nouveaux succès ! »
— Applaudissements.
Discussion du budget.
Le Trésorier, au nom du Conseil, expose la situation finan- cière de la Société telle qu’elle se trouve consignée au Registre- Comptes.
Les comptes arrêtés au 30 juin 1870 par le Conseil, après examen de la Commission des comptes, et de concert avec elle, se soldent en recettes par fr. 1,498-90 et en dépenses par fr. 1,498-7T7.
Il présente ensuite le projet de budget pour l’année 1870-7I, prévoyant en recettes fr. 2,429-13 et en dépensesfr. 2,675-18. Après discussion sur chacun de ses articles, le projet est adopté.
Par suite, la cotisation des membres effectifs pour l’année 1870-71 reste fixée à 15 francs, de même que le prix du tome IV des Annales.
Réunions de la Société pendant l'année sociale TSTO-IS7TT. L'assemblée, après discussion, décide que les séances men-
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXXI
suelles de la Société auront lieu, pour la période d’hiver (d'oc- tobre à mars), le 1°" dimanche de chaque mois, à 2 heures, et pour la période d'été (d'avril à septembre), le 1°" jeudi de chaque mois, à G heures. La séance de juillèt 1870 est supprimée comme trop rapprochée de l'assemblée générale actuelle. L’as- semblée générale reste fixée au 1* juillet 1871, à midi.
L'assemblée décide que l’excursion annuelle de la Société aura lieu à Heyst, le 2 octobre 1870.
Communications et propositions du Conseil.
Le Président annonce que le Conseil s’est occupé de la ques- tion soulevée à l'assemblée générale du 1* juillet 1869 : à savoir s’il serait opportun de donner aux membres absents le droit de voter sur certaines questions par bulletin cacheté; le Conseil, vu les inconvénients que cela pourrait présenter, pro- pose d'abandonner la question. — Adopté.
Il s’est occupé également d’une difficulté survenue dans ces derniers temps avec un ancien membre, concernant la propriété des manuscrits originaux présentés à la Société. Le Conseil, se basant sur les usages en la matière et sur l’article 14 des statuts, maintient le droit de la Société de conserver ces ori- ginaux, mais en présence de certains doutes émis par plusieurs membres et pour éviter des embarras inutiles, il s'est décidé à prendre l'avis de l’assemblée générale, afin de savoir si les manuscrits en question seraient remis à leur auteur, en en conservant toutefois, pour la garantie de la Société et des rap- porteurs, une copie certifiée conforme.
Après une longue discussion, la remise de ces manuscrits origi- naux est autorisée à la condition mentionnée plus haut. Pour éviter de nouvelles contestations possibles et faire cesser toute espèce d’équivoque, l'assemblée décide que Particle 14 des statuts doit être interprété en ce sens que « fout objet quelconque, présenté volontairement à la Société et accepté également par elle, lui est entièrement acquis en toute propriété. »
XXXII SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Nomination de membres honoraires.
M. le Président, au nom du Conseil, propose de nommer membre honoraire, M. Célestin Staes, en reconnaissance du don, tout à fait hors ligne, qu’il vient de faire à la Société.
A l'unanimité et par acclamation, l’assemblée décerne à M. C. Staes, le diplôme de membre honoraire, en lui conser- vant tous ses droits de membre effectif.
Sur la proposition de son Conseil, l'assemblée décerne égale- ment, à l'unanimité, le diplôme de membre honoraire, à M. le D' G. Hammelrath, directeur du Jardin zoologique de Bruxelles, en reconnaissance des services rendus par lui à la Société, À l’occasion de son établissement dans ses nouvelles salles.
Propositions diverses des membres.
Sur la proposition de MM. Le Comte et Staes, l'assemblée, après discussion, décide que les membres effecufs, habitant hors du pays, pourront se libérer de toute cotisation en payant, en une fois, une somme déterminée. Cette somme est fixée à 200 francs.
Nonination de trois membres du Conseil.
L'assemblée procède à la nomination de trois membres du Conseil, en remplacement de MM. Fologne, Le Comte et Weyers, membres sortants. MM. Fologne, Le Comte et Weyers ayant obtenu la majorité des suffrages, sont réélus membres du Conseil pour les années 1870-71 et 1871-72.
Nomination des membres de la Commission des comptes pour l’année sociale ISTO-I87I.
MM. Roffiaen, Seghers et Timmermans, sont réélus.
La séance est levée à 4 heures.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXXII
Séance du Æ août 2870. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 6 1/2 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Van den Broeck; Purves; Fologne; Weyers; Bauwens; Cogels; Craven; Lam- botte; De Borre; Miller; Sechers.
M. Roffiaen fait excuser son absence.
M. Fologne remplit les fonctions de secrétaire.
La lecture des procès-verbaux de l'assemblée du 2 juin et de _ l'assemblée générale du 1‘ juillet 1870 est ajournée à la pro- chaine séance.
Correspondance.
La Société a reçu les lettres suivantes :
De M. le Ministre de l’intérieur, annonçant qu'un subside de 1,000 francs est accordé par l’État à la Société.
De M. Roffiaen, faisant part du décès de Madame sa mère. Une lettre de condoléance sera adressée à M. Roffiaen, au nom de la Société.
Dons et envois reçus.
Diverses brochures adressées par leurs auteurs MM. Brusina, Eug. Charlier, Dall, Hidalgo, Bellynck, Lambotte.
Coquilles offertes par MM. Ellie et Purves.
Publications des Sociétés suivantes, en échange des Annales : Médico-chirurgicale de Liége, d'Histoire naturelle de Groningue, Suisse d’entomologie, Malacozoologique allemande de Franc-
fort, Linnéenne de Bordeaux, des Sciences naturelles de e
XXXIV SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Vienne, d’Acclimatation de Palerme, Isis de Dresde, Hollandaise des sciences de Harlem, Impériale russe de minéralogie, Jardin zoologique de Francfort, Académie royale des sciences de Bel- gique, Ligue de l’enseignement.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications du Conseil. Le Président fait connaitre la composition du Bureau pour l’année 1870-1871.
Président, M. Jules Colbeau. Vice-président, M. Henri Lambotte. Secrétaire, M. Célestin Staes. Trésorier, M. Égide Fologne. Bibliothécaire, M. J.-L. Weyers. Membres, MM. Théophile Le Comte. Henry Miller.
Il annonce que le Conseil, dans sa séance de ce jour, a reçu membre effectif de la Société, M. le major Le Hon, à Bruxelles.
Présentation de travaux pour les Annales.
M. Lambotte donne lecture de l'introduction d’un travail, qu'il destine à la Société, intitulé : « Ze système nerveux des mollusques comparé à celui des articulés et des vertébrés. » I déposera ce travail à une prochaine séance.
Communications des membres.
M. Craven communique la liste des mollusques qu'il a recueillis à Hastières-Lavaux, le 5 juin de cette année, parmi lesquels se trouvent Helix hortensis Müll. var. minima J. Colb., H. lapicida L., Zonites nitidus Müll., Planorbis albus Müll., P. complanatus L., P. nitidus Müll., Limnea palustris Müll., Ancylus lacustris L., Valvata cristata Müll., Cyclas lacustris Müll., Pisidium cazertanum Poli, etc.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXXV
M. Weyers donne la liste des mollusques qu'il a recueillis dans la vallée de l’Amblève, sous Aywaille : Zonites nitidus Müll., Z. crystallinus Müll., Helix pulchella Müll., Pupa avenacea Brug., P. secale Drap., P. muscorum L., etc.
M. Purves énumère les espèces qu’il a découvertes jusqu’au- jourd’hui à Roumont , province du Luxembourg, parmi lesquelles la Bythinia ciridis Poir. et l'U/ni0o crassus Philps., et fait quelques observations à propos de certaines d’entr’elles ; ses recherches ayant été faites par un temps peu favorable, il regarde sa liste, comprenant une trentaine d'espèces, comme trop incomplète et compte bien en donner une nouvelle à la fin de l’année, accompagnée de quelques notes.
M. Van den Broeck rend compte du résultat d’excursions qu'il vient de faire dans la Flandre orientale, aux environs de Lokeren et d'Exaerde : il cite entr’autres espèces, provenant de ces localités, la ÆZydrobia similis Drap., de Lokeren, un exemplaire de forme cératoïde du Planorbis complanatus L., d'Exaerde, etc.
La séance est levée à 8 heures.
Séance du #° septembre 1870.
PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 6 1/2 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Vanden Broeck; Cogels; Van Volxem; Craven; Fologne; Lambotte; Weyers; Miller; Roffiaen; Rosart; Hallez; Bauwens; Staes, secrétaire.
M. Nyst fait excuser son absence.
Les procès-verbaux des séances du 2 juin et du 4 août 187 sont lus et approuvés.
XXXVI SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Il estégalement donné lecture du procès-verbal de l'assemblée générale du 1° juillet 1870.
Correspondance. Le Secrétaire donne lecture des lettres reçues par la Société depuis sa dernière réunion.
Dons et envois reçus.
La Société a reçu :
Brochures envoyées par leurs auteurs MM. Thielens, Heynemann, Dall, Gentiluomo.
Coquilles offertes par MM. Messemaeker et Vanden Broeck.
En échange des Annales, diverses publications des Sociétés suivantes : Entomologique de Belgique, Royale des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, Entomologique italienne, Royale de Botanique de Belgique, Malacozoologique allemande de Francfort, d'Histoire naturelle de Boston, Académie royale des sciences de Belgique, État du Massachusetts, Institution Smithsonienne, Département de l’agriculture des États-Unis d'Amérique.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Le Secrétaire dépose pour la Bibliothèque trois exemplaires des Annales de la Société, tome IV, 1869; ainsi que trois exemplaires des Bulletins de la même année, et un exemplaire du tiré à part suivant du même tome : « A/ollusques terrestres et _fluviatiles rencontrés dans l'Ile de Wight, » par Th. Le Comte.
Communications et propositions du Consenl.
Le Président annonce que le Conseil, dans sa séance de ce jour, a reçu membre effectif de la Société, M. Michel Mourlon, docteur en sciences, etc., à Bruxelles.
Il rappelle ensuite que la prochaine séance de la Société, commençant la période d'hiver, doit avoir lieu le premier
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXXVII
dimanche du mois, c’est-à-dire, le 2 octobre, à 2 heures. L’excursion annuelle de la Société ayant été fixée à cette date, l'assemblée ne pourra avoir lieu dans son local ordinaire et se tiendra à Heyst, lieu de l’excursion. — L'assemblée décide que les membres en seront informés par circulaire, et qu’une invi- tation de prendre part à l’excursion sera adressée à la Société entomologique de Belgique.
Sur la proposition du Conseil, la question des mesures à prendre concernant les doubles des collections de la Société, sera mise à l’ordre du jour des séances ordinaires prochaines,
Présentation de travaux pour les Annales.
M. Lambotte continuera la lecture de son mémoire « Le sys- tème nerveux des mollusqnes comparé à celui des articulés et des vertébrés, » à une prochaine séance.
M. Bauwens compte pouvoir présenter également, à une prochaine séance, sa « Notice sur le kyste du Tœnia solium. »
Communications et propositions diverses des membres.
MM. Vanden Broeck et Craven rendent compte d’une excursion faite dernièrement à Auderghem, dans laquelle ils ont trouvé plusieurs espèces intéressantes, entr’autres l’Æelix aculeata, etc.
M. Roffiaen a recueilli, à Auderghem, un certain nombre d'échantillons de coquilles fossiles du terrain bruxellien : il donnera la liste des espèces si toutefois elle peut offrir quelque intérêt.
M. Cogels annonce que l’on est occupé à commencer les nouveaux travaux militaires à Calloo’ et aux nouveaux forts près d'Anvers, et demande que l’on fasse régulariser lautori- sation d’y recueillir les coquilles fossiles donnée à la Société. — Approbation.
La séance est levée à 8 heures.
XXXVII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Séance du ? octobre 1870.
PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 10 heures du soir, à Heyst-sur-Mer.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Roffiaen; Van Volxem; Mourlon; Vanden Broeck; Craven; Purves; Weyers.
MM. Émile Colbeau et Hector Roffiaen assistent à la séance.
MM. Lanszweert, Le Comte, Fontaine, Lambotte, Fologne, Miller, Piré, Seghers, Hallez, font excuser leur absence.
M. le Président propose de reporter à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la Société, le 6 novembre, les communi- cations, etc., qui devraient être faites et les questions qui de- vraient être traitées en cette séance. — Approuvé.
M. le Président prend ensuite la parole pour féliciter les membres et les personnes étrangères qui prennent part à l’excursion actuelle de la Société et pour proposer de voter des remerciements tout spéciaux à M. le baron de Rotsaert qui a bien voulu mettre siobligeamment son embarcation et sa drague à notre disposition : il regrette vivement qu'il n’ait pu se rendre à cette séance. Il continue en rappelant les deux précédentes excursions de la Société, à Nieuport et à Mariembourg, qui ont été si contrariées par le mauvais temps, et en exprimant l'espoir que le temps splendide dont nous jouissons nous dé- dommagera, bien qu'aujourd'hui les résultats de la première journée n’aient pas répondu tout à fait à cet espoir. Nos excur- sions, du reste, sont des courses de reconnaissance et il se peut que les localités à explorer soient plus ou moins pauvres :
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XXXIX
peut-être pourrait-on changer le caractère de nos excursions annuelles en choisissant des localités connues comme riches en espèces, laissant à l'initiative de chacun des membres le soin de les découvrir. Quoiqu'il en soit, les résultats de lexcursion présente, seront dans tous les cas profitables à la science que nous cultivons.
M. Van Volxem est d'avis que la Société devrait, à l’avenir, porter principalement ses recherches vers les espèces fossiles et choisir pour lieu de ses excursions des localités connues.
M. Mourlon partage cette manière de voir et appuie sur la nécessité de noter les gisements avec la plus grande exactitude : il parle des nouveaux travaux que l’on va commencer à Anvers et fera part à la Société des renseignements qu’il obtiendra et qui pourront l’intéresser.
Chacun des membres présents fait connaitre et montre ses captures de la journée.
M. Mourlon est prié de faire le rapport sur l’excursion.
La séance est levée à 10 1/2 heures.
Séance du G novembre 1870.
PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 2 1/2 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Vanden Broeck; Roffiaen; Mourlon;, Hallez; Le Hon; Craven; Piré; Miller; Weyers; Lambotte.
MM. Staes et Cogels font excuser leur absence.
M. Van Volxem est retenu chez lui pour cause de maladie,
M. Weyers remplit les fonctions de secrétaire.
XL SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Les procès-verbaux des séances du 1‘ septembre et du 2 octobre sont lus et approuvés.
Correspondance.
I est donné lecture d’une lettre de M. Cogels appelant de nouveau l'attention de la Société sur les travaux que l’on exé- cutera prochainement aux fortifications d'Anvers.
IL est communiqué plusieurs prospectus d'ouvrages malaco- logiques adressés à la Société, entr'autres de l'ouvrage de notre collègue M. Hidalgo, intitulé ; ZZojas malacologicas.
Dons et envois.
La Société, depuis sa dernière réunion, a reçu :
Brochures offertes par leurs auteurs MM. Frauenfeld, Sciuto- Patti, Heynemann.
Brochures et ouvrages offerts par MM. Senoner, Vanden Broeck.
Coquilles offertes par MM. Colbeau, Vanden Broeck, Messe- maeker.
Publications diverses, reçues en échange des Annales, de la part des Sociétés suivantes : Zoologique-botanique de Vienne, Impériale des naturalistes de Moscou, d'Histoire naturelle de Copenhague, Royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, Médico-chirurgicale de liége, Malacozoologique allemande de Francfort, Entomologique de Belgique, d'Histoire naturelle de Berne, Helvétique d'histoire naturelle, Italienne des sciences naturelles, Impériale d’antropologie et d’ethnogra- phie de Moscou, Académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, Académie royale des sciences de Belgique, Jardin zoologique de Francfort, Institut impérial-royal géologique d'Autriche, Ligue de lenseignement.
Un exemplaire des tirés à part suivants des Annales est dé- posé pour la bibliothèque savoir : Vofice sur la faune malaco- zoologique de la Courlande, par Kawall; Zastructions pour
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XLI
recueillir les mollusques terrestres et fluviatiles, 2° article, par le D'J. Lewis et Weyers. Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications du Conseil.
M. le Président annonce que le Conseil, dans sa séance du 29 septembre 1870, a reçu la démission de membre donnée par Mie J. Deby : dans cette même séance, il a reçu membre effectif de la Société M. Louis Piré, professeur à l’Athénée royal de Bruxelles, etc.; dans sa séance de ce jour, il a égale- ment reçu membre effectif, M. Édouard Grégoire, photographe, à Bruxelles.
Le Président fait part du résultat des informations qu'il a prises relativement aux nouveaux travaux des forts d’Anvers : il paraîtrait que ces travaux n’atteindront pas la couche fossi- lifère. — La Société, avant d'y organiser une excursion, attendra des renseignements positifs à cet égard.
Il est décidé que la question des doubles de la collection sera traitée à une autre séance, M. Staes qui avait bien voulu se charger de rédiger un projet, se trouvant en voyage à l'étranger. M. Vanden Broeck veut bien le remplacer dans cette tâche. — A cette occasion, M. Le Hon signale les avan- tages qu'il y aurait pour la Société à échanger des collections de coquilles belges contre d’autres collections locales, soit avec d’autres sociétés, soit avec des malacologistes étrangers.
Présentation de travaux pour les Annales.
M. Lambotte regrette qu'un retard involontaire ne lui per- mette pas de donner aujourd’hui lecture de la suite de son mémoire : Considérations sur le système nerveux des mollus- ques etc.
Lectures. I est donné lecture d’un travail communiqué par M. Cogels,
A
XLII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
intitulé : « Zaste des Mollusques que l'on trouve dans la Mer du Nord et principalement autour de l'Ile Norderney en Est-Frise, ainsi que dans cette Ile, » par M. Van Halem, d'Aurich, travail inséré dans les Annales générales des sciences physiques, par MM. Bory de Saint-Vincent, Drapiez et Van Mons. Tome VI, 1821, page 372. — Ce travail, offrant de l’intérêt comme document sur la faune malacologique de nos régions, restera déposé aux archives pour être consulté par les mem- bres lorsqu'ils le désireront.
Il est aussi donné lecture du travail suivant, également com- muniqué par M. Cogels :
RECHERCHES SUR LA STATISTIQUE PHYSIQUE, AGRICOLE ET MÉDICALE DE LA PROVINCE DE LIÉGE, PAR RICHARD CoURTOIS.
(Deux volumes in-8, Verviers, 1828. — Tome II, pages 145,146 et 147.)
MoLLusQUuEs-GASTÉROPODES.
ORDRE Le. — PULMONÉS.
I. T'errestres.
Cette grande classe mérite d’être étudiée. Limax ater Linn. — Limaçon noir.
» vufus Linn.— » roux.
» Cinereus Linn.— » cendré.
Ces espèces sont connues sous le nom de Zimson.
Helix nemoralis Linn. — La livrée ou petit escargot des arbres. Bien connu par ses dégats. Sa coquille et celle de tous les mollusques s'appelle collectivement Caracolle où Caracalle.
Helix pomatia. — Le grand escargot. Commun dans les vignes et les bois. Il est peu usité comme aliment.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XLIII Il. Aquatiques.
Planorbis. — Dans les mares de la Boverie, près de Liége. Lymnœus. — Idem.
CLASSE II. — ACÉPHALES.
On voit abondamment sur nos marchés l’Huïître commune et la Moule qu’on nous apporte.
Les espèces indigènes, appartenant à cette classe, sont :
Unio pictorum Brug.; Mya pictorum Linn.
La Mulette des peintres, commune sur le rivage de la Meuse.
Uno margaritifera Brug.; Mya margaritifera Linn.
Mulète à perles. M. Dethier assure qu'il s’en trouve dans l’Am- blève. Mais je doute fort que ce ne soit l'Anodonte des cygnes.
Communications diverses des membres.
M. Mourlon prie les membres qui ont pris part à l’excursion à Heyst, de vouloir bien lui remettre, pour son rapport, les observations qu’ils ont faites pendant le cours de cette excursion.
M. Vanden Broeck fait connaître les résultats de ses der- nières excursions à l’abbaye de Villers et à Rochefort, Marche et Roumont. Il cite la Véérina diaphana Drap. de Roumont, la Clausilia lincolata Held. commune aux environs de Marche ; il montre la figure d’un Arion qu'il croit nouveau et celle de l'animal d’une Helix lapicida, de Villers, ayant le nerf du tentacule gauche dédoublé, cas observé très rarement chez les mollusques. Il signale aussi, de la part de M. Purves, quelques espèces des environs de Roumont, parmi lesquelles l’Unt0 cras- sus Philps., abondante dans lOurthe avec l’U/nio margaritifer; celle-ci renferme souvent des perles dont quelques-unes ont une certaine valeur commerciale : les individus qui en contiennent se pêchent seulement aux endroits où le courant de la rivière est rapide.
XLIV SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
MM. Piré et Roffiaen ont recueilli il y a quelques jours à Evere la Vertigo edentula Drap. en grande abondance : cette espèce vit dans les prairies humides plantées d'arbres, où croit le Cirsium oleraceum ; les feuilles de cette plante en sont quel- quefois couvertes.
La séance est levée à 4 1/2 heures.
Séance du 4 décembre 1870. PRÉSIDENCE DE M. COLBEAU.
La séance est ouverte à 3 heures.
Sont présents : MM. Colbeau, président; Roffiaen; Cogels ; Rosart; Hallez; Craven; De Borre ; Vanden Broeck ; Le Comte; Purves; Miller; Mourlon; De Sélys-Longchamps; Weyers; Fologne ; Piré.
MM. Collin et Bodson assistent à la séance.
MM. Lambotte et Fontaine font excuser leur absence.
M. Weyers remplit les fonctions de secrétaire.
La lecture du procès-verbal de lassemblée du 6 novem- bre 1870 est remise à la prochaine séance.
Correspondance.
La Société a reçu une lettre de M. Cogels donnant quelques renseignements sur les nouveaux travaux en voie d'exécution autour d'Anvers. — En suite de cette lettre il est décidé qu'une demande sera faite pour que l'autorisation donnée à la Société de recueillir les coquilles fossiles dans les forts La Perle et St-Philippe soit étendue aux forts Cruybeke et Merxem.
Dons et envois. De M. Mourlon, brochures du donateur.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XLV
De MM. L. Mors et Wevers, brochures.
De M. Hallez, collection de fossiles laekeniens.
Publications des sociétés suivantes, en échange des Annales : Entomologique italienne, des Sciences de Finlande, Royale des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, pour la Faune et la Flore de la Finlande, Courlandaise des arts et des belles lettres, Impériale des naturalistes de Moscou, Institut royal grand-ducal de Luxembourg, Jardin zoologique de Francfort.
Des remerciments sont votés aux donateurs.
Communications el propositions du Conseil.
Sur l'observation du Président, la prochaine assemblée men- suelle de la Société qui devrait avoir lieu le 1° janvier 1871, est remise au dimanche 8 du même mois.
Le Président communique, de la part de la Commission des collections, le catalogue de quelques familles terminées de la collection de la Société (Operculés terrestres, Auriculacés, etc.); il annonce que le classement des espèces belges vivantes sera très-probablement achevé pour la séance prochaine, et qu’en cette même séance on pourra prendre une décision concernant les doubles existant dans cette collection.
Le Président annonce que MM. Vanden Broeck et Bau- wens, ainsi que M. Collin, ont bien voulu se charger de faire le relevé des articles malacologiques contenus dans les publi- cations adressées à la Société pour être inséré dans le bulletin bibliographique de nos Annales. — Des remerciments sont adressés à ces Messieurs.
Présentation de travaux pour les Annales.
M. Lambotte, empêché d'assister à l'assemblée, fait savoir que son travail sur le système nerveux des mollusques peut être considéré comme terminé et présenté en cette séance. — Sont nommés commissaires pour l’examen de ce travail :
MM. Purves et Colbeau.
XLVI SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
M. Le Hon fait présenter une notice sur deux espèces de coquilles fossiles du système laekenien. — Commissaires, MM. Nyst et Mourlon,
M. Vanden Broeck dépose un travail sur ses découvertes faites en Belgique en 1870. — Commissaires, MM. Nyst et Mourlon.
M. Purves dépose une notice sur la faune malacologique de Roumont. (1)
OBSERVATIONS SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DE ROUMONT, (ARDENNES BELGES), PAR J.-C. PURVES.
Ayant fait pendant l’été passé des recherches dans une partie des Ardennes jusqu’à présent peu explorée et qui, par sa posi- tion, son sol et sa végétation pourrait être considérée comme type de cette région, je pense que quelques observations sur sa faune malacologique ne seront pas sans intérêt pour la Société.
Le district dont il est question serait compris dans un cercle qui, prenant le village de Roumont pour centre, couperait à peu près par sa circonférence les villes de Bastogne, Saint- Hubert, Laroche et Houffalise : son diamètre du sud-ouest au nord-est marquerait la plus grande partie du cours de la bran- che occidentale de lOurthe. On pourrait donc dire que le vil- lage de Roumont est situé au centre de l’'Ardenne proprement dite, c’est-à-dire de cette partie méridionale de la Belgique formée exclusivement de roches quarzo-schisteuses des ter- rains Devoniens inférieurs et Cambriens (Rhénans et Arden-
(1) En suite du rapport de MM. Colbeau et Vanden Broeck, fait en séance du 8 janvier 1871, l’Assemblée décide que le travail de M. Purves sera publié dans les Bulletins de la Société, séance du 4 décembre 1870,
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XLVIT
nais de Dumont) et qui a pour limites le commencement des couches calcaires devoniennes ou jurassiques.
Le pays de chaque côté de l’Ourthe, qui coule ici dans une gorge profonde, est très-accidenté : il consiste en une succes- sion de montagnes boisées, atteignant quelquefois une altitude de 400 à 600 mètres, séparées les unes des autres par des val- lons profonds au fond desquels coulent des ruisseaux rapides, tributaires de l’Ourthe : « On peut en quelque manière y consi- dérer la vallée principale comme une tige d’où partent une infinité de rameaux qui s'étendent sur les côtés, en sillonnant toute la surface voisine (D'Omalius). » Ces montagnes sont for- mées de couches des différentes variétés de schistes, psammites et grés, traversées quelquefois par des filons de quartz pur. Elles sont fortement inclinées vers le sud-est.
Le calcaire, comme roche, manque complétement. Il y a cependant des couches de grés ou schiste qui contiennent beau- coup de traces de restes organiques : ce sont des moules et empreintes de débris d'Encrinites, Polypiers, Bryozoaires et Brachiopodes. Quoique ces fossiles soient presque indétermina- bles comme espèces, le facies de l’ensemble est Devonien. L'eau vive des sources froides qui sont très-nombreuses démontre l'absence ou la quantité très-faible de calcaire dans les couches qu’elles a traversées, car elle dissout complétement le savon comme l’eau de pluie et ne laisse presque pas d’incrustation sur les vases dans lesquels on a l'habitude de la faire bouillir.
Les Mollusques se ressentent de cet état de choses. Les espèces à coquille épaisse ou manquent ou l’ont presque trans- parente. À cette règle il y a pourtant une exception frappante dans le genre Unio, dont les trois espèces (U. margaritfer, U. crassus, U. batavus) ont les valves d’une épaisseur remar- quable. Il se pourrait toutefois que la matière animale consti- tuat la plus grande proportion de leur substance. Ceci ne peut être déterminé positivement que par analyse, mais il est certain que cette matière organique existe en forte quantité, car il n’est
XLVITI SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
pas rare de trouver dans la rivière ou sur ses rives des valves ayant conservé leur forme originale quoique la plus grande partie du carbonate de chaux ait été dissous, probablement. par lacide carbonique existant dans l’eau.
Voici la liste des espèces que j'ai trouvées principalement dans la vallée de l’Ourthe, en aval de Roumont.
Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis aux environs de Roumont.
Arion rufus L. var. ater L. » Subfuscus Drap. » _fuscus Müll. — Deux variétés. Limax agrestis L.— Quatre variétés. » arborum Bouch. » maximus L. — Deux variétés. » Cinereo-niger Sturm. » marginatus Müll. — Rare. Il y a une jolie variété, la Var. rusticus Millet.
Vitrina diaphana Drap. — Assez commune. Je crois que l'existence de cette espèce en Belgique n’a pas été établie jusqu’à présent d’une manière certaine.
» pellucida Müll.
» annularis Venetz?— Mesexemplaires semblent tenir
le milieu entre cette espèce et la pellucida Müll.
Succinea putris L.
» oblonga Drap.
n arenaria Bouch. — J’ai trouvé cette espèce dans des os jetés dans une prairie assez aride et éloi- gnée de l’eau.
Zonites fulvus Müll.
» nitidus Müll.
» Cellarius Müll.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. XLIX
Zonites alliarius Miller ? — Un seul individu sous une pierre
»
»
dans un bois de hêtres. Il ressemble assez au Z. glaber Stud. mais en diffère par sa taille plus petite, sa forme plus bombée, son ombilic plus large, son ouverture moins oblique et surtout par la forte odeur d’ail qu'il exhalait chaque fois qu'il était irrité.
nitidulus Drap.
striatulus Gray.—1I]1 y à une très-jolie variété de cette espèce, de couleur verdâtre, qui est peut-être la var. concolor Mortillet.
purus Ald. — Trois exemplaires.
crystallinus Müll.
Helix pygmæa Drap.
rotundata Müll.—Un individu appartient à la var.alba. obvoluta Müll. — Dans un seul endroit au bord de
l’Ourthe vis-à-vis du village de Mousny.
lapicida L. — Pas commune et trouvée principalement
après la pluie sur les troncs lisses de l’Acer pseudo- platanus.
pulchella Müll. nemoralis L. var. — Nos exemplaires ont le péristome
rose, ils sont généralement de petite taille et ont la coquille très-fragile et diaphane : c’est l’'Helix Sau- veuri Colb. et peut-être l’H. hybrida Poir. On en trouve de toutes les nuances depuis le rose clair jusqu’au marron foncé. Je n’en ai point vu à péris- tome noir.
J'ai trouvé plusieurs coquilles de cette espèce avec les premiers tours enlevés et l’animal extrait : cela ne pouvait être le fait des oiseaux car l’une se trouvait sous une très-grosse pierre. Près du même endroit j'ai pris deux espèces d'insectes carnassiers (Procrustes coriaceus et Carabus auro-nitens) dont
9
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
les mandibules peuvent avoir eu assez de force pour briser les coquilles de ces Hélices, très-minces et fragiles en cette localité. Helix hortensis Müll. » aculeata Müll. » incarnata Müll. » sericea Müll. Bulimus montanus Drap. — Douze exemplaires non adultes au haut des rochers près de l’Ourthe sur les branches du Carpinus betulus.
» obscurus Müll. — Très-rare.
» subcylindricus L. — Commun. Clausilia laminata Turt. — Deux exemplaires.
» nigricans Jeffr. — Très-commune.
Vertigo pygmæa Drap. — Rare.
» antivertigo Drap. — Endroits marécageux. Carychium minimum Müll. Planorbis albus Müll. — Rigoles des prairies. Limnæa auricularia L. — Assez rare.
» limosa L. — Id.
» peregra Müll. — Très-commune.
On trouve toutes les gradations entre ces trois
espèces. » truncatula Müll. — Rigoles des prairies. Ancylus fluviatilis Müll. — Très-commun dans tous les
ruisseaux. J’en possède qui atteignent 10 millimè- tres de grand diamêtre et 6 millim. de hauteur.
Bythinia viridis Poir. — Très-commune dans toutes les sources d’eau vive parmi les racines de Montia fontana.
Ainsi les Operculés ne sont représentés que par cette espèce diminutive mais qui existe en grand nombre car je n’ai pas visité une seule source qui n’en renfermat par milliers, tandis
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. LI
que les nombreux genres et les nombreuses espèces des Inoperculés sont généralement très-
| pauvres en individus. Unio margaritifer L.—Très-abondant dans l’Ourthe; les indi- vidus fortement érodéscontiennentsouvent des perles.
M. Colbeau, dans son intéressant travail « Excur- sions et découvertes malacologiques », fait l’obser- vation que malgré toutes ses recherches il n’a pu découvrir un seul individu jeune de cette espèce. Pendant l'été je n’ai réussi à en trouver que trois et encore avaient-ils 2 à 3 centimètres de longueur; ils étaient complétement cachés dans le gravier ne montrant pas le sommet des valves comme les adultes. Ils sont couleur de corne verdâtre, diaphanes etont très-peu de nacre.
» _Crassus Philps. » batavus Lamk.
Ces trois espèces d'Unio se trouvent toujours ensemble. Entre les deux dernières il y a de nom- breuses variétés, d’un côté se rapprochant du cras- sus, de l’autre du batavus. Je n’ai pas trouvé le vrai type adulte de cette dernière espèce dans l’Ourthe près de Roumont, mais il existe plus bas entre Tilf et Esneux. Il serait intéressant de remonter la rivière depuis ces endroits jusqu’à sa source et de noter les changements que cette espèce subit de distance en distance, car il est possible que le crassus ne soit qu'une variété géographique du batavus ou peut- être bien une vraie espèce formée par variation; en tout cas les crassus que j'ai trouvés ressemblent par- faitement aux exemplaires provenant d'Allemagne, de France et de Norwège avec lesquels je les ai comparés.
Pisidium cazertanum Poli.
LIl SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Ainsi 51 espèces en tout dont quelques-unes, si elles ne sont pas nouvelles pour la Belgique, ont été du moins jusqu’à pré- sent considérées comme douteuses ou rares. Les individus des espèces terrestres que j'ai recueillis ont été très-peu nombreux à cause probablement de l'extrême sécheresse du printemps et de l'été ; en automne on ne rencontrait que des exemplaires très- jeunes et des gelées précocesles ont fait bientôt entrer en hiber- nation. J'espère donc qu'avec une saison plus favorable, je pourrai l’année prochaine ajouter quelques espèces encore à la liste de notre faune malacologique ardennaise.
M. Craven remet la liste des mollusques recueillis par lui en Suisse en 1870 (1).
MoLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS EN SUISSE PAR ALFRED E. CRAVEN.
(Supplément au travail de M. Fr. Rofliaen, publié dans les Annales de la Société, Tome III, page 65.)
Notre honorable collègue, M. François Roffiaen, ayant déjà donné dans nos Annales, tome I, p. 65, une liste des mollus- ques qu'il a recueillis en Suisse, je me borne à citer, comme supplément, les espèces et les variétés non mentionnées par lui que j'ai trouvées cette année, et aussi à donner quelques nou- velles localités pour les espèces les plus intéressantes.
Je souhaite que cesquelques lignes puissent être une addition utile à l'excellent travail de M. Roffiaen.
Si tous ceux de nos collègues qui visitent la Suisse voulaient bien donner quelques renseignements sur les espèces remar-
(1) En suite du rapport de M. Roffaen, lu à la séance du 8 jan- vier 1871, il est décidé que la notice de M. Craven sera insérée dans le compte-rendu de la séance du 4 décembre 1870.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. LIIJ
quables qu'ils y ont recueillies, je crois que nous obtiendrions une bonne liste des mollusques de la Suisse; je les engage à étudier surtout les Arion et les Limax, car je crois que dans ces deux genres il reste encore beaucoup d'espèces nouvelles à trouver.
#(1) Avion fuscus Müll. — Au Giesbach et à Kandersteg.
* Limax cinereo-niger Sturm. — En grande quantité au Giesbach sur les arbres et sur les rochers.
* Zimax agrestis Linn. — Aussi au Giesbach.
* Vitrina diaphana Drap. — Plusieurs exemplaires morts dans la mousse aux bords des cascades du Giesbach.
* Zonites crystallinus Müll. — Dans la mousse à Trachse- lauenen et au Giesbach. Quelques exemplaires.
Helix ruderata Stud. — Une vingtaine d'exemplaires à la Petite Scheideck. Un seul mort à Trachselauenen.
ITelix holoserica Stud. — Assez commune sous les pierres à la Wengernalp et à Trachselauenen.
Heliz edentula Drap. — Très-commune au Giesbach dans la mousse.
Helix nemoralis Müll. -— Très-commune sur les haies aux environs de Genève. Tous les exemplaires que J'ai recueillis étaient jaunes et la plupart sans bandes, mais ceux qu en por- taient les avaient, au nombre de une à cinq, interrompues, for- mant ainsi des lignes de taches qui donnaient à la coquille l'aspect de l'Helix sylvatica Drap.
Heliz candidula Stud. — Dans un champ aux environs de Genève. Pas d'exemplaires vivants.
Bulimus quadridens Müll. — Plusieurs exemplaires morts dans un champ près de Genève.
* Bulimus tridens Müll. — Aussi près de Genève dans les mêmes conditions que le précédent.
(1) Les espèces non citées par M. Roffiaen sont marquées d’un astérisque *.
LIV SOCIËTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Bulimus subcylindricus Linn. * Var. fusiformis Picard. — Un seul exemplaire près de Genève. |
Limnea peregra Müll.— En assez grande quantité dans une petite mare à 7000 pieds de hauteur, au fond de la vallée de Lôrtsch.
Limnea truncatuia Müll. — Même localité que l'espèce précédente. À
Ancylus fluviatilis Müll. * Var. deperditus Ziegl. — Dans un petit ruisseau près de Genève. Plusieurs exemplaires.
Lectures.
M. Mourlon donne lecture de son rapport sur l’exeursion faite par la Société à Heyst, le 2 octobre 1870. —L'impression dans les Mémoires en est décidée.
M. Le Comte donne lecture de la notice suivante : » Messieurs,
» Je viens vous soumettre aujourd’hui le résultat de mes nouvelles recherches; c’est un premier supplément à la liste des « Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis aux environs de Lessines », que j'ai eu le plaisir de vous communiquer à la séance du 8 novembre 1868.
» Quelques-unes des espèces qui y sont citées, l’ont déjà été par notre honorable Président, M. Colbeau (1), comme habi- tant nos parages, d’après des exemplaires recueillis par mon honorable collègue et ami, M. C. Fontaine, et provenant des alluvions de la Dendre et du ruisseau de Trainpont. Les loca- lités n'avaient donc pu en être rigoureusement données, c’est
(1) Annales de la Société malacologique de Belgique, Tome I, 863, 1864, 1865, p. 75 et Tome III, 1868, p. Lxx et Lxxv.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. LV
pourquoi j'ai cru bien faire d'indiquer ici les endroits où je les ai rencontrées.
» Mon but, en vous offrant ces renseignements, est d’appor- ter ma quote-part à l’œuvre qui nous préoccupe tous, Je pense, d'arriver bientôt à la connaissance exacte de la Faune malaco- gique de notre pays. »
Lessines, 25 novembre 1870.
LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS AUX ENVIRONS DE LESSINES (1).
1. Bythinia tentaculata L. Var. ventricosa Menke. — N'est pas rare dans les fosses des carrières abandonnées à Lessines et dans les fossés des prairies à Houraing, Acren, Papignies, Rebaix.
2. Bythinia tentaculata L. Var. aurantia Gassies. — Très- commune dans les endroits cités pour la var. précédente et dans la Dendre à Houraing, Papignies.
3. Valvata fluviatilis J. Colb.—Dans la Dendre à Papignies.
4. Valvata cristata Müll. — Très-commune sur les plantes aquatiques et les feuilles mortes, dans les marécages à Acren, Papignies, Rebaix; les fourreaux des Friganes en sont cou- verts.
5. Zonites fulous Müll. — Assez abondant dans une prairie très-humide à Acren. Une vingtaine d'exemplaires ont été recueillis sur deux petits troncs d'arbres abattus.
6, Zonites nitidus Müll.— Çà et là dans les prairies humides et les bois à Lessines, Houraing, Bois de Lessines, Papignies, Rebaix et très-commun dans une prairie marécageuse à Acren, les troncs d'arbres cités plus haut en étaient couverts.
(1) Voir Annales de la Société malacologique de Belgique, T. HH, 1868, p. Lxx1 et T. IV, 1869, p. XXxXIX.
LVI SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
7. Zonites cellarius Müll. Var. elevatus Vanden Broeck. — Çà et là sous les pierres, le gazon, la mousse, au pied des haies, des murs humides et des arbres dans les bois, à Lessines, Hou- rang, Bois de Lessines, Papignies, Rebaix.
8. Zonites nitidulus Drap. — Assez rare, au pied des arbres dans les bois humides à Bois de Lessines, Rebaix.
9. Succinea elegans Risso. — Commune dans quelques prai- ries humides à Lessines, Houraing, Acren.
10. Succinea arenaria Bouch. — Avec la précédente et à Bois de Lessines, Rebaix.
11. PBulimus obscurus Müll. Var. . . . — Plusieurs exem- plaires trouvés sous une haïe, ont la bouche rose (roscolabiatus) et pourraient peut-être former une variété.
12. Vertigo edentula Drap. — Au pied des gazons dans une prairie à Lessines et commune dans le bois de Perquiesse à Rebaix, sur les feuilles des Rubus et de l’'Heracleum spondy- lium.
13. Balea perversa L. — Assez rare, dans une haie à Papi- gnies. J'avais renfermé un exemplaire adulte dans un petit tube de verre et en rentrant chez moi, une couple d'heures après, Je trouvai un jeune rampant sur le tube. Moquin-Tan- don la donne comme ovipare.
14. Clausilia Rolphii Gray. — Sous les feuilles mortes et la mousse, au pied des arbres, dans le bois de Bois de Lessines.
15. ÆZelix hortensis Müll. — Je ne l'ai encore rencontrée qu’à un seul endroit de nos environs où elle est très-abondante, dans une haie très-épaisse à Villers-S'-Amand.
16. Helix sericea Müll. Var. Fontainei J. Colb. — N'est pas rare dans une prairie à Houraing et çà et là dans les prairies à Acren,. Bois de Lessines, Papignies, Rebaix.
17. /Zelix depilata Pfeiff. — Sous les pierres, au pied des vieux murs à Houraing.
18. Zimax arborum Bouch. — Lessines, un exemplaire appartenant à une variété jaunâtre.
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870. LVIL
19. Zimnea limosa L. — Très-abondante et très-variable de forme, dans les fossés des prairies, les ruisseaux, la Dendre, à Lessines, Houraing, Kénimont, Acren, Bois de Lessines, Ghoy, Ollignies, Papignies, Rebaix, Vil- lers-St-Amand. Un individu recueilh à Lessines dans un fossé près de la Porte de Pierre et figuré ci-contre, présente une Limnæa limosa monstrosa. anomalie assez remarquable par sa spire scalariforme et son ouverture arrondie.
20. Zimnea stagnalis L. Var. roseolabiata Wolf. — Très- commune dans les fossés des carrières abandonnées à Lessines et les fossés des prairies à Lessines, Houraing, Acren, Oll- gnies, Papignies.
21. Limnea palustris Müll. Var. corrus Gmel.— Abondante dans une fosse au bord de la Dendre à Papignies.
22. Physa fontinalis L. Var. curta Vanden Broeck. — Dans un marécage à Acren.
23. Plysa hypnoruim L. — Assez abondante dans un maré- cage à Papignies, et dans les fossés à Lanquesaint et Os.
24. Planorbis fontanus Ligchtf. — Dans les fossés des prai- ries à Houraing, Papignies.
25. Planorbis complanatus L. — Individus déformés, ayant la fin du dernier tour tendant à se détacher et l'ouverture des- cendante. Presque aussi nombreux que le type dans un maré- cage à Acren.
26. Planorhis complanatus L. Var. subcarinatus Cr. et J. — Dans le ruisseau dit Platrieu à Villers-S'-Amand.
27. Planorbis nautileus L. — Nombreux exemplaires dans un fossé de prairie à Papignies. Vit sur les plantes en compa- gnie de la Valvata cristata.
28. Planorbis albus Müll. — Peu commun dans les fossés des prairies à Lessines, Houraing, Acren et assez abondant à un endroit au bord de la Dendre à Papignies.
l
LVIII SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
29. Planorbis corneus L. Var. microstoma J. Colb. — Dans les fossés des carrières abandonnées à Lessines et les fossés des prairies à Houraing, Acren, Papignies.
30. Ancylus lacustris Li. — Marécage à Acren; commun sur les feuilles mortes et sur les tiges des Butomus umbellatus L.
31. Cyclas cornea L. Var. nucleus Stud. — Çà et là dans les fossés des prairies à Lessines, Houraing, Acren, Papignies, Re- baix, Wannebecq et très-abondante dans un marécage à Acren.
32. Cyclas lacustris Müll. — Pas rare dans un fossé de prairie à Houraing.
33. Pisidruin Henslowanum Shepp. — Au bord de la Den- dre à Papignies.
34. Pisidium amnicuin Müll. — Très-commun au bord de la Dendre à Houraing, moins abondant à Papignies.
99. Pisidium casertanum Poli. — Très-abondant et de petite taille dans un petit ruisseau à Bois de Lessines et çà et là dans le ruisseau de Trainpont à Wannebecq.
36. Pisidium pusillum Gmel. — Dans un marécage à Acren et dans les fossés des prairies à Houraing.
37. Pisidium obtusale Pffr. — Dans un fossé de prairie à Houraing. 38. Uno pictorum L. Var. flavescens Moq. — Pas rare dans
la Dendre à Lessines, Houraing, Papignies.
M. Le Comte ajoute :
» Je recommande à l'attention de la Société pour une de ses excursions, les environs de Tournay, qui sont peu connus et offrent cependant de grands avantages pour les chasses mala- cologiques dans ses vastes prairies bordant l’Escaut, ses maré- cages, ses bois et ses carrières de pierres calcaires.
» Voici ce que nous avons recueilli, mon ami M. C. Fon- taine et moi, en une couple d'heures, dans les environs de Templeuve. »
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1
BULLETIN DES SÉANCES. — ANNÉE 1870.
. Bythinia tentaculata L. » n var. ventricosa Menke.
! » var. aurantia Gassies. » Leachii Shepp.
. Cionella lubrica L. . Zonites mtidus Müll.
9 cellarius Mull.
» » var. elevatus Vanden Broeck.
» niüidulus Drap. » cristallinus Müll.
. Vitrina pellucida Müll. . Succinea elegans Risso.
» oblonga Drap. » arenaria Bouch.
. Clausilia nigricans Jeffr. » » var. très-allongée (elongata). . Helix rotundata Müll.
» nemoralis L.
LIX
» » un exemplaire un peu scalariforme c’est-
à-dire à sutures très-profondes. » sericea Müll. » hispida L.
. Limnæa limosa L.
» Stagnalis L. » » var. roseolabiata Wolf. j truncatula Müll.
. Physa fontinalis L. . Planorbis fontanus Ligchtf.
» complanatus L. » » var. subcarinatus Cr. et J. : carimatus Müll.
. Cyclas cornea L.
» » var. nucleus Stud.
LX SOCIÈTE MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Communications diverses des membres.
M. Miller fait passer sous les yeux de la Société une boîte de coquilles de très-petite taille trouvées dans un limon accompa- gnant Pasphalte provenant de l'ile de la Trinité : il se propose d'en donner la liste à une séance prochaine.
M. Colbeau communique, de la part de M. le major Le Hon, le dessin d’une Limnæa stagnalis scalariforme trouvée à Blan- kenberghe et une Helix lapicida également scalariforme prove- nant des environs de Dinant. — Ces deux coquilles seront figu- rées dans les Annales.
M. Vanden Broeck annonce que M. Nyst se propose de donner, pour le prochain volume des Annales, le catalogue des Mollusques du Maroc, contrée dont la faune malacologique est encore assez peu connue et qui offrira probablement des espèces inédites.
La séance est levée à 4 heures.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
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LISTE DES OUVRAGES DÉPOSÉS À LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ
PENDANT L'ANNÉE 1870.
ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX ARTS DE BELGIQUE. — Annuaire, 36° année, 4870. In-12. — Bulletin, 38° année, 2"° série, tome 28. n° 12, 1869. —
39% année, 2° série, tome 29, 1870. — 39° année, 2"* série, tome 30. n°° 7-11. 1870. ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES DE ST-PÉTERSBOURG. — Bulletin, tomes
Ja XIV et tome XV n% 1 et 2. St-Pétersbourg, 1859-1870. 4° Planches.
ACCADEMIA GIOENIA DI SCIENZE NATURALI. — Atti. seria terzia, tome IT et XLIIT. Catania, 1868 et 1869. 4 Planches.
AGassiz, Louis. — Address delivered on the centennial anniversary of the birth of Alexander von Humboldt. Boston, 1869, In-&°.
(Publié sous les auspices de la Boston Society of natural history.)
BARRANDE, JoacHim. — Défense des colonies IV. Prague et Paris, 1870, In-8°. Carte.
BELLYNCK, À. — Les progrès récents de la Zoologie en France. Compte-
LXIV SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
rendu du rapport de M. Milne-Edwards. Paris, Bruxelles, 1870. In-8°.
(Extrait des Etudes religieuses, historiques et littéraires.)
BinxEY, W. G. — Check list of the shells of North America. Terrestrial
gasteropoda, fluviatile gasteropoda. In-8°. (Faisant partie de la : Smithsonian miscellaneous collections.)
— et BLAND, T. — Land and fresh water Shells of North America. Pars I. Pulmonata Geophila. Washington, 1869. In-8&. Figures.
(N° 194 de la : Smithsonian miscellaneous collections.)
BLAND, T. — (Vide Binney, W. G.).
BOSTON SOCIETY OF NATURAL HISTORY. — Proceedings, Vol. XII, 1868-1869, pages 273 à 420, (fin du volume). Boston, 1869. et vol. XIIT pages 1 à 224. In-8°.
BRUSINA, SPIRIDION. — Contribution à la Malacologie de la Croatie. Zagreb (Agram), 1870. In-8°.
= traduit par LE ComTE, THÉOPHILE. — Monographie des Campylæa de la Dalmatie et de la Croatie. In-8°.
(Extrait des Annales de la Société malacologique de Belgique, tome IV. 1869.)
CHARLIER, D'. Euc. — Observation d’un poulet pygomèle. Liège, 1868. In-8°. Planche. (2 exemplaires).
(Extrait des Mémoires de la Société royale des sciences de Liége.)
CRAYEN, ALFR. E. — Observations sur l'Helix ligulata Fér. de Madras. In-8&°. Planche.
(Extrait des Ann. de la Soc. malac. de Belg. tome IV. 1869.)
CRosse et FISCHER. — Journal de Conchyliologie 3° série, tome VIII. 1868. Paris, 1868. In-8°. Planches.
Dazz, W. M. H. — Conchological Notes n°° 1. 2. 3. In-8°. Figures.
(N°° 1 et 2 extraits des Proceedings de la California Academy of sciences 1866; n°3 extrait du American Journal of conchology vol. II n° 4.)
— Materials for à monograph of the family Lepetidæ. In-8°. (Extrait du American Journal of conchology vol. V pars 3. 1869.) — On the genus Pompholyx and its allies with à revision of the Limnæidæ of authors. In-8°. Pianche. (Extrait des Annals of the Lyceum © natural history vol. IX. 1870.) — Revision of the mollusca of Massachusetts. 1870. In-8°. (Extrait des Proceedings of the Boston Society of natural history, vol. XIII.) DaniëzL, D'. traduit par PREUDHOMME DE BORRE, ALFR. — Notice sur quelques condiments chinois. Gand, 1870. In-8°. (Extrait de la Belgique horticole.) D& Betra, Eboarpo No. — Catalogo dei Molluschi viventi sul Monte Baldo nella provincia di Verona. Pavia (1853). In-8°. (Extrait du Giornale di Malacologia, anno Il.)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE LXV
DE Fouin, marquis L. — D'une méthode de classification pour les coquilles de la famille des Chemnitzidæ. Angers, 1870. In-8°. (Extrait des Ann. de la Soc. linnéenne de Maine et Loire, tome XII.) — Le genre Meioceras. Angers, 1869. In-8°. Pianche. (idem, tome XI.) — Les Méléagrinicoles, espèces nouvelles. Havre, 1867. [n-8°. Planches.
Denys pe Monrrort. — Conchyliologie systèmatique. Paris, 1808, 1810. 8°. Figures.
DENYs-Monrrorr, continué par Fécix DE Roissy. — Histoire naturelle générale et particulière des Mollusques. Paris, an XIII. in-8°.
DE Roissy, FÉLIx. — (Vide DExys-Montrorr.)
DESPLANQUE. — (Vide GOSSELET.)
DEUTSCHE MALAKOZOOLOGISCHE GESELLSCHAFT. — Nachrichtsblatt. Erster Janrgang 1869. n°° 6. 11. 12. 13. — Zwieter Jahrgang 1870. Fraukturt-a-M. In-8°.
FINSKA VETENSKAPS-SOCIETETEN. (SOCIETAS SCIENTIARUM FENNICA). — Bidrag till Kännedom af Finlands natur och folk. XV et XVI Häftet. Helsingfors, 1870. In-8°.
— Ofversigt af Finska Vetenskaps-Societetens Forhandlingar, XII. 1869-70. Helsingfors, 1870. In-&°.
GENTILUOMO, D'. C. — Bullettino malacologico italiano, vol. IT. 1869. n° 6. et vol. III. 1870, n° 1. 2. Pisa. In-8°. Planches.
GOSSELET et DESPLANQUE. — Titres et table des matières du Bulletin scien- tifique etc. du département du Nord. Tome I. 1869. Lille, 1869. In-8°.
GouLp, AUGUSTUS, À. — Report on the Invertebrata of Massachusetts. Boston, 1870. In-8°. Planches et figures dans le texte.
(Seconde édition, contenant les Mollusques, éditée par W. G. Binney.)
HasskaRL, Car. — Commelinaceæ indicæ, imprimis archipelagi indici. Vienne, 1870. In-8°.
(Publication de la Soc. I. R. Zoologique-botanique de Vienne.)
HipaLco, D'. Joaquin GONzALES.— Catalogue des coquilles terrestres recueil- lies par les naturalistes de la Commission scientifique espagnole sur divers points de l'Amérique méridionale. In-8°. Planche. (Extrait du Journal de Conchyliologie, octobre 1869 et janvier 1870.)
— Moluscos marinos de Espana, Portugal y las Baleares. Livrai- sons 2 et 3. Madrid, 1870. In-8°. Planches.
HEYNEMANN, D. F. — Einige Bemerkungen über die Veränderlichkeit der Molluskenschalen und Verwandtes. Francfurt-a-M.1870.[n-8°. (Extrait des publications de la Senckenbergische Naturforschende Gesellschaft.)
à
LXVI SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
HOLLANDSCHE MAaTscHAPpIs VAN WETENSCHAPPEN TE HAARLEM. — Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles. Tomes I-[V. 1866-1869. et tome V. 1. 2. 3. livraisons. 1870. La Haye. In-8°. PI. — Liste des publications des Sociétés savantes, etc., qui se trou- vent dans la bibliothèque de la Société. Harlem, 1869. In-8°. — Naamlijst van Directeuren en Leden van de Hollandsche Maatschappij van Wetenschappen te Haarlem. 1870. In-4°.
HÔRrxEs, D'. Morirz. — Die fossilen Mollusken des tertiær-Beckens von Wien. II Band n° 9. 10. Bivalven. Wien, 1870. In-4°. Planches.
(Publication de l’Institut I. R. géologique d'Autriche, Abhandlungen, IV Band.)
INSTITUT NATIONAL GENEVOIS. — Mémoires. Tome. XI 1866. Geneve, 1867. In-4°. Planches.
— Bulletin. Vol. XV n°° 30-33, 1866-68. Vol. XVI n° 34, pages 1 à 223. Genëve, 1869. In-&°, Planches.
INSTITUT ROYAL GRAND-DUCAL DE LUXEMBOURG. — Publications. Section des sciences naturelles et mathématiques (ci-devant Société des sciences naturelles). Tome XI, années 1869 et 1870. Luxem- bourg, 1870. In-8°.
JUGOSLAVENSKE AKADEMIJE ZNANOSTI 1 UMJETNOSTI. — Rad. Knjiga IX. Zagrebu (Agram), 1869. In-8°.
KAISERLICH-KÔÜNIGLICHE GEOLOGISCHE REICHSANSTALT. — Jahrbuch. Jahrgang 1869, XIX Band, n° 4. 1870; XX Band, n° 1. 2. Vienne, 1869 et 1870. In-8°. Planches et figures dans le texte.
— Verhandlungen. Jahrgang 1869, n° 14-18. et 1870, n°° 1-9. Vienne, 1869 et 1870. In-8°. Figures dans le texte.
KAISERLICH-KOÔNIGLICHE ZOOLOGISCH-BOTANISCHE GESELLSCHAFT IN WIEN. — Verhandlungen. Jahrgang 1869. XIX Band. Vienne, 1869. In-8°. Planches...
KawaLz, J. H. — Beitræge zu Kenntniss der Hymenopteren Fauna Russlands. Moskau, 1864. In-&8°.
(Extrait du Bullet. de la Soc. I. des Natur. de Moscou, 1864.)
—— Biologisches vom Storch (Ciconia alba Briss.) aus Kurland. Moskau, 1868. (Idem, 1867.)
— Die den genuinen Ichneumoniden verwandten tribus in Russland vorzugsweise in Kurland. Moskau, 1866. (Idem, 1865).
-- Die Orthopteren und Neuropteren Kurland's. Riga, 1864. (Extrait de Corr. Bl. des Naturf. Vereins, XIV, n° 11.)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE LXVIT
— Enneas Ichneumonidarum Curoniæ quas descripsit novas J. H. Kawall. Mosqüæ, 1869. (Extrait du Bull. des Nat. de Moscou, 1868.) — Ichneumoniden in Kurland mit Berücksichtigung Livlän- discher Ichneumoniden Bekannt gemacht von J. H. Kawall. Riga, 1855. (Extrait de Corr. BI. des Naturf. Ver. VIII, n° 4.) — Notice sur la faune malacozoologique de la Courlande. (Extrait des Ann. de la Soc. Malac. de Belg. Tome IV 1862.) KURLANDISCHE GESELLSCHAFT FÜR LITERATUR UND KuxsT. — Arbeiten. VIT et IX Heft. Mitau, 1849 et 1851. In-8. Planches. — Sendungen. 2 Band. Mitau, 1845. In-4°. PI. — Sitzungsberichte. 1850 à 1863. Mitau, 1864. Id. 1864 à 1867 (Incomplet.) In-8°. Planches. —— Sitzungs-Berichte. 1869, Mitau. In-4°, — Statuten. 1846. In-8°. LAMBOTTE, HENRI. — Considérations sur le corps thyroïde dans la série
des animaux vertébrés. Bruxelles, 1870. In-&°. (Extrait du Bulletin de la Soc. roy. des Sc. médic, et nat. de Bruxelles.) LAURENT, L. — Recherches sur l’'Hydre et l'Eponge d’eau douce. Paris.
In-8°, avec Atlas in folio. (Faisant partie du voyage de la Bonite.) LE Comte, Tuéopuire. — Mollusques terrestres et fluviatiles rencontrés
dans l'Ile de Wight pendant l'été de 1869,
(Extrait des Ann. de la Soc. Malac. de Belg. Tome IV.) — (Vide SENONXER, D' A.)
LE How, H. = (Vide Nysr, H.)
LeuckarT, D' Run. — Zur Nähern Kenntnisse der Siphonophoren von Nizza. Berlin, 1854. In-8°. Planche.
Lewis, D'. JAMES et WEYERSs J. L. — Instructions pour recueillir et col- lectionner les Mollusques terrestres et fluviatiles, 2° article. (Extrait des Ann. de la Soc. Mal. de Belg. Tome IV 1869.)
LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT. — Bulletin, tome V. 1869-1870. n° 2, 3. 4. Bruxelles. In-8°.
Mizcer, HENRY. — Notice sur les Acinetina et en particulier sur l’Acineta
mystacima Ehr. In-8°. Planche. (Extrait des Annales de la Soc. Mal. de Belg. Tome IV 1889.)
MourLon, MicHEL. — Esquisse géologique sur le Maroc. (Extrait des Bullet, de l’Acad. R. des Sc. de Belg. 1870.) — Recherches sur l'origine des phénomènes volcaniques et des tremblements de terre. Bruxelles, 1867. In-&8°.
Museum FRANCISCO CAROLINUM. — Bericht. XX VIII. Linz, 1869, In-8o, PI.
LXVII SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
NASSAUISCHER VEREIN FÜR NATURKUNDE. — Jahrbücher. Jahrgang XXI et XXII. Wiesbäden, 1867 et 1868. In-8°. NATURFORSCHENDE GESELLSCHAFT IN BERN. — Mittheilungen aus dem Jahre
1869 n° 684-711. Bern, 1870. In-8°. PI
NATURFORSCHENDER VEREIN IN BRüNN. — Verhandlungen. VII Band. 1868. Brünn, 1869. In-8°.
NATURHISTORISKE FORENING 1 KIOBENHAYN. — Videnskabelige Meddelelser for aaeret 1868. 1869. 1870 (n° 1-11). Copenhague, 1869- 1870. In-8°. PI.
NATUURKUNDIG GENOOTSCHAP TE GRONINGEN. — Verslag (negen en zestiigste) 1869. [n-8°.
NATURWISSENSCHAFTLICHE GESELLSCHAFT ÏÎsis IN DRESDEN. — Sitzungs- Berichte Jahrgang 1869 n° 4-6 et 10-12. et Jahrgang 1870 n® 1-3. In-8°. PI.
NATURWISSENSCHAFTLICHER VEREIN DES HARZES. — Bericht für das Jahr, I851. In-4°.
NATURWISSENSCHAFTLICHER VEREIN ZU BREMEN — Abhandlungen II Band, 2e Heft 1870 ; suivi de : Fünfter Jahresbericht, 1870. In-8°.
Nysr, H. — Descriptions succinctes de dix espèces nouvelles de coquilles fossiles du crag noir des environs d'Anvers, In-8°. PI.
(Extrait des Bull. de l’Acad. roy. des Scienc. de Belg. - 2"° Série tome 12.)
— Description succincte d’un nouveau Mollusque marin des rives de l'Escaut. Figure dans le texte. (Idem. Tome 22.)
— Discours sur les animaux inférieurs fossiles de la province d'Anvers. (Id. 2° série. Tome 28.)
— Notice sur deux coquilles nouvelles du genre Crassatelle ete. PL. (Id. Tome 14.)
— Notice sur quelques Bulimes nouveaux ou peu connus. Planches. (Idem. Tome 12.) ;
— Notice sur quelques recherches paléontologiques faites aux environs d'Anvers. (Idem. 2"° série. Tome 11).
— Notice sur une coquille du genre Cyrène extraite du puits artésien d'Ostende. Figures dans le texte. (Extrait du Bull. de la Soc. paléonto. de Belg. vol. I.)
— Notice sur une nouvelle espèce de Pecten et observations sur le Pecten Duwelsn. (Extrait des Bull. de l’Acad. r. des Sc, de Kelg. 2° série. Tome 18.)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE LXIX
—- Notice sur un nouveau gite de fossiles se rapportant aux espèces faluniennes du midi de l'Europe découvert à Edeghem.
Planche. (Idem. 2"° série. Tome 12.)
— Rapport sur des ossements fossiles trouvés dans